lundi 31 décembre 2012

Happy New Year!



Que 2013 vous apporte santé, prospérité, réussite mais surtout du bonheur et beaucoup de plaisir(s) dans les choses simples.

"The happiest people don't have the best of everything. They just make the best of everything."

Une année.

Les moments forts de mon année, en chiffres: 1 vente de maison, 8 traversées de l'Atlantique, 5 mois et demi sur le continent américain, 10 pays visités, 1 ouragan. Un café et l'addition.

Avec leur lots de: découverte, plaisir, appréhension, soulagement, frustration, excitation. Vous associerez les mots avec les événements concernés. (oops... déformation professionnelle).

Je n'oublie pas non plus le volet professionnel. Non chiffrable. A moins que...

10: c'est mon ancienneté dans l'Education Nationale. Je m'en suis rendue compte en consultant mon profil l'autre jour sur le site de l'académie. Le genre d'infos qu'on oublie quand on n'est plus débutant et qu'on n'est pas prêt de postuler à la retraite.

J'aime à dire à ce propos que je me suis pris une année de retraite avant l'heure. Quand je vois dans quel état de santé certains de mes collègues ont entamée la leur il y a quelques années, je me dis que c'est maintenant qu'il faut en profiter. Sans me trouver d'excuses, je me dis aussi que l'année que j'ai "gagnée" en ancienneté en tant qu'assistante de français en Ecosse il y a douze ans (Hein!!!!! Douze ans!!!!! Ouh là là...) m'a permis d'aborder mon année sabbatique avec plus de quiétude professionnelle. Moins de remords en tout cas. Ce qui n'enlève rien au fait que mon travail me manque: le contact avec les élèves en difficulté, la recherche de solutions, l'adaptation perpétuelle à de nouveaux problèmes. C'est contraignant, mais c'est motivant. D'aucuns diraient que j'ai transféré ma problématique professionnelle ici, à la casa Visaggi: le contact avec une belle-mère "spéciale", l'adaptation perpétuelle à un nouveau milieu, et une recherche constante de solutions... Les compromis sont lourds, émotionnellement, mais nécessaires. Comme dirait l'autre: la route est droite, mais la pente est raide. C'est ainsi. Si j'obtiens ce que je veux, la satisfaction sera d'autant plus grande.

J'ai déjà obtenu pas mal, il faut le reconnaître. Que de chemin parcouru depuis ce premier message en ligne avec Joseph il y a presque deux ans! Forcer un peu son destin, des fois, ça a du bon. Mais ça me fait penser... je ne vous ai jamais raconté la rencontre avec Joseph. Je devrais. Histoire de rappeler que les belles histoires, ça existe. Même s'il y a toujours une fée Carabosse dans l'histoire... A suivre... En 2013.

dimanche 30 décembre 2012

La Bûche.

Pour la plupart d'entre vous, ce post paraîtra sans doute insipide car très descriptif. Me concernant, j'ai ressenti le besoin de consigner par écrit quelques détails et anecdotes que j'ai vus ou entendus jeudi soir, et plutôt que de les mettre dans un "dossier" que je ne lirai jamais, je les partage sur mon blog.

Le titre de ce post fait référence au film de Danièle Thompson. Les histoires de famille à Noël... il y en a partout, et bien sûr aussi de ce côté-ci de l'Atlantique. Je ne vais pas rentrer dans des détails qui somme toute ne regardent que ma belle-famille (souvenez-vous l'intitulé de ce blog: "tout vous raconter... ou presque" ;-)), mais plutôt vous raconter la soirée que nous avons passée jeudi soir, une incroyable chance pour moi d'être en immersion totale dans une famille américaine avec son histoire et ses histoires, au moment de Noël, autour d'un repas dans une maison bien cosy et en bonne compagnie.

Nous devions nous rendre mercredi soir chez la tante de Joseph, Betty, qui habite à une heure et demie de route de Manasquan, dans le nord du New Jersey, pour fêter la suite de Noël en famille. Nous avons annulé car les conditions météorologiques annonçaient une tempête avec vents violents, verglas et chutes de neige. Nous n'avons pour notre part eu que les vents (très forts, les branches ont encore valsé et certaines villes côtières ont à nouveau été inondées dans certains quartiers); mais le nord du New Jersey a bel et bien eu son lot de conditions hivernales mercredi soir, qui se sont améliorées le lendemain.

Nous voilà donc en route pour Ridgewood, NJ, à 40 km au nord de New York City. Sans les parents de Joseph, qui  ont décliné l'invitation cordiale de la soeur d'Ada. Je passe sur les discussions pour les convaincre: c'est une fête de famille, il serait bon que tout le monde soit présent... Rien n'y a fait. C'est donc accompagnés de Christy et de son mari Simon que Joseph et moi allons dîner chez sa tante, Betty, adjointe au maire de la commune et présidente du Rotary local, et son mari, Quentin II, ancien maire de la ville et ingénieur-chef de projet.

Quentin, deuxième du nom, est le fils de Quentin, premier du nom. Quentin I, ou "Big Quentin", comme tout le monde l'appelle, est un jeune centenaire plein d'énergie. Ancien ingénieur, retraité depuis longtemps, il vit seul, joue au bridge, au golf et au bowling. Je précise: il y joue régulièrement.  D'après un article de journal qui lui était consacré pour ses 100 ans, son score moyen au bowling n'est jamais inférieur à son âge. Il est arrivé pimpant, élégant, le sourire aux lèvres. Et seul. Il conduit lui-même sa voiture; personne ne le véhicule. La grande classe. Et il a toute sa tête: il participe aux conversations avec humour et à propos. Un grand monsieur, en somme. J'ai ressenti comme un privilège de l'avoir rencontré ce soir. Rencontrer un centenaire, c'est déjà côtoyer l'histoire, mais un centenaire américain, c'est jubilatoire! Il a connu la Prohibition, la Dépression, Roosevelt, ...

Pat, mon beau-père qui a 80 ans, me racontait qu'il discutait l'an dernier avec Big Quentin de quelques problèmes de santé (arthrose, douleurs...). Quentin lui a dit: "oui, j'ai mal au bras, quelquefois quand je joue au golf [il avait 99 ans au moment de la discussion]. Je suis allé voir plusieurs médecins, mais aucun n'a su trouver la cause." Pat lui a alors demandé: " Et donc?" . Quentin lui a répondu: "J'ai arrêté de consulter, les douleurs sont parties toutes seules. Ça doit être l'âge". C'est pas beau, ça?

