samedi 29 juin 2013

Lemons.

Les citrons ont la vie dure, dans les expressions idiomatiques en anglais.

Lemon est synonyme d'ennui, de tuile, de contre-temps. Exemple, dire "my car is a lemon" signifie que votre voiture est victime d'ennuis techniques à répétition, qui vous coûtent plus cher en réparation que sa valeur réelle. En gros, "une vieille bagnole pourrie". Si vous avez 5 minutes à perdre (ou 20 même), je vous invite à taper "bagnole pourrie" dans Google et vous aurez des sites fort distrayants, genre "Je roule en bagnole pourrie et j'assume" ou "élection de la voiture la plus pourrie de Belgique". Je ne sais pas pourquoi, mais l'expression "pourri/e" m'amuse dans le langage familier: entendre "un film pourri", "une blague pourrie", "un plan pourri" ou "c'est tout pourri", ça m'éclate (et dire que je reprends les élèves à chaque fois qu'ils utilisent cet adjectif... j'en suis une grande utilisatrice dans ma vie sociale!).  Là encore, du côté du web, ce site rigolo et fort inutile, comme il l'annonce lui-même: http://www.tout-pourri.com/informations-inutiles.php

Revenons à nos citrons (pas pourris).



Joseph m'a appris un proverbe anglais l'an dernier, que j'adore:

When life gives you lemons, make lemonade.

Littéralement, pour ceux qui causent vraiment pas l'inglish: "Quand la vie te donne des citrons, fais de la citronnnade" (leur lemonade n'a rien à voir avec notre limonade). Je ne suis pas d'accord avec la traduction approximative proposée sur beaucoup de sites: "Faute de grives, on mange des merles". Je trouve le proverbe anglais moins fataliste et plus volontariste.

En gros, quand on ne rencontre que des tuiles dans la vie, à nous de les transformer; quand la vie met des obstacles sur ton chemin, utilise-les; transforme l'amertume en quelque chose de sucré, joue avec les cartes qui te sont distribuées. Autant de variantes pour expliquer ce proverbe qui invite à l'optimisme et au "Yes, we can!".

Ceci expliquant aussi peut-être l'extraordinaire volonté de Joseph et sa décontraction quant à sa condition et aux nombres de tuiles à répétition qu'elle a engendrées. La lemonade, il en fait depuis tout petit.

Vous savez maintenant ce qu'il vous reste à faire quand il vous arrive des tuiles: de la citronnade.

=)


jeudi 13 juin 2013

...y a malabar.



Je ne pensais pas vivre cette anecdote à la suite de la publication du précédent article sur les rampes d'accès. Voici un  "simple"copié-collé de mon coup de gueule sur Facebook. Parce qu'y'en a marre.


Simply Market de La Patrotte, 18h. Il pleut des cordes. 2 voitures garées sur des places handicapés d'un côté. Sans macaron. De l'autre, un camion benne garé en biais sur DEUX places handicapés, genre "je suis mal garé mais j'en ai pour deux minutes, c'est pas grave". Personne dedans. Je bous. Je vais acheter ma bricole. Je ressors. Je vois un autre véhicule qui vient de se stationner sur l'une de ces places. Un homme est au volant. Je lui fais remarquer qu'il n'a pas le droit d'y être sans macaron. Pour toute réponse, de l'intérieur de sa voiture, un levé de poings et un signe de tête m'invitant à aller me faire foutre. Voilà. Sachez, les gens, que quand il pleut, il pleut pour tout le monde. Même pour les personnes handicapées qui, a fortiori, ont plus besoin de ces places que les non handicapées puisqu'elles mettent plus de temps pour se déplacer. Et que "j'en ai que pour deux minutes", en vrai, c'est jamais deux minutes, et ça en prend bien plus pour les personnes qui doivent utiliser ces places, car soit elles doivent attendre que vous libériez la place qui leur est réservée, soit elles doivent aller plus loin dans des places non adaptées pour leur fauteuil et il faut plus de temps pour faire des acrobaties et rejoindre l'entrée du magasin. Je ne suis pas du genre à évoquer sur Facebook ce genre de problèmes que nous rencontrons de façon quasi quotidienne avec Joseph sur le sujet, mais trop, c'est trop. 

