mercredi 20 août 2014

Take me home, country roads (West Virginia)

Almost heaven, West Virginia
Blue Ridge Mountain, Shenandoah River
Life is old there, older than the trees,
Younger than the mountains, blowing like a breeze

Country roads, take me home,
To the place I belong,
West Virginia, Mountain mamma,
Take me home, country roads

La chanson de John Denver, "Take me home, country roads", que je vous indiquais dans l'article précédent, n'a pas quitté mon esprit pendant les quatre jours de visite dans les montagnes de Virginie et Virginie Occidentale.

John Denver l'a écrite après avoir emprunté les routes pittoresques des parcs naturels que nous avons visités.

Almost heaven, West Virginia. 

Nous sommes partis lundi matin de Manasquan, avons traversé le New Jersey vers le sud-ouest, puis le Delaware, le Maryland, passé Baltimore, puis un bout de Virginie avant d'arriver en Virginie Occidentale (West Virginia) pour notre première pause-visite, Harpers Ferry, sous un temps incertain.

Le village de Harpers Ferry est célèbre pour être une ville historique, au confluent des rivières Potomac et Shenandoah. Harpers Ferry tient son nom de Robert Harper, premier habitant de cette ville qui y a créé un ferry pour traverser le Potomac en 1761. La ville est devenue un lieu de villégiature à la mode au debut du 20è siècle pour les habitants de Washington, DC, ou de Baltimore, qui y venaient en train. Un article mentionne jusqu'à 28 dessertes par jour! Le lieu est ensuite devenu désuet, puis abandonné. Il a pour mérite de se situer dans un parc naturel et d'avoir conservé ses demeures et trottoirs d'origine. Ainsi, se promener dans High Street, les touristes en moins, donne un aperçu de la vie à Harpers Ferry il y a un ou deux siècles en arrière. Chacune des maisons accueille aujourd'hui soit un mini-musée, soit des photos ou reconstitutions, ou de petits magasins de souvenirs. Le village classé propose aussi des ateliers vivants en costume certains jours, façon écomusée: cuire son pain dans le four en briques communal, voir le maréchal-ferrant ou le tanneur effectuer leur métier, etc. Pas de parking dans le centre du village. Il faut se garer en périphérie, comme dans les villages classés en France. Une navette dépose cependant les personnes souhaitant écourter leur temps de marche jusqu'au centre. La marche entre le parking et le centre du village nous fait longer la forêt, les ruines de l'ancienne usine à pulpe (de papier), ainsi que la vieille et encore usitée voie de chemin de fer.





Nous avons ensuite mis le cap sur Berkeley Springs, dans le nord de la West Virginia, visite qui promettait sur le papier d'être vraiment sympa mais qui nous a beaucoup déçus. Berkeley Springs est la première ville thermale américaine, qui a vu défiler George Washington et moult personnalités de l'époque. Nous nous attendions, au pire, à quelque chose comme Amnéville, mais les installations thermales se résument à un hôtel au bord d'une fontaine, source originelle. Le tout, pas de bol, sous une pluie battante, donc nous avons fait un grand détour de plusieurs dizaines de kilomètres pour franchement pas grand chose. Je ne conseille donc pas le passage, sauf de circonstance, par Berkeley Springs. 

Le lendemain a été bien plus fructueux et réel point de départ de notre séjour en Virginie Occidentale. L'Etat regorge de sites naturels protégés, soit parcs d'Etat, soit parcs nationaux. La première incursion dans les montagnes nous a d'emblée happés et réjouis. Et cela n'a fait qu'aller crescendo au cours du séjour. 

Petit point info concernant la situation géographique et géologique.

La Virginie Occidentale est traversée par la chaîne des Appalaches, chaîne de montagnes qui s'étend de Terre-Neuve, au Canada, jusqu'à l'Alabama:

Carte: Wikipedia

Le point culminant est le Mont Mitchell, en Caroline du Nord (2037 mètres). Les Appalaches ne sont pas à proprement parler de la haute montagne, mais le relief est vraiment typique, souvent escarpé, et creusé par de nombreuses vallées appelées cluses. Si je devais faire une comparaison (loin d'être strictement identique de par la formation géologique, entendons-nous bien), je dirais que le relief est similaire à un mélange de ce que nous trouvons dans le Massif Central, les hautes Vosges, le Jura ou les Pré-Alpes mais dans de bien plus grands espaces et c'est ce qui fait toute la différence.