Parmi les trois cousin/e/s de Joseph qui devaient être là ce soir, seule Whitney était des nôtres. Whitney est doctorante en biologie, spécialisée en ornithologie. Ce qui la rapproche de la soeur de Joseph, docteur en biologie marine depuis cette année, spécialisée dans les escargots marins. (Comme dirait Joseph: "franchement, être docteur ès un truc qui n'intéresse personne, ça sert à quoi? Mais chut, ne lui dis pas" :-p). Whitney soutient sa thèse de doctorat en février prochain et a demandé à sa cousine, Docteur Christy Visaggi, donc, de venir y faire une mini-conférence. Julia, l'autre cousine, travaillait le jour du repas. Et Quentin III, surnommé "Q." pour le dissocier de Big Quentin et Quentin II, père, quant à lui, n'était pas disponible non plus. Il est avocat d'affaires à Manhattan, spécialisé en droit bancaire dans le cabinet d'avocats Shearman &Sterling, et est marié à Caroline (... professeur dans l'éducation spécialisée - le monde est petit!- à New York).

Enfin, oncle Buddy et son petit-fils Jake étaient aussi de la partie. Leur histoire n'est pas rose. Bud était marié à Vanda, la tante de Joseph décédée le jour où Joseph a pris l'avion pour la France en septembre dernier. C'est donc le premier Noël de Bud sans sa femme. Ils avaient deux fils: Ben et Tim. Tous deux sont décédés. Bud, Vanda et l'un de leur fils avaient emmené Joseph en croisière en Méditerranée à l'automne 2010. Joseph avait ainsi pu savourer sa première tournée européenne et se rendre notamment à Sorrento, ville proche du village de Sant'Agnello où le père de Joseph a ses racines familiales. C'est donc avec un peu de tristesse que Joseph a revu son oncle Bud, qu'il n'avait pas revu depuis cette croisière, à son grand regret.

Je n'oublie pas non plus Rocket parmi les invités, un magnifique croisé Pointer et Labrador noir et blanc, qui était très câlin et qui a su se faire apprécier de tous au cours de la soirée. Les caresses, les câlins, et en échange il est venu quémander du poulet pendant le repas auprès de tous. (NB : Je veux un pointerlab).

La soirée a été très cordiale. Nous avons pu apprécier de manger ensemble autour d'une table et rire autour de quelques anecdotes. Oncle Bud m'a beaucoup raconté ses voyages en France et en Europe, qu'il  a parcourues plusieurs fois dans sa vie avec Vanda. La vallée de la Loire, Strasbourg, la Bourgogne... Enfin quelqu'un qui ne me demande pas "Ah? Tu n'habites pas Paris?"!

Un repas de fête de famille chez des Américains prend souvent l'aspect d'un buffet chaud semi-improvisé. Des pilons de poulet panés et grillés, un gratin de pommes de terre à l'edam ou au cheddar fondu (référence aux origines hollandaises de Betty, Bud, et d'Ada), de la salade, un gâteau de Jelly/Jell-o VERT (je suis courageuse mais pas téméraire, je n'ai pas osé goûter, les autres ont pris ça en accompagnement des plats, mais j'ai réellement trouvé l'aspect écoeurant), des champignons farcis préparés par Pat, de l'Edam, du vin (bu indifféremment rouge/blanc, avant/pendant/après le repas), et en dessert un gâteau appelé Devil's cake (nom courant du gâteau au chocolat à plusieurs couches), mais celui-ci était recouvert d'une crème à la menthe et ça ressemblait exactement à ÇA:



J'ai goûté, pour être polie. J'ai appris avec Joseph à utiliser les white lies, très courants en Amérique. Moi qui suis franche du collier pour tout et avec tout le monde, j'ai du mal à m'y faire, mais ça rentre. Les white lies sont des petits mensonges de circonstance pour ne pas blesser les hôtes ou quiconque, en fait. Exemple, dire "Mmmmh, it's delllllllllllllllicious!" avec le sourire même quand vous trouvez ça dégueu. Ça fait partie du savoir-vivre américain. Moi quand j'aime pas, je le dis. C'est encore un coup à se retrouver avec du gâteau à la menthe à toutes les fêtes de famille, c't'histoire...

Ce post devait normalement être agrémenté de photos de famille prises ce soir-là par Betty. Mais à ce jour, elle ne les a toujours pas envoyées. Je ne retarde donc pas la publication du billet qui serait complètement hors période après les fêtes.

dimanche 23 décembre 2012

Christmas spirit.

Allez, je vais prendre un peu le temps de souffler...

Ces derniers jours ont été assez animés et fatigants, la course aux cadeaux de Noël nous ayant fait courir, c'est le cas de le dire, de mall en mall en fonction des cadeaux de dernière minute.

Aujourd'hui, dernier samedi avant Noël: mission quasiment impossible pour se garer sur le parking d'un mall. Imaginez le parking de la zone commerciale de Semécourt, d'Auchan jusqu'au Grand Frais, tous magasins confondus, entièrement rempli. Plus une place pour se garer, même pas sur les stationnements handicapés, pris d'assaut par des personnes qui possèdent une carte d'invalidité, mais qui trottinent guillerettement en sortant de leur véhicule... quand ce ne sont pas des obèses à qui on a octroyé la carte pour leur éviter de marcher. Allez, point de polémique, mais concrètement, on se gare où, avec Joseph? Les emplacements traditionnels ne permettent pas de faire sortir le fauteuil du monospace. Donc on fait comme d'hab: on ajuste. Avec patience et avec le sourire. Pas le choix.

Ah oui, à ce propos, cette semaine, devant un magasin, une dame a stationné son véhicule à l'horizontale sur trois emplacements handicapés (strike!). Elle attendait quelqu'un, moteur allumé, et n'a pas daigné bouger son véhicule quand on est arrivé. On a dû se garer plus loin, suite à quoi Joseph est allé à côté de la voiture de cette dame pour bien la regarder dans les yeux. Il a fallu quelques secondes à la dame pour comprendre qu'elle devait bouger son véhicule. Ce qui l'a fortement ennuyée; vous comprenez, la personne qu'elle attendait aurait dû marcher 10 m de plus. Elle ne s'est pas excusée et n'a fait aucun signe en ce sens non plus. Une de ces occasions où Joseph se sent déshumanisé au possible. A ce propos, une photo humoristique circule depuis quelques temps sur le net, je la trouve plutôt réussie:



Le message est clair, non? Au risque de me répéter: merci de ne pas stationner, ni même arrêter sa voiture moteur tournant sur un stationnement handicapé pour attendre quelqu'un quelques minutes. C'est quelques minutes de trop. Ces emplacements sont réservés pour des gens qui en ont besoin car ils n'ont pas le choix (oui, certains diraient qu'ils ont le choix de rester chez eux, mais... les cons aussi; ça nous ferait des vacances). Merci de transmettre.