Les emplacements handicapés sont réservés à des personnes qui le sont. Pas par amateurisme. Pas par paresse. Pas pour le plaisir d'embêter le monde. PAR NÉCESSITÉ. Parce que ces personnes ont un problème de mobilité qu'elles n'ont pas choisi et qu'on leur octroie le droit de limiter leurs trajets en compensation de leur perte de mobilité physique. Si vous avez la capacité de marcher, n'utilisez pas ces places réservées. Tout comme les ascenseurs dans les centres commerciaux sont destinés PRIORITAIREMENT aux personnes dont les jambes ne leur permettent plus de monter ou descendre des escaliers. 

Je vis avec une personne en fauteuil dont la mobilité est exceptionnelle, il est vrai, mais cette mobilité ne lui est permise que dans la limite où on lui laisse l'exercer; c'est-à-dire en faisant preuve de respect et de civisme. Utiliser des espaces réservés aux personnes à mobilité réduite, c'est les priver de leur liberté de se déplacer. Et je ne vois pas au nom de quoi notre temps serait plus précieux que leur, ni en quoi notre liberté nous autoriserait à priver ces personnes de la leur. Si vous n'en comprenez pas la raison, je veux bien, par souci pédagogique, expliquer, encore et encore, car je ne suis pas du genre à faire la guerre aux gens, mais je vous prie d'en être convaincu. Merci de votre lecture.





Pour terminer sur une note humoristique, voici un article trouvé sur un site canadien, écrit pour le "gars qui voulait se parquer dans le spot pour handicapés":  


Tu débarques à bord de ta rutilante mais ô combien féminine Mercedes CLK 230 et te stationnes dans l’espace réservé aux handicapés. 

En bon samaritain, je m’approche de ton véhicule et te signale ton inattention en te faisant des bye-bye-qui-veulent-plus-dire-hey-que-bye-bye. 

Tu m’ignores. 

Je cogne donc à ta vitre parce que, comme ma mère dit, je n’ai pas de manières. Tu l’abaisses d’un pouce à peine:

RABII NICE GUY DU SAMEDI: Vous pouvez pas vous stationner ici; c’est pour les handicapés. 

GARS BÊTE: Hey là, y’a pas d’autre place. 

RABII : Oui je l’sais, on est samedi, nous aussi on a rushé pour le stationnement, mais ce serait un peu trou de cul. 

GARS QUI EN REVIENT PAS QUE JE DISE QUE SON GESTE DIGNE D’UN TROU DE CUL EST TROU DE CUL : Pardon?

RABII : C’est trou de cul faire ça. C’est le genre de truc que si t’allais voir un trou de cul et tu lui demandais : « Hey, trou de cul, te stationnerais-tu dans un spot pour handicapés? » ben il te répondrait : « Oui, ça m’semble être quelque chose que ma qualité de trou de cul me pousserait à faire ».

GARS QUI ME COUPE LA PAROLE ET S’IMPROVISE STATISTICIEN : ‘Garde-là! Y’a jamais d’handicapés qui viennent ici.

RABII : Je l’sais! Moi aussi j’ai vu le sondage qui disait que les handicapés avaient déserté le Miami Déli. 

GARS DEVENU SOUDAINEMENT MUET : …

RABII : C’est de l’ironie. Check, ça arrive que des handicapés viennent, sinon, ils auraient pas fait une place exprès pour ça; à la place, ils auraient mis une pancarte « Retourne chez toi, l’handicapé; t’es pas supposé exister dans ce continuum espace, parce que le gars dans le char de fille a dit que les mongols comme toi ne viennent jamais ici»

GARS FÂCHÉ QUI PRÉTEND COMPRENDRE SANS VRAIMENT COMPRENDRE : J’comprends ben, mais y’a pas d’autre place! Tout l’monde le fait!

Et là, j’implose d’hystérie. En partie parce que j’avais faim, mais surtout parce que tu représentes à mes yeux tout ce que je déteste chez ces gens qui débattent de manière unidirectionnelle en abusant d’arguments vides. 

Tu as dit : « Je comprends, mais y’a pas d’autre place ». Décortiquons ton énoncé afin d’en ressortir l’aberrante contradiction avec laquelle je souhaite te gifler: 

Je comprends (mensonge) + Mais (conjonction de coordination marquant une opposition à venir) = Y’a pas d’autre place (argument prouvant que tu ne comprends clairement pas.) 