Gardez donc en tête, donc, que ce que les Américains appellent montagne (en dehors des très hauts sommets des Montagnes Rocheuses dans l'ouest américain), sont en fait des reliefs fortement arrasés et pour l'essentiel boisés.

Revenons à nos moutons. 

La première visite de la journée fut Blackwater Falls, nichée au coeur de la forêt de Virginie occidentale. 

Un chemin balisé dans la forêt mène à un belvédère d'observation des chutes et indique, pour les voyageurs à mobilité réduite, que ce chemin comporte des marches mais qu'un autre point de vue existe de l'autre côté du canyon (canyon est un synonyme de gorge, en anglais). Information vraiment appréciable pour ne pas être frustré de ne pas pouvoir y accéder. Je me rends donc seule au premier point d'observation.

  

Le chemin balisé qui descend aux chutes.
Je suis frappée par la sérénité du lieu qui, bien que martelé par le bruit fort de l'eau qui tombe, inspire vraiment la quiétude. Je crois que sérénité et quiétude auront été les maîtres mots de ce séjour, et j'imagine aisément que les natifs de ce territoire, tribus indiennes, vivaient de fait en parfaite harmonie avec la nature et ses éléments, en en tirant une grande force mais aussi leur sagesse légendaire. Ces lieux sont "inspirants", pour reprendre une expression très usitée en Amérique.

Les chutes de Blackwater vues du belvédère.

L'eau des chutes paraît sale, mais a en fait cette couleur marron due à la présence de nombreux tanins organiques que l'on trouve dans les racines, les feuilles, les écorces, et plus particulièrement de certaines essences d'arbre. D'où le nom de Blackwater.

Après ce premier point de vue observé seule, nous avons donc contourné le canyon pour nous rendre au point accessible, appelé "gentle trail", pour personnes à mobilité réduite. 





Les cascades vues de ce deuxième belvédère.

Les parcs d'Etat et nationaux sont gardés par des Rangers, personnel fort aimable et souriant, disponible pour renseigner sur la faune et la flore. Les Park rangers ont des missions très diverses: protection des parcs et ressources naturelles, protection et renseignement des visiteurs, interventions d'urgence (feux, animaux sauvages), maintenance, administration. Ainsi, certains des rangers que nous avons rencontrés tenaient les caisses des petites boutiques dans les cabanes en bois, où sont vendus des produits en rapport avec le lieu: livres ou jeux éducatifs, cartes postales, peluches d'animaux rencontrés dans les forêts, cartes de randonnée.

Photo d'emprunt. Je n'ai pas pensé à photographier les nombreux Park Rangers rencontrés.
Dans certains états, les Rangers sont des forces de l'ordre plus puissantes que les polices d'état ou fédérale. Ainsi, les fameux Texas Rangers tels que Walker en font partie.

Après les chutes de Blackwater, nous avons visité Charleston, la capitale d'état, qui ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Notre hôtel était néanmoins bien situé, au bord de la rivière Kanawha, dans la même rue que le Capitol, siège du gourvernement de l'état. Bien que capitale d'état, Charleston ne compte que 51 000 habitants et n'en est pas moins la plus grande ville Virginie occidentale.

Nous avons tout de même pu apprécier l'East End Historic District, quartier entre l'hôtel et le Capitol au bout de la rue. L'East End est une rue qui comporte des maisons des XIXè et début XXè siècle, de style Eastlake, qui englobe des tendances victoriennes, géorgiennes, Queen Anne Revival, free Renaissance, inspiré également par le style Second Empire en France. Certaines demeures, appelées mansions, m'ont fait penser à certaines villas de La Baule ou de Biarritz, donc definitely Second Empire.

(Photo d'emprunt) Situation insolite pour ce bâtiment officiel.

Voilà pour la première partie du séjour. La deuxième, la meilleure,  sans aucun doute, the time of our life, vous attend dans le prochain article. A suivre... :-) 

dimanche 10 août 2014

Les Invasions Barbares Opus 3: la Fionie, le Jutland et une pause impériale.

La dernière étape de notre séjour nordique nous aura menés à Roskilde, près de Copenhague, à Odense, en Fionie, puis dans le Jutland, avant de revenir par l'Allemagne.

Au départ de Malmö, une petite heure de route via le pont de l'Oresund nous a suffi pour rejoindre Roskilde, à l'ouest de Copenhague. La ville de Roskilde a été capitale du Danemark du Xè au XVè siècle. Roskilde est située au bord du fjord du même nom. A savoir que la notion de fjord en danois recoupe en fait davantage des lagunes ou des baies contrairement aux fjords norvégiens, profondes vallées souvent étroites et encaissées; l'image typique que l'on se fait des fjords est donc plus norvégienne que danoise.