Bon, revenons à notre shopping de Noël. J'ai pu déposer Joseph après un quart d'heure de recherche de place, en vain, sur le parking, et aller me garer à perpète, sous les premiers flocons de l'hiver, qui n'ont pas tenu.

Le shopping de Noël dans un mall aux Etats-Unis, c'est bien plus agréable qu'en France. Les espaces sont plus grands, les chants de Noël enjoués mettent dans une humeur propice aux fêtes. Les gens ne sont ni aussi stressés ni aussi pressés qu'en France. Les vendeurs, bien que sous tension, sont toujours aussi serviables et souriants pour rendre le moment du client agréable et pour ne pas le presser. Les gens aussi sont souriants. Ils prennent leur temps, y compris celui  de se restaurer au food court du mall. Ce que nous avons fait aussi. J'aime le concept. C'est une espèce de place réservée à la nourriture, et il y en a pour tous les goûts. Toutes les enseignes de restauration se trouvent autour d'une même place, les unes à côté des autres: burgers, mexicain, italien, glaces, japonais, cajun, hot dogs, méditerranéen, asiatique. Le client choisit ce qu'il souhaite, comme dans un guichet de McDo, et ensuite, il va s'asseoir avec son plateau dans l'espace central, qui n'appartient à aucune des enseignes en particulier mais à toutes. Et ce sont les employés du mall qui sont chargés d'entretenir et nettoyer cet espace, pas les employés des enseignes de fast food. Un peu comme si les terrasses du Saint-Jacques à Metz n'appartenaient pas à chaque café indépendamment.

Nous étions notamment à la recherche de chocolats Lindt, qui ne sont pas disponibles partout, mais qui sont fort appréciés ici. Moins que les chocolats Godiva, que je ne trouve pas exceptionnels, et dont je n'avais jamais entendu parler avant l'an dernier.

De retour à la maison, et après plusieurs jours d'aller-retours vers les magasins (et de remue-ménage à la maison, Noël étant aussi une période propice aux pressions familiales- petit clin d'oeil à belle-maman), nous avons enfin pu nous adonner à quelque chose de plus plaisant: décorer le sapin, emballer nos cadeaux, les déposer sous le sapin et faire un peu de pâtisserie avec Pat.

La décoration du sapin de Noël répond dans la famille de Joseph à un protocole un peu spécial (Ah HA! ya pas qu'en France, alors! Voir mon post précédent où j'évoquais l'attitude protocolaire et rigide des Français). La maman de Joseph collectionne- entre autres choses- les objets artisanaux de Noël a accrocher sur le sapin. Puisqu'elle a deux enfants, Joseph, donc, et sa soeur Christy, elle a décidé de les acheter par deux (les objets à suspendre; pas les enfants), depuis qu'ils sont petits. Comme ça, en décorant le sapin, chacun pouvait mettre "son" objet personnalisé. Exemple: si elle achetait un petit ange, elle en achetait un deuxième. Idem pour les nounours en bois, des petites chaussettes, des petits pingouins, des étoiles, etc. Le tout dans l'idée de composer un ensemble qui rappelle l'univers de Noël.

Chacune de ces décorations a son double quelque part sur le sapin; même objet mais avec une couleur différente.

C'est donc à deux que nous montons le sapin depuis l'an dernier. D'abord, les guirlandes lumineuses. Je commence en haut, Joseph termine en bas. Ensuite, les petits objets. Joseph en choisit une; je positionne l'autre. Puis j'en choisis une; on accroche. Et ainsi de suite. Le tout dans une ambiance sonore consacrée à Noël. Les chansons de saison, ce n'est pas ça qui manque, ici. Une chaîne du câble leur est même entièrement consacrée: White Christmas, Winter Wonderland, Let It Snow, Jingle Bells, All I Want for Christmas is you ma préférée avec Have yourself a Merry Christmas, que Joseph a publiée l'an dernier en duo avec sa soeur, qui a une voix magnifique. Je vous laisse apprécier:

[CLIC DROIT PUIS "OUVRIR LE LIEN DANS UN NOUVEL ONGLET"]


Et voilà le résultat:

[CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR]


 


Nous avons disposé les quelques cadeaux déjà en notre possession sur le/la tree skirt, la "jupe du sapin": une espèce de couverture circulaire en fourrure de Noël, pour ne pas que les cadeaux soient posés sur le parquet. Et bien sûr, nous avons commencé à remplir les Christmas stockings, les fameuses chaussettes qui pendent traditionnellement sur la cheminée. A défaut de cheminée, nous les mettons contre le mur de la bow-window de la music room, sous les fenêtres derrière le sapin. Elles contiennent de "petits" cadeaux, soit qu'ils n'ont pas de "valeur" spéciale, soit que leur taille leur permet d'y être. Exemple: les stockings l'an dernier contenaient un porte-clé, des post-its, un kit de manucure, des chocolats/bonbons, une brosse à dent et dentifrice (ça va avec les sucreries), de petits livres humoristiques, des aimants, une veilleuse en forme de sapin ou de flocon de neige... Des choses de bazar, en somme, qui peuvent servir au quotidien. Ou pas.

Nous avons également entamé les pâtisseries de Noël avec Pat. Pat conserve précieusement des recettes écrites à la main par sa maman dans les années 20. Des recettes venues d'Italie, réalisées ici, puis transmises à son fils. Pat m'a fait un immense honneur le mois dernier en me montrant la boîte qui les contenait, en me les mettant dans les mains et en me précisant "je ne veux pas qu'elles sortent de la famille". Il sait que j'adore cuisiner et il sait ce que ce genre de recettes représente pour qui aime cuisiner et connaître de petits secrets.

Voilà donc les "knots" (noeuds), gâteaux de Noël parfumés au citron, à l'anis et à la vanille dont je ne vous donnerai pas la recette, comme vous aurez compris :-p:


Les Américains adorent les trimmings sur les pâtisseries. A savoir: le glaçage, la crème, le sucre, les fioritures, les petits trucs en plus par-dessus les gâteaux. Moi j'aime les gâteaux type marbré, ou alors une bonne religieuse une fois de temps en temps. Si je faisais un marbré ici, Joseph me demanderait certainement de le "terminer": mettre une couche de 2 cm de glaçage, saupoudrer des grains de chocolat ou de sucre multicolore dessus. Tout ça pour dire que pour moi, ces knots auraient été parfaits en l'état. Mais le glaçage, il est vrai, rajoute à la gourmandise. Trempé dans le café, mmmmmmmmmmmmm.

Il va déjà falloir en refaire une fournée car nous avons presque tout mangé et les invités ne sont pas encore là. Christy et Simon arrivent demain, par avion, d'Atlanta.

Il est à noter qu'ici, on ne fête pas le Réveillon mais uniquement le jour de Noël. Donc demain, le 24, est a priori un jour "normal".

Et le 26, nous serons chez Betty, la tante de Joseph pour fêter Noël en famille avec les cousin/e/s de Joseph et Christy, que je ne connais pas.

Reste à vous souhaiter un bon réveillon! Toutes les bonnes choses qu'on mange en France à cette occasion me manquent déjà.

vendredi 21 décembre 2012

Surf and turf.

C'est l'un des concepts les plus populaires dans les restaurants ici.

Surf pour évoquer la mer.

Turf pour évoquer la terre.

En gros, une assiette terre et mer. Qui très souvent se concrétise dans l'assiette par... du homard et un pavé de boeuf.

Oui oui.

Les deux servis en même temps.

Dans la même assiette.

Okay.

Je vous laisse quelques moments pour vous recueillir et méditer le concept.

...

La première fois, j'ai été tellement sidérée quand Joseph a pris ça (l'un des ses plats préférés au resto) que je n'ai pas osé dire grand chose. Sans doute un: "Ah... ensemble?".

Et puis vous savez quoi? La fois suivante, ça m'a fait tellement envie que je n'ai pas résisté à la tentation. L'association n'est finalement pas si aberrante que cela, d'un point de vue gustatif. Comme la première fois où j'ai goûté des langoustines au lard. Finalement, ça sublime et ça complète. Le gros problème reste le choix du vin. Qui n'est pas un problème ici puisque soit ils n'en consomment pas, soit ils prennent leur vin préféré; rouge, blanc, peu importe, pourvu que le vin leur plaise. Pourquoi se compliquer la vie?

C'est l'une des leçons de cette année, pour moi ici. Les Français se compliquent la vie et ont inventé tout un tas de concepts qui vont avec, en suivant le mode d'emploi de "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué". Nous sommes dans la réflexion, le questionnement perpétuel, le doute, le protocole, le crois-tu-que, le mais-si-on-tient-compte-de... Nous avons tous une Nadine de Rothschild qui sommeille en nous et qui se soucie des associations, du raffinement. Alors que les Américains sont dans le tiens, c'est-fait-pour, faisons-le, pourquoi-perdre-du-temps-avec-les-détails, et-alors, c'est-là-profitons-en. C'est si simple.

Alors profitons-en! Action!

dimanche 16 décembre 2012

Miracle on 34th Street.

Jeudi dernier, je me suis passée une journée en solitaire à New York, comme une grande, pour faire mon shopping de Noël.

J'ai quitté la maison à pied vers 9h40, direction la gare de Manasquan pour attraper le train de New York. Ce train est une semi-bénédiction: le point positif est qu'il se rend directement à New York Penn Station, la gare en plein centre de Manhattan, dont l'entrée donne directement sur Madison Square Garden. C'est le pied côté géographique, pas besoin de faire correspondance. Le GROS point négatif: ce train est omnibus et s'arrête dans un nombre impressionnant de gares côtières. La première ou la deuxième fois, c'est rigolo: on observe, on est excité par la nouveauté, par ces petites gares, par les noms des villes, par l'agitation qui grandit quand on approche de New York City, par l'excitation même de se dire qu'on est au coeur d'une des plus grandes métropoles mondiales, avec l'impression que chaque recoin nous appartient puisqu'on va l'arpenter. Et profiter de ce plaisir à un prix, celui de la patience: presque deux heures et demie de train, alors que la voiture nous y mène en une heure environ.

Je suis donc à la gare de Manasquan. Le ticket s'achète sur le quai, en machine. Prix d'un aller-retour: $31, soit une vingtaine d'euros. Quand le train arrive: surprise! L'accès au train se fait à même le ballast, il n'y a pas de quai. Voilà pourquoi quand je le prends avec Joseph, nous devons nous rendre dans une gare adaptée aux fauteuils, c'est-à-dire avec plateforme (comme chez nous en France). La montée dans le wagon peut s'avérer quelque peu acrobatique; aussi les contrôleurs sont à la porte pour aider. J'aimerais dire à ce sujet: le compostage de billet à la française est pour moi, qui suis tout de même pro-système, l'une des choses les plus stupides et aberrantes qui soit à ma connaissance. Ici, comme au Royaume-Uni, le billet peut s'acheter à bord du train, auprès du contrôleur, sans aucun risque de passer pour un voleur qui cherche à échapper à l'achat d'un billet. C'est tellement plus simple, surtout en cas de retard. Surprise aussi: il y a un contrôleur par wagon, il passe dès la fermeture des portières et du départ du train. Leur compostage/poinçonnage reste néanmoins pour moi encore un mystère: il poinçonne plusieurs fois le billet , et place sur un petit crochet devant le siège un autre billet comme preuve qu'il est passé si vous avez une correspondance; vous prend votre billet et met à la place cet autre billet devant vous si votre train est direct. Cet autre billet est ramassé comme une copie d'école peu de temps avant la fin du trajet. Vous suivez? Non? Moi non plus. Ça fait plusieurs fois que je prends ce train, que j'observe, mais je ne comprends pas pourquoi il y a cet échange de papier qui au final est récupéré; vous n'avez plus rien sur vous pour prouver que vous avez pris le train. Bref.

C'est donc parti pour deux heures et demie de trajet. Qui permet de constater, une fois de plus, les dégâts laissés par Sandy. Nombre incalculable d'arbres arrachés le long des voies, et particulièrement à l'approche de Newark et New York City, engins de travaux... La reconstruction n'a dans certains endroits même pas encore commencé.

Arrivée à New York Penn Station: une petite ville en soi. De magnifiques décorations de Noël, de la musique de circonstance, et plein, plein de petits fast food pour tous les goûts: hamburgers, mexicain, italien, français, des donuts, des tacos, du chaud, du froid, des sandwiches... C'est pas ici que je mourrai de faim. Je cherche la sortie, pas bien difficile à trouver: "To Madison Square". YESSSS !

Premier effet kiss cool: la foule de gens qui vont, qui viennent, les klaxons, la file de 50m de long pour prendre un taxi. New York, New York!

Je suis venue surtout car avec Joseph la semaine dernière, on avait oublié de passer chez Macy's, magasin de légende, l'équivalent de nos Galeries Lafayette ou du Printemps à Paris. J'avais repéré sur un plan avant de venir. Pour se perdre dans Manhattan, il ne faut pas être doué: toutes les rues sont en quadrillage et sont numérotées. Le tout est de savoir au croisement de quelle rue se situe votre point de chute, et vous comptez les "blocks" (pâtés de maison/intersections). Et de Penn Station à la 5ème Avenue, rien de plus facile.

Me voici donc devant Macy's: 9 étages de tradition, avec les escalators d'époque: en bois! Noël chez Macy's, au rayon parfumerie, c'est un vendeur tous les mètres. Je le récris, dès fois que vous ayez mal lu: un vendeur tous les mètres. On se croirait à Barbès, mais version de luxe! Chaque vendeur a dans sa main une bouteille de parfum ou un produit de maquillage ou un prospectus, et ils vous le tendent au passage. Mais sans cri; ce sont des appels discrets aux clients. Et bien sûr, ça grouille de monde. Idem au rayon accessoires hommes où je me suis rendue pour mes achats: autant de vendeurs que de clients, pratiquement, histoire d'être accessible et de servir le client au plus vite. C'est à voir. Je fais un tour rapide, pour le coup d'oeil, car j'ai l'intention de faire des achats plus loin et près de Central Park, donc je ne fais que du repérage pour ma fin de journée.



Le magasin Macy's, son sapin géant, et son non moins géant "Believe" qui scintille de mille éclats.

Après le bain de foule tourbillonnant chez Macy's, direction" la 5ème Avenue proprement dite. NB: on ne dit pas "the Fifth Avenue" mais "Fifth Avenue". Idem pour toutes les autres avenues. Vous remontez "Eighth Avenue" ou descendez "Seventh Avenue". Ma vue est attirée par le bâtiment suivant:



Je suis bien contente de passer devant, presque par hasard, car je l'avais repéré dans les choses "à voir" à NYC sur un site, mais je n'avais aucun souvenir qu'il était sur mon chemin ce jour là. Et je n'ai pas regretté.

Ce bâtiment est la New York Public Library (bibliothèque de la ville de NY). Deux affiches: l'une pour une expo Dickens, une autre pour une expo sur le concept du LUNCH. Il n'en fallait pas davantage pour m'attirer! Rien que les escaliers sont majestueux. Une porte-tourniquet à l'entrée, et voici la vue d'accueil à l'intérieur:

Un hall et des escaliers majestueux.


Un superbe sapin illuminé.
Vous trouverez peut-être que j'abuse des superlatifs dans ce post: majestueux, superbe, grandiose, magnifique, sublime, ... mais ce qui se trouve dans et autour de la 5ème Avenue, et notamment en période de Noël, l'est vraiment. Et ceux qui me connaissent savent que je suis plutôt quelqu'un de facilement blasé ou dubitatif côté émotions. ("Certains" m'appellent Daria ;-)).

Les deux expos sont gratuites. Raison de plus d'en profiter. Je commence par le LUNCH. Rien de bien passionnant, mais c'est drôle et bien amené: l'histoire du lunch à travers les années dans Manhattan. Le 19è siècle, puis la Dépression, puis l'ambiance working boy/girl; les influences culinaires, l'art du sandwich; les objets et véhicules autour du lunch; les affiches. C'est anecdotique.

Je file chez Dickens. De vieux exemplaires, des estampes, des eaux-fortes... le tout dans une petite pièce sombre. Je n'accroche pas, je m'attendais à un fil conducteur plus prononcé et davantage d'explications et plus de ... Dickens. (Daria, que je vous disais!). 

Je suis néanmoins absorbée par les couloirs, les galeries, les murs, les plafonds. C'est... majestueux.


Plafond sculpté dans un couloir.

Galerie qui mène à une salle de lecture.
Je n'ai déambulé que dans le rez-de-chaussée, et ai passé une grosse partie de mon temps dans la boutique qui regorge de livres et d'objets intéressants. Je ne voulais pas y passer l'après-midi, donc j'ai abrégé la visite mais j'y retournerai. 

Je poursuis donc la remontée de la 5ème Avenue vers Central Park, histoire de prendre quelques photos "oubliées" la semaine dernière. Les voici:

Versace.

Tiffany & Co.

Vitrines ambiance années folles chez Bergdorf Goodman. Des paillettes, des plumes, des petites robes... j'adore!

Le Plaza au coin de Central Park et ses magasins décorés... somptueusement. C'est beau, vraiment.

Après avoir remonté la 5è, j'ai longé Central Park pour me rendre au petit mall "The Shops at Columbus Circle" (Time Warner Central) afin d'y faire quelques achats, puis ai redescendu la 8ème Avenue jusqu'à Macy's.

Mes achats terminés, direction la gare pour me poser, enfin, après 4h de marche et de piétinement en magasin, pour manger un chicken burrito chez Taco Bell, et attraper mon train retour. Bonjour les pieds, j'ai fait chauffer les semelles!

Quelques souvenirs nocturnes autour de Madsion Square:

Sponge Bob était là avec son pote Winnie the Pooh (Winie l'Ourson). 

Le sapin devant Macy's, la nuit. 
Le haut de l'Empire State building, près de la gare.
Pour la petite histoire, une fois de retour à la maison, où j'ai dégusté un bon roastbeef sandwich devant la télé, j'ai eu une réaction d'enfant en montrant du doigt la télé et en criant: "Hééééééééé! J'étais là cet après-midi!!!". Le film qu'on était en train de regarder montrait le personnage qui se rendait... à la Bibliothèque de New York!
J'aurais sans doute eu la même réaction si j'avais fait mes courses au Saint-Jacques de Metz et que je l'avais vu le soir à la télé sur France 3 Lorraine, mais, comment dire... se dire qu'on a passé la journée dans un quartier qui sert sans cesse de cadre à des films ou séries populaires, it kinds of made my day.

Miracle on 34th Street*.

* c'est la rue de Penn Station et de Macy's et c'est aussi un film de Noël qui fait partie des classqiues de la période ici.

vendredi 14 décembre 2012

New...

J'ai passé hier une magnifique journée à NEW YORK, pour y faire mes courses de Noël et continuer le lèche-vitrines de la semaine dernière.

J'étais sur le point de préparer le post consacré avec montage de vidéos et des photos quand nous avons appris la nouvelle pour la tuerie de NEWTOWN. Je n'ai plus vraiment eu le coeur à l'ouvrage après ça puisque nous avons suivi, avec tristesse et consternation, la couverture médiatique de l'événement pendant quelques heures.


mardi 11 décembre 2012

A propos

Je vous invite à lire cet article du Figaro qui confirme mon constat.

http://www.lefigaro.fr/international/2012/12/11/01003-20121211ARTFIG00484-touche-et-bigot-ces-mots-francais-font-fureur-aux-usa.php

Comme le dit l'article, on dit toujours que le français est envahi par les anglicismes, mais les gallicismes sont légion en anglais. Je suis toujours impressionnée quand on fait le mot croisé avec Joseph de la quantité de mots français qui l'inondent.

Les Américains utilisent un nombre impressionnant de mots français, non traduits, dans leurs conversations courantes, y compris des expressions que nous n'utilisons pas: a double entendre, par exemple, qui signifie "un double sens".

D'autres exemples, dans ce site:

http://french.about.com/od/vocabulary/a/frenchinenglish_2.htm

lundi 10 décembre 2012

Jack Nicholson.

Est la réponse à la devinette postée le mardi 20 novembre. 

Bravo (et merci) aux deux personnes qui ont répondu!


 

samedi 8 décembre 2012

Vous avez dit choucroute?

En discutant saucisses l'autre jour avec Pat, mon beau-père, qui adore cuisiner et manger, il me dit "je vais te faire goûter du kielbasa (prononcer "Kubassi", avec l'accent spécifique de New York, Jersey et Pennsylvanie), je suis sûre que tu vas aimer."

Je n'en doute pas une seconde.


Le kielbasa est une saucisse polonaise. Ce que je ne savais pas, c'est que le kielbasa n'est rien d'autre que ce que nous appelons en Lorraine "saucisse fumée". Tout simplement. Donc, oui, je confirme, je vais aimer!

Le jour J est arrivé. Quand je me suis réveillée ce matin, Pat venait déjà de déguster sa part du "kielbasa with sauerkraut and potatoes". Entendez donc: une choucroute avec saucisse et patates. Comme chez nous!

A savoir: la choucroute ici est très, très commune. L'immigration allemande et polonaise du début du XXème siècle a largement contribué à faire de ce plat un must new-yorkais. Pour preuve, ici, la façon la plus réputée de déguster un hot dog, c'est avec de la choucroute par dessus et ça s'appelle "un Reuben dog". La première fois qu'on m'a emmenée à WindMill, enseigne spécialisée dans le hot dog, on a supposé que c'est comme ça que je le voulais (pas vraiment, non). Quand j'ai expliqué que la choucroute était un plat traditionnel de chez nous, ils ont semblé amusés, car pour eux, la choucroute est tout sauf une exception culinaire. Elle fait partie du paysage et des habitudes culinaires de New York, du New Jersey et de l'est de la Pennsylvanie depuis longtemps. Partout où les premiers Allemands, Polonais, et autres migrants de l'Europe de l'est se sont installés courant XXè siècle, en somme. 

Et c'est tant mieux pour moi, car je n'ai pas à la préparer, je n'ai plus qu'à lé déguster!

Encore un peu endormie, je prépare mon café, dans l'esprit de déguster une Danish pastry aux cerises au petit-déjeuner. Mais tout alors que le café coule, la choucroute me fait de l"oeil et du nez. Je retourne regarder la casserole. Je craque. Je me prends une assiette, et je me sers une bonne plâtrée de choucroute. 


Fondante à souhait. La saucisse fumée est bien tendre et goûteuse. Yummy. C'est savoureux. Et je n'ai même aucun remords à en faire mon petit déjeuner!

(J'ai quand même pris une Danish Pastry à la cerise pour finir mon "repas" :-p. On va pas se laisser abattre, non?)

mercredi 5 décembre 2012

New York, New York.

Notre journée à New York a enfin eu lieu. Difficile de ne pas retrouver une âme d'enfant en se promenant dans les rues aux couleurs et aux sons de Noël. Un seul facteur était manquant, hier: les odeurs de Noël. Je m'attendais à plus de cannelle et plus de senteurs épicées. Les Américains en raffolent, d'habitude.

Déjà, fait inusuel: c'est en voiture que nous sommes allés à New York. Voir apparaître le mur de buildings de Manhattan en sortant de l'autoroute, être au coeur de Manhattan après le Lincoln Tunnel, se retrouver dans la circulation (plutôt fluide, hier) au coeur de Manhattan, parmi les taxis, les voitures de police, les klaxons, rien que ça, ça vaut le détour. New York comme si vous y étiez!  Et Pat, au volant, qui nous abreuve de ses nombreux souvenirs au détour des rues, de ses petits jobs ici, l'histoire de quelques bâtiments, quelques anecdotes de sa jeunesse dans la Grande Pomme... Et bien sûr qui chante des standards new-yorkais des années 40 ou 50 (il a chanté dans quelques comédies musicales dans sa jeunesse. Son amour des chansons des musicals est partagé par toute la famille, ici: ils sont tous montés sur scène). Il est toujours de bonne humeur. Même en plein milieu d'un carrefour avec des conducteurs enragés qui klaxonnent tout ce qu'ils peuvent pour bien rappeler -oui, merci- qu'on est en plein milieu et qu'on gêne leur passage. Les mêmes scènes dans toutes les grandes villes du monde! Sa réponse? Il fait coucou aux gens et chante de plus belle, avec un grand sourire. Impayable.

Pat nous a déposés pour quelques heures. L'occasion rêvée pour lui pour retourner sur les traces de son passé et retrouver de vieilles habitudes: aller savourer un pastrami sandwich de l'un des Deli de la 53ème rue, comme au bon vieux temps. Regarder les gens, flâner.

Nous, ce n'était pas le pastrami mais le burger de chez Shake Shack, notre enseigne de burgers préférée, au croisement de la 8è et de la 52è, qui nous attendait. Joseph serait capable de faire un aller-retour rien que pour un burger de ce fast food. On ne sait pas quel est leur secret, mais le goût est parfaitement équilibré et savoureux donne en vie d'y revenir. Et c'est le cas!

Direction ensuite Central Park, à quelques "blocks" de là, comme ont dit ici. Central Park et ses calèches tirées par des cheveux à houppette, c'est drôle. Et également les vélos pousse-pousse, très populaires pour visiter le quartier.

Notre balade sous le soleil (c'est mon seul regret pour voir les décos de Noël: 18 degrés!) nous mène ensuite sur la 5ème Avenue, au niveau de l'Apple Store.

Nombreux sont les magasins qui diffusent des musiques et chants de Noël. Et aussi, et surtout, les bénévoles de l'Armée du Salut qui ne comptent pas leurs efforts pour attirer les gens. Leur poste diffuse des chants de Noël joyeux, et ils font des chorégraphies ultra énergiques, avec une bonne humeur incroyable. Un sacré coup de booster au moral!

En fait, c'est ça: se balader sur la 5ème Avenue en décembre, c'est comme être dans un de ces films sentimentaux qui parlent de ces belles histoires de Noël. Les gens ont le sourire et un esprit à la fête. Bon, surtout les touristes, c'est vrai. Mais il est difficile de ne pas s'émerveiller par la magie du lieu.

Les vitrines décorées des riches enseignes ou des grands magasins aident évidemment. Mon coup de coeur va à Bergdorf Goodman, dont vous trouverez des vues ici:

http://anniepenin.over-blog.com/article-ziegfeld-follies-chez-bergdorf-goodman-a-new-york-112815189.html

Allez savoir pourquoi, je n'ai pas dégainé mon appareil photo en passant devant... C'était grandiose.

Nous n'avons pas résisté au plaisir d'aller à FAO Schwartz, le magasin de jouets légendaire qui a fêté cette année ses 150 ans d'existence, lieu de nombreux tournages de films: Big, film de 1988 avec Tom Hanks, avec la scène culte du Big Piano, piano de sol qui joue des notes quant on marche sur les touches, ; Baby Boom, avec Diane Keaton; Maudite Aphrodite, de Woody Allen,  Quand les jumelles s'en mêlent, avec Bette Midler, ou plus récemment Les Schtroumpfs, scène où ils affrontent Gargamel.

Vous êtes accueillis à l'entrée par un nutcracker en chair et en os. Les nutcrackers sont ces soldats tirés du ballet Casse-Noisette. Pour les Américains, ils sont l'essence même de Noël. Les voir rappelle à ceux qui l'auraient oublié que Noël approche. Le personnel employé dans mes magasins pour la période est particulièrement enjoué et dynamique. Ils sourient, crient, s'adressent aux gens en leur rappelant que c'est période de fête, de magie, d'enchantement, de générosité. Ils incitent les gens à sourire, à danser, à sortir leur gentil grain de folie. "Hey, hiiiiiiii! Welcome to a place of magic, you're gonna have a good tiiiiiiime, smiiiiiiiiiile, life is beautiful!!!". Dans le magasin, de jeunes vendeurs circulent avec de gros sacs en toile pour vous proposer de porter vos achats à votre place. Le Big Piano est également libre d'accès pour qui veut aller pianoter quelques notes avec ses pieds. Les enfants s'en donnent à coeur joie. Tout est fait pour que le client se sente bien, chouchouté, et donc "naturellement" enclin à se faire plaisir. Une fois encore, je regrette de ne pas avoir dégainé mon appareil photo dans le magasin... (mais où avais-je la tête?!)

Petit aparté, sur ce point: en France, pas de photo dans les magasins pour des questions de droit à l'image. Un agent de sécurité de Marques Avenues m'a fait effacer une photo que je venais de prendre dans le hall il y a deux mois. Aux Etats-Unis, à l'inverse, prendre une photo du magasin où vous êtes, c'est lui faire honneur et lui assurer de la publicité. J'ai d'ailleurs appris hier une expression assez parlante: "Every knock is a boost". Même si vous parlez de quelqu'un en l'insultant ou en le dénigrant, vous parlez de lui, donc vous lui faites de la pub. Exemple notoire le mois dernier aux USA: Donald Trump qui avait une "annonce capitale" à faire sur Barack Obama quelques jours avant l'élection. Non seulement son annonce a été un coup d'épée monumental dans l'eau, mais en plus, elle n'a fait que renforcer l'opinion pour Barack Obama en lui faisant un énorme coup de pub. Donc voilà, ici, photos autorisées et même recommandées.

Pour revenir à nos moutons: voici une brève vidéo réalisée par FAO qui retrace quelques faits marquants du magasin, y compris l'épisode du Big Piano avec Tom Hanks:


http://trus.imageg.net/graphics/media/trus/FAO_150th.mp4

Pas de photos non plus des personnages en Lego, tous hauts d'environ 1m80: la Statue de la Liberté, Batman, Star Wars. Superbe! Même si je ne suis pas pas fan de Lego (Joseph, oui! Il adore, il s'en achète encore!).

Nous remontons la 5ème Avenue sur le petit tronçon qui mène à Rockefeller Center. Je tenais absolument à voir le sapin et la patinoire, que l'on voit si souvent dans les films et à la télé. Les clichés ont la vie rude; mais  réaliser un rêve, c'est bien aussi. =))

Sur notre chemin: les boutiques de luxe: Vuitton, Bréguet, Versace, Cartier, et j'en passe.


Le bijoutier Harry Winston: des prix aussi vertigineux que les buildings alentour.


Suis bien contente de ma photo bien centrée.

La fameuse patinoire. Apparemment il y en a d'autres dans New York pour moins cher que celle-là.



The Christmas Tree.

Les anges étincelants devant Rockefeller* Center.


Les loulous devant le sapin (oui, merci Christelle, on avait remarqué. Un jour, j'ai bien envie de légender une photo avec un truc qui n'a rien à voir, genre: "régime de bananes au clair de lune").

Je n'ai cependant pas vu Macy's, près de Madison Square, qui paraît-il vaut le coup. J'y retournerai dans les jours qui viennent. Le train de Manasquan mène directement à Madison Square, je ne vais pas m'en priver! =D

Et j'en profiterai certainement pour faire quelques achats maintenant que ma carte est de meilleure humeur (petit clin d'oeil à Isa C., qui me disait à juste titre que des beignets vapeur au Népal ou un massage de pieds aux Philippines pour deux dollars, c'était bien beau, mais que ça faisait cher de l'avion pour en profiter!). 

Peut-être que d'ici là il aura neigé et que l'esprit de Noël sera encore plus appréciable!? (j'adore le froid et la neige à Noël, contrairement à un certain Joseph :-p).


* ... et non pas Ferronickel comme me l'indique mon correcteur orthographique... *hmm* pas la forme, ce correcteur orthographique, entre les morues et le ferronickel. C'est peut-être comme ça qu'est né le surréalisme? Tiens, ça me donne l'idée d'écrire un post entièrement avec les propositions du correcteur. Mais attention, je dépose le copyright et j'expose comme artiste abstrait. La voilà, l'occasion de légender des photos avec n'importe quoi!

lundi 3 décembre 2012

Réponses.

Bien.

J'ai consulté quelques sites en ligne pour savoir ce qu'il était possible d'acheter avec 2 dollars.

Voici ce que j'ai trouvé:

- une heure de massage de pieds aux Philippines

- 20 beignets vapeur au Népal

- 3 paires de tongs au Vietnam

- 1 papaye au Costa Rica

- deux heures de parking au centre de Denver, Colorado

- 24 oeufs au Bangladesh

- 33 cl de pesticide en Tanzanie

- une paire et demie de sandales en plastique (une paire et demie?? trois godasses, quoi?) au Ghana

- 4 rouleaux 1/3 de papier WC au Ghana.

(peut-être qu'au Ghana, je pourrai refiler mon tiers de rouleau de PQ et ma sandale supplémentaire à un unijambiste, pour gratuit)

- un tiers de sari au Bangladesh (l'histoire ne dit pas quelle partie du corps sera couverte par ce tiers de vêtement. A méditer.)

Et vous, vous avez des idées ridicules, pour deux dollars (environ 1,53 euros)? Allez, un peu d'humour ne fait pas de mal.

dimanche 2 décembre 2012

Billets verts.

Ma nouvelle carte Visa étant arrivée par "courrier prioritaire" après 16 jours d'attente insoutenable, je suis allée aujourd'hui à un DAB (ATM ici) retirer de l'argent, pour voir si mon code permet d'activer ma carte depuis l'étranger.

Je compose le code, et tente de retirer 200 dollars. Chose curieuse, au lieu d'afficher "200", l'écran indique:
$ 2.00.

Bon. D'un côté je me dis, c'est peut-être bien deux dollars, même si c'est bizarre qu'un distributeur donne une si petite somme, d'un autre côté je me dis qu'il y a peut-être un problème informatique, et que si je rentre 200.00, je risque de me faire prélever 20000 dollars d'un coup. Peu probable, car il y a certainement un plafond.

Intriguée, je tente donc de retirer 2.00 pour voir. Je ne risque pas grand chose.

Opération autorisée. Ma carte marche. Le distributeur me donne deux billets d'un dollar. Youpi.

Je poursuis. Puisque ma carte marche, je vais maintenant pouvoir retirer la somme désirée. La nouvelle opération, tentée deux fois, n'a cette fois-ci pas marché.

Soit le distributeur a trouvé suspect que je demande un montant supérieur avec la même carte moins d'une minute après, soit ma nouvelle carte est (déjà?) bloquée... Je ne veux pas tenter de me la faire avaler par la machine après les deux semaines d'attente que je viens de vivre pour l'obtenir, ne sachant pas si elle était perdue, détournée, bloquée en douane, ...

Je repars à la maison avec mes deux dollars en poche.  Et bien sûr, tout en marchant jusqu'à la maison, je m'amuse à penser à la somme de choses que je vais pouvoir faire avec une somme aussi grisante.

Un sketch, que je vous dis. A deux balles.

samedi 1 décembre 2012

Un sketch.

Souvent, on se demande où les humoristes vont trouver leurs idées de sketch. Pas loin, apparemment. L'observation des gens, le rapport ou les échanges qu'on a avec eux, sont visiblement des sources intarissables.

L'idée nous est venue hier soir avec Joseph de créer notre propre sketch suite au repas dans mon restaurant préféré.

Le responsable: notre serveur. Impayable. Au sens figuré, vu le nombre de maladresses. On espère pour lui pas au sens propre, car il aurait été viré sur le champ, c'est certain, si on avait demandé à parler au responsable au vu de son service (oui, aux Etats-Unis, les contrats, les droits des employés, les préavis, c'est aléatoire selon les professions. La porte, elle est là, et c'est immédiat).

A notre arrivée, comme toujours dans les restaurants ici: le serveur arrive aussitôt que vous êtes assis et prend la commande des boissons. Après ce premier passage (jusque là, il avait tout bon), commande des plats. S'en est suivie une longue attente (anormale aux Etats-Unis). La salade arrive la première, comme toujours ici  ("Soup or salad", et non "super salad" comme j'avais compris une fois). Point de nouvelle de mon verre de vin blanc commandé, attendu, tant espéré. Je regarde les tables des autres: ils ont tous une corbeille de pain. Je me dis qu'il faut peut-être le commander en plus? Je ne dis rien pendant qu'on grignote la salade, pour ne pas passer pour quelqu'un d'impatient pour qui jamais rien ne va (= une Française, en somme). Au bout d'un moment, je  demande à Joseph "t'as vu, les autres ont du pain, tu crois qu'il faut le commander?".

Il appelle le serveur (un jeune homme à qui je n'aurais peut-être même pas donné 18 ans, ou tout juste) et demande si le pain est un supplément à part. Bien sûr que non: cela fait partie des choses disposées immédiatement  sur la table pour vous faire patienter: du pain, du beurre, et des breadsticks (bretzel ou grissini).

Et là, réponse ubuesque, départ de notre scénario de sketch: "oh, you didn't ask for it, that's why" (oh, c'est parce que vous n'avez pas demandé). Plutôt que de s'excuser platement, c'est genre "ah, fallait le dire que vous veniez pour être servi".

On connaissait le sketch à la Bigard: "C'est pour dîner?' - "Non, du con, c'est pour faire un tennis!". Hé bien voilà, maintenant, vous aurez la version inverse: "Ah, vous voulez dîner, en fait, j'ai juste?".

Oubli réparé pour le pain arrivé après l'entrée, donc. C'est bête, j'ai fini ma salade.

Le vin...

Joseph, qui trouve toujours un tas d'excuses aux serveurs, me dit "il pense peut-être que tu veux ton verre avec le plat". J'attends.

(Vous avez déjà vu le sketch de Michel Courtemanche? Vous savez, quand il fait genre tout va bien avec un sourire niais, et après avec sa main, il mime un masque qu'on retire et là! Il bout à l'intérieur, il n'en peut plus. Ben c'était moi en attendant le verre de blanc.)

Bref. Le plat arrive.

Sans mon verre de vin.

Après quelques aller-retours du serveur, je l'interpelle. Deuxième réponse à mille points: "ah oui, le vin... vous ne risquez pas de l'avoir, je ne l'ai pas commandé au bar". Au moins c'est honnête. Mais ... Joseph en est resté baba.

Donc voilà, on peut décliner à l'infini le "you didn't ask for it":

- ben y'a pas de chaises?
- ah, vous avez réservé une table, mais vous n'avez pas demandé les chaises. Vous voulez des chaises? (vous noterez que cette réplique n'est qu'à demi-valable quand je suis avec Joseph).

- je mange avec mes doigts?
- Ah, vous vouliez des couverts? Vous n'avez pas précisé.

Version client, ça marche aussi. On a failli lui faire le coup, au serveur:

- L'addition, il faut que je la paye? C'est-à-dire que vous l'avez apportée mais vous n'avez pas précisé ce que je devais en faire.

- Ah, vous voulez un pourboire? Mais vous ne l'avez pas demandé!

Pour la petite histoire, son pourboire, il l'a eu... Bien obligé...