Les aléas de l'année passée et mon humeur ont retardé de beaucoup la publication de ce voyage, mais il me tenait à coeur de le publier, vu les bonds de gazelle intérieurs qu'il m'a fait faire. Un clin d'oeil aussi au calendrier familial puisqu'il se trouve que mon père a assisté mardi dernier au lancement d'une fusée Ariane à Kourou en Guyane. Le bienheureux.
Ce séjour a d'abord permis la découverte de Naples, ville balnéaire à une heure au sud de Venice, sur la côte du Golfe du Mexique. Ville cossue peuplée de maisons et voitures de luxe et de plages de sable blanc. Rien qui ne mérite d'y passer plus de deux heures à mon goût. Il y a quelques boutiques intéressantes d'objets et de souvenirs maritimes, des cafés-restos sympa en bord de mer, pour le reste, c'est résidentiel, propret, assez coincé et rempli de retraités en short qui viennent exercer leur héliotropisme saisonnier.
[J'imagine toujours le regard blasé de certains vous qui doivent se dire: "Punaise, elle s'est payé du bon temps sous les tropiques et en plus, elle fait la difficile".]
La suite du séjour a été riche en émotions puisque j'ai découvert avec une immense joie le Kennedy Space Center à Cape Canaveral, un endroit longtemps idéalisé pour moi et ô combien teneur de symbole. La conquête spatiale, le premier pas sur la Lune... que de rêves vécus par procuration et en même temps, quelle universalité ils portent en eux!
Emballement maximal puisque nous avons failli, de surcroît, assister au lancement d'une fusée mais un problème d'emploi du temps nous a contraints à repousser d'une journée. Dommage... Ce spectacle aurait été inédit et inoubliable. Un jour, peut-être...
Février 2015 a été étonnemment et anormalement frais pour la région, pour ne pas dire froid. Les Etats-Unis ont été frappés de plusieurs vagues de grand froid et même le sud a été touché. Certes, ce n'étaient pas les déluges de glace de l'état de New York mais devoir porter un blouson en Floride en pleine saison a quelque chose d'exceptionnel. Par chance, la journée à Cape Canaveral a été l'une des plus belles et des plus chaudes: 16 bons degrés ensoleillés. Un beau printemps mosellan sous le soleil hivernal de Floride.
Ma conquête spatiale a commencé par un passage par Saint Augustine, considérée comme la ville la plus ancienne des Etats-Unis. Déjà visitée l'année précédente, mais tellement agréable et incongrue pour les Etats-Unis: l'histoire est bien présente et notamment son passé militaire, Saint Augustine étant le lieu d'accostage du premier explorateur européen en Floride, l'Espagnol Ponce de León. Ce lieu a donc été un centre important d'échanges mais aussi un port stratégique qui a vu les Espagnols, les Français puis les Britanniques, chacun se livrant combat pour posséder la Floride. Sans parler de la piraterie, dont Saint Augustine est devenue "la capitale", jusqu'à y créer son musée, amusant et instructif, que j'ai visité par deux fois. Quelques vues des remparts maritimes:
S'en est suivie une étape à Daytona Beach, bien que le temps, froid et venteux, n'ait pas vraiment permis cette fois de balade à pied sur la plage. Nous avons par contre emprunté la plage en voiture; Daytona est en effet réputée pour accueillir les véhicules, la bande de sable étant très large et dure. La chambre d'hôtel au bord de l'océan offrait cette belle vue au petit matin:
Ces sites sont vraiment chouettes, mais ce n'était pas le clou du voyage. Le Centre Spatial Kennedy nous attendait, et j'étais loin de me douter la cascade d'émotions que ce lieu allait provoquer en moi.
Venant de Daytona, la route côtière rentre peu à peu dans une espèce de désert marécageux. Une longue route au milieu de nulle part et soudain... la vue lointaine d'une fusée annonce l'arrivée sur le site de Cape Canaveral.
Etant habituée aux Etats-Unis aux sites un peu "fake" pour le bien-être du touriste de masse, je ne savais pas trop à quoi m'attendre pour la présentation au public d'une épopée aussi scientifique et "sérieuse". Mais c'est bien sur un site à visée scientifique que j'arrivais, et la tournure pédagogique n'a pas été oubliée. Pour mon plus grand plaisir.
Photo prise de la voiture donc pas top, mais... la NASA, quoi! |
Voir les immenses hangars apparaître avec l'énoooorme sigle "NASA" et le drapeau américain... C'est irréel.
NASA, quatre lettres qui (me) font rêver...
Nous arrivons sur le site. Je suis happée dès le portail d'entrée en voyant ce gros sigle, et l'exposition des fusées derrière.
Une expo de fusées... Je vous laisse imaginer la taille des engins, et encore! Ceux exposés à l'entrée sont sans commune mesure avec la surprise réservée par un hangar du centre qui nous attendait plus tard.
Voici les fusées de la course à l'espace des années 50 et 60, celles qui ont lancé les Etats-Unis en compétition avec l'Union Soviétique. Le public peut en faire le tour, observer l'incroyable mécanique des fusées des programmes Mercury, Gemini et des premières missions Apollo. On peut voir notamment le premier engin qui a emmené le premier Américain dans l'espace, Alan Shepard: la fusée Redstone, issue de la technologie de création des V2 initiée par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale, ou encore la Saturn 1B, ou la fusée Atlas qui a accueilli John Glenn pour le premier vol orbital d'un Américain, et aussi s'asseoir dans une capsule en position réelle de démarrage.
L'exploration et la découverte de ce jardin des Fusées, Rocket Garden, est vraiment instructive et donne à voir l'évolution en taille des engins dans le temps. On se sent tout petit à côté d'eux, et la tête commence déjà à se lever vers les étoiles.
Elle est pourtant loin, très loin de se douter de ce qui arrive après.
(à suivre)
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