La raison de notre passage par Roskilde est la visite du musée des bateaux vikings. Roskilde, de par sa situation stratégique, était le lieu de départ idéal pour les navires vikings pour sillonner le Cattégat (voir article précédent), mais aussi par extension la mer du Nord et la mer Baltique. La ville a donc conservé cette tradition en exposant les navires retrouvés ou d'autres reconstruits.

L'entrée du musée était gratuite pour Joseph et moi, car une grande partie du site est inaccessible aux fauteuils. Nous avons donc profité des extérieurs, à savoir les bassins avec des drakkar, et très peu de l'intérieur puisque seul le sous-sol du hangar à drakkar est accessible par l'extérieur via l'entrée des artistes (un peu glauque).

A ce propos, il faut savoir que l'appellation drakkar est toute française, et n'est utilisée que dans notre langue. L'anglais, tout comme les autres langues, appelle les drakkar des "navires vikings". Le mot drakkar est un terme du 19è siècle emprunté au suédois dreki qui signifie en fait "dragon" (comme les figures sculptées à la proue des navires), mais résulte d'une interprétation incorrecte du concept. J'ai été surprise de ne trouver strictement aucune mention au mot "drakkar" dans ce musée et c'est suite à cela que j'ai fait quelques recherches sur le mot.

Les navires que nous avons vus sont donc bien des drakkar au sens français du terme =).


Vestiges authentiques d'un drakkar.



Le musée propose de naviguer sur un drakkar avec un "viking" qui donne les ordres pour ramer!

Le site est plutôt intéressant et regorge d'explications sur la fabrication des navires, avec tous les corps de métier nécessaires à sa création, mais nous ne nous y sommes pas attardés en raison de son inaccessibilité. Nous avons par contre trouvé de quoi nous sustenter autour du musée, pour un rapport qualité-prix plus que raisonnable.

Après cette pause navale, direction Odense, cité natale d'Andersen. Nous avons passé une nuit très agréable dans l'hôtel Knudsens Gaard, lieu charmant qui était un monastère au 12è siècle, et qui plus tard devint une ferme. La légende veut qu'Andersen était quelqufois de passage dans cette ferme pour venir chercher du lait.

Nous ignorons si l'anecdote est réelle, mais en tout cas cette charmante bâtisse à colombages avec une cour pavée nous a offert un cadre tout à fait propice à la sérénité:


Dans le minibar de la chambre se trouvaient entre autres deux boissons bio que je me suis empressée de goûter car il faisait très chaud le soir où nous sommes rentrés de balade. L'une était un jus de pommes-fleur de sureau, l'autre pomme-cassis, de création artisanale. J'ai tellement aimé le jus de sureau que j'ai fait en sorte d'aller en acheter avant de quitter le Danemark. J'imagine qu'on en trouve aussi en France (encore que je ne pense pas en avoir déjà vu en supermarché), mais la boisson est vraiment courante au Danemark. Nous en avons trouvé dans tous les endroits visités et les Danois semblent sensibles au bio. Il s'agit de mon interprétation personnelle, mais je pense que la vocation agricole du pays les tient éloignés de l'industrialisation à outrance dans la grande distribution. Lors de notre passage au supermarché, j'ai vraiment trouvé beaucoup de viandes, pains et autres produits frais  de provenance locale et avec une attention toute particulière sur les mentions bio ou naturelles. Et je précise  que je suis plutôt une sceptique du bio en France, que je ne consomme jamais ou en tout cas que je n'achète pas.

Le lendemain de cette pause bucolique à quelques rues du centre ville, nous avons visité brièvement le quartier natal d'Andersen: petites maisons basses et colorées dans des rues pavées, qui jouxtent l'actuel centre-ville moderne:





La maison natale d'Andersen est aujourd'hui un musée contemporain bâti à l'arrière de ces maisons. Le parc de la maison comporte un petit théâtre d'extérieur, où des représentations des contes d'Andersen en musique sont données pour les petits et grands enfants, façon comédie musicale, en costumes d'époque.

Le lendemain, direction nord ouest, à Billund, dans le Jutland, partie continentale du Danemark voisine de l'Allemagne. Billlund est une sorte d'eldorado pour qui est fan de LEGO, comme Joseph, qui les collectionne. C'est la ville où les LEGO ont vu le jour en 1949, inventés par Ole Kirk Christiansen. LEGO vient du danois "leg godt", qui signifie "joue bien". Billund est maintenant célèbre pour son LEGOLAND, parc d'attractions qui comporte des minilands construits en LEGO, et aussi bien sûr des attractions à sensation ou d'autres pour les plus petits. J'avoue avoir été impressionnée par le nombre de poussettes au mètre carré! Même quand on n'est pas fan de LEGO, le spectacle vaut le coup pour voir toutes les constructions à thème à l'entrée de chaque attraction, ou juste à travers le parc.

En voici quelques unes, toutes plus grandes les unes que les autres:



Thème: pirates.

Thème: vikings.

Thème: l'ouest américain. 

Thème: zoo.

Thème: Antiquité.

L'attraction du parc: le thème Star Wars.

Je ne mets qu'une photo par thème (et je suis loin d'avoir une photo de tous les thèmes), mais nous avons aussi vu le mont Rushmore, des musiciens animés grandeur nature, un pizzaïolo, des fantômes, des villes miniatures entières reconstituées, etc.

Une fois de plus, le soleil nous a accompagnés, ce qui aura fait un sans faute sur la semaine scandinave: huit jours de beau et chaud sans l'ombre d'une goutte.

Notre dernier jour au Danemark aura été celui de la visite de Ribe, charmante bourgade viking du sud Jutland, dont nous avons vu la splendide cathédrale romane, et les rues anciennes animées et commerçantes.







Le chemin du retour s'est effectué avec une pause à Münster en Allemagne, belle ville baroque qui mérite d'être vue, ainsi que sa cathédrale avec horloge astronomique:













J'ai apprécié chacune des villes d'Allemagne dans lesquelles nous sommes passées, pour leur beauté architecturale mais aussi car elles sont commerçantes et pleines d'animation.

Je passe sur l'hôtel d'Ostbevern près de Münster qui, bien que 4 étoiles et sélectionné avec soin, ne nous a pas plus du tout.

La dernière visite du voyage aura été Aix-la-Chapelle, (Aachen en allemand). Nous avons été éblouis par la chapelle palatine de Charlemagne. Eblouis à en rester bouche bée à peine entrés dans le lieu.  J'ignorais que de telles splendeurs existaient, et qui plus est pas bien loin de Metz. Le souvenir de l'architecture octogonale et romane, la richesse des décors et des fresques, la luminosité chaleureuse du lieu me donne encore des frissons. Bien que ce lieu sacré appelle au recueillement solennel, j'ai eu une étrange sensation de confort et d'intimité que je ne trouve pas dans d'autres lieux sacrés.


J'avoue avec beaucoup de honte que j'ignorais complètement jusqu'à cette visite que cette chapelle contenait les reliques du Bienheureux Charlemagne. Je l'ai découvert en apercevant la châsse dorée.   





Si des personnes en fauteuil lisent cette page, sachez qu'Aix-la-Chapelle n'est pas vraiment accessible au fauteuil et qu'il vous faudra galérer avec les innombrables pavés très difficiles à fouler. 


Une anecdote, à ce propos: après avoir galéré (avec force transpiration, essouflement et soupir de soulagement de circonstance) dans le centre ville vers l'entrée de la chapelle palatine, nous ouvrons la porte et constatons que la chapelle n'est pas accessible. En effet, de grandes marches descendantes se situent derrière la porte d'entrée. Néanmoins, un interphone avec un pictogramme de personne en fauteuil, pas vraiment visible du premier coup d'oeil (quelqu'un nous l'a indiqué), se situe à l'extérieur de la chapelle et permet d'appeler du personnel pour permettre l'accès à la chapelle des PMR. Nous sonnons, attendons un petit moment. Un fringant jeune homme d'au moins 75 ans vient nous ouvrir et nous dit, tout guilleret: "Nous allons vous aider à entrer. Pour cela, vous allez contourner l'église par la gauche, jusqu'à trouver le portail de l'autre côté. Normalement il est fermé mais nous l'ouvrirons pour vous, ce sera plus facile." 


PLUS FACILE? Pour qui? Ben pour le vieux croûton qui va ouvrir la porte, tiens! Car ils ne se rendent pas compte que nous allons devoir retraverser toute la place avec ces fichus pavés qui manquent de faire tomber Joseph tous les 20cm de progression, et qui manquent de démonter les épaules de la personne qui manipule le fauteuil derrière en s'assurant de la stabilité de la personne (adulte) sur le fauteuil. Voilà, nous en avons beaucoup ri après coup mais sachez donc si vous utilisez un fauteuil qu'Aix-la-Chapelle est accessible avec beaucoup de volonté, de courage et de force dans les bras. 


Je précise à ce propos que Joseph, après quatre voyages en Europe, se montre bien plus philosophe que moi concernant ces situations répétées d'imaccessibilité ou de manque d'équipement dans les hôtels. "Pourquoi tu t'énerves? C'est l'Europe, c'est le Moyen-Age, c'est normal!" Référence aussi à cette première chambre d'hôtel le premier soir où la douche était une simple douche "normale" sans aucun équipement: il l'a prise assis dans le bac de douche après avoir rampé par dessus la marche pour y accéder... J'en étais verte de rage. Ça l'a beaucoup amusé.



Les pauses sur les pavés ayant été nombreuses, j'ai eu tout le loisir d'observer les beaux bâtiments du centre d'Aix et de prendre quelques clichés:


Une pensée émue pour le jeune homme plein de bonne volonté qui a découvert en même temps que nous le fonctionnement du "monte-handicapés" (!) tout à droite des escaliers. L'aventure rocambolesque a duré plus de 20 minutes, devant des spectateurs intrigués de cette pseudo-technologie qui ne marche jamais. Conclusion: les rampes bétonnées sont toujours une solution préférable aux gadgets pseudo-modernes qui nécessitent de la maintenance et au moins deux tiers pour les faire fonctionner. Mais un grand merci à ce garçon de café qui a pris 20 minutes de son temps de travail pour nous "assister" (ahhhhhh, le verbe maudit pour les handicapés!).



C'est ainsi que s'est achevé notre voyage vers le nord de l'Europe. Nous sommes revenus avec plein de soleil, de nouveautés et de belles images dans la tête. 


Ah, pour la petite histoire, une fois sortis d'Allemagne, nous nous sommes faits doucher par des averses d'orage drues de Bastogne en Belgique jusque Metz, en roulant à 50 sur l'autoroute. Ce qui a fait dire à Joseph, sur le ton de la riogolade (je l'espère!): "la France n'est décidément pas un pays accueillant!" Le reste du séjour en Francie a tout de même prouvé le contraire. 



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Nous sommes actuellement aux Etats-Unis, à Manasquan que je retrouve avec plaisir, mais aussi sur le départ pour un territoire nouveau que ni lui ni moi ne connaissons encore: la Virginie occidentale (West Virginia), dont la beauté des paysages a inspiré à John Denver la chanson "Take me home, Country Roads": https://www.youtube.com/watch?v=1vrEljMfXYo

A suivre. =)

jeudi 7 août 2014

Les Invasions Barbares, Opus 2: en pays Viking (2)

Une fois cette petite pause gastronomique terminée, nous avons continué notre route vers le sud-ouest pour passer la nuit dans un hôtel d'Ängelholm bien situé sur notre route pour le lendemain matin. 

L'occasion pour moi d'essayer mon premier resto suédois, celui de l'hôtel, absolument délicieux et pas si cher que ça. Les plats sont traditionnels comme chez nous, avec beaucoup plus de saumon que dans nos cartes. Les noms donnés aux plats ou aux sauces sont français, pour faire plus classe. Dans l'ensemble, des viandes ou poissons avec un accompagnement de féculents et/ou de légumes, avec la sauce ad hoc. Le service est impeccable, et il est compris dans le prix. Il est rare de devoir laisser du pourboire. Dans le doute au moment de la consommation, nous l'avons fait. 


Les quelques expériences que nous avons eues dans les restaurants danois et suédois nous font dire que le service à la scandinave consiste en une prise de commande ultra rapide pour les boissons, puis le plat principal, mais s'ensuit une attente presque interminable après le plat. Au début, nous pensions qu'ils nous avaient oubliés ou que c'était de la négligence (surtout quand on voyage avec un Américain, habitué à l'ultra-fast), mais au final, on s'est rendu compte que tout simplement, ils prenaient le temps et cela est un trait observé au quotidien dans d'autres activités au Danemark et en Suède: les gens prennent le temps. De profiter, de consommer, de regarder, de se balader, de se déplacer. Pour revenir au service, ils ne sont pas pressés de donner l'addition ou de rapporter le dessert ou café. Par contre leur expresso est excellent. Après quelques déboires dans les pays anglo-saxons concernant MON café serré de fin de repas, j'ai eu la bonne surprise de constater que les Allemands, les Suédois et les Danois savent ce qu'est un expresso et savent aussi comment le servir. 


Notre deuxième jour en Suède nous a permis de découvrir Arild, dans le nord-ouest de la Scanie. Ce charmant petit village de pêcheurs, visité de plus sous un soleil estival, nous a vraiment ravis. Nous avons de plus eu la bonne idée d'y passer dans la matinée, avant 11 heures, heure à laquelle les touristes commencent à affluer. Il n'y a pas de quoi y passer une journée mais la petite balade dans les vieilles rues qui surplombent la baie de Skälderviken dans le Cattégat est vraiment agréable. 


Qu'est-ce que le Cattégat, me direz-vous? C'est l'étendue de mer qui sépare la péninsule danoise du Jutland  de la partie ouest de la Suède, le Halland:




Quelques vues d'Arild:








Beaucoup de chaumières suédoises avaient un toit similaire à celui-ci.





Après Arild, nous avons mis le cap à l'extrême sud-ouest de la Suède, pour visiter Falsterbo et Skanör, deux villes touristiques aux plages de sable blanc, puis surtout visiter la réserve Viking de Foteviken, à Höllviken.

Ce musée de plein air consiste en un village viking vivant reconstruit selon les techniques et matériaux d'époque médiévale, sur un site archéologique et selon des contraintes scientifiques pour assurer au village un maximum de crédibilité historique. Le village est sur une petite butte qui surplombe l'Öresund (en suédois ou Øresund en danois), le détroit qui sépare la Scanie suédoise du Seeland danois. Une fois de plus, nous avons bénéficié d'un magnifique soleil pour visiter le site. Le visiteur est accueilli dans une baraque en bois pour quelques explications qui permettent de resituer le contexte de l'âge d'or viking, puis il pénètre ensuite dans le village proprement dit, avec ses fortifications en bois, qui rappellent celles d'Astérix. 




Le village est peuplé de Vikings qui vaquent à leurs occupations.




Chacune des maisons reconstituée a un thème particulier: la maison du tanneur, du tisserand, de l'orfèvre, ...












Après cette pause historique et nature plutôt intéressante, bien que l'installation rappelle pour beaucoup d'autres lieux similaires visités en France sur le thème de la reconstitution médiévale (Guédelon pour ne citer que lui), nous avons passé le reste de la journée à Malmö, 3è plus grande ville de Suède après Stockholm et Göteborg (aussi appelée Gothembourg ou Gothenburg, de façon moins fréquente).

Nous avons été charmés par la cité pour deux raisons essentiellement. La première est l'hôtel que j'avais réservé, le Radisson Blu, au centre ville de Malmö. Pour un tarif similaire aux autres hôtels du séjour, nous avons pu bénéficier d'une Business Room avec un style à la fois cosy, chaleureux et très moderne, avec un lit king size, une literie de grande qualité, une chambre immense avec petit salon, bureau, et cafetière Nespresso. Un luxe abordable et surtout apprécié car la chambre de l'hôtel de la veille était plutôt défraîchie et sans aucune classe ni équipement particulier. Le Radisson Blu a ceci de particulier que la bâtisse a été entièrement rénovée dans un quartier ancien. Ainsi, de notre chambre au 6è étage, on pouvait apercevoir les demeures anciennes des rues adjacentes avec leurs vieilles pierres. 


Vue de notre chambre.


J'ai de plus eu l'agréable surprise de tester tard le soir le room service, aux alentours de minuit. J'ai pu déguster un succulent risotto végétarien servi sous cloche sur un plateau gigantesque, accompagné de pain maison et de beurre, ainsi que d'une salade de crudités bien fraîches et croquantes, le tout pour un tarif très raisonnable. 

La deuxième chose que nous avons appréciée est le charme du centre ville, avec de hautes demeures et plein de petits restos ouverts malgré le jour et l'heure: dimanche après-midi. Nous avons ainsi pu nous restaurer en fin d'après-midi dans un bon restaurant italien, dont je précise que l'accès et les toilettes étaient complètement accessibles aux fauteuils roulants malgré l'âge de la bâtisse (19è siècle).








Le seul point négatif,  nous concernant, a été la progression difficile dans l'hypercentre en raison des pavés. Cela ne gênera bien sûr pas les bipèdes que vous êtes, mais si vous êtes en fauteuil,  vos bras et vos épaules (ou ceux de votre accompagnant) ont intérêt à être bien charpentés pour permettre une progression dans la ville. 

Nous avons quitté Malmö le lendemain matin, pour retourner au Danemark, mais cette fois-ci sur l'île de Fionie et dans le Jutland.