Si tu avais réellement compris, ton raisonnement aurait été le suivant: 

Je comprends (qu’il n’y ait pas d’autre place plus proche du resto qui m’éviterait de mouvoir ma carcasse de gars qui conduit un char de fille) MAIS cet espace est réservé aux gens que la nature a confinés à un fauteuil roulant = Je décolisse me stationner ailleurs. 

RABII : J’pense pas que tu comprennes. Pis fais donc c’que tu veux. Tu sortiras l’argument du manque de place au gars à une jambe qui va devoir se stationner deux rues plus loin. 

Tu remontes ta fenêtre, fais marche arrière et vas te stationner ailleurs. 

Good move. Ne vas pas croire que j’essayais d’être moralisateur; ça fait longtemps que j’ai perdu ce privilège. 

Et rassure-toi, moi aussi il m’est arrivé d’être ce trou de cul: 2011, Galeries d’Anjou. « J’veux juste un truc de La Baie, ça va prendre une seconde »,  que j’me suis dit en futur ex-trou de cul. 

C’est « une seconde plus tard », en quittant le stationnement, que j’ai vu à 12 millions de kilomètres de ma place VIP auto-attribuée, une minuscule dame frêle extraire avec misère la marchette de son mari du coffre de leur Buick. Plantée en évidence au beau milieu du pare-brise pour me faire sentir comme un étron, la fameuse vignette bleue avec le petit bonhomme qui rush pour vrai. 

« Tout l’monde le fait », que tu m’as dit. C’est faux. C’est pas une certitude ça, que tout le monde le fait. 

La seule certitude, cher gars qui voulait se parquer dans le spot pour handicapés, c’est que le jour où moi j’ai arrêté de le faire, il y avait un trou de cul de moins sur Terre.


http://urbania.ca/blog/3842/cher-gars-qui-voulait-se-parquer-dans-le-spot-pour-handicapes

Enfin!

Tout vient à point à qui sait attendre.

Souvenez-vous, il y a quelques mois, je cherchais des rampes portables pour éviter à Joseph de monter les escaliers sur les mains quand il vient me voir en France. Sortir du fauteuil, ramper, escalader, remonter dans son fauteuil... Il sait faire, mais d'une, c'est tout de même plus simple quand on peut éviter toutes ses acrobaties, et de deux, ce n'est pas à la personne handicapée de s'adapter à son environnement mais plutôt l'inverse.

Après des mois de recherche, et de trouvailles de rampes trop courtes, trop vieilles, trop sales, et surtout trop chères, j'ai enfin trouvé ce que je voulais au détour d'un passage éclair sur leboncoin.fr. Je remercie aussi tous ceux d'entre vous qui m'avez proposé votre aide, et en particulier le mari de Marie-Line qui a proposé de m'en faire une sur mesure.

Donc voici les bêtes:




Elles sont en aluminium, pliables, portables, et d'une longueur de 2,40 mètres.

On avait vu ce système de rampe pliable au Palais de la Hofburg à Vienne. Les employés nous avaient installé deux rampes pliables comme celles-ci pour monter les trois marches qui séparaient deux salles.

(NB: la mise en place des rampes, assez lourdes, prendra plus de temps qu'il n'en faut en fait à Joseph pour monter les escaliers sur les mains!)

Mon objectif reste évidemment de trouver un logement adapté à la rentrée pour éviter les rampes tout court.

jeudi 6 juin 2013

Efficace.

Nous étions tout à l'heure au supermarché pour acheter deux trois bricoles.

En arrivant près des caisses, un employé du magasin nous interpelle: "vous êtes prêts à passer en caisse? Par ici!" Et il se rend à une caisse.

Ça, j'avais encore jamais vu: le caissier n'est pas derrière sa caisse quand il n'a personne, mais il attend le client devant la caisse et lui signifie qu'il est libre en l'interpellant directement.

Gain de temps assuré.

Une fois à la caisse, je remarque un papier scotché au-dessus de la caisse en rappel pour le caissier:

1- Greet and smile (Saluez et souriez)

2- Thank and invite back. ( remerciez et invitez à revenir)

A votre service!

Pour rester dans les supermarchés, j'oublie à chaque fois de vous dire qu'ici les Aldi sont légion, comme chez nous, et qu'en plus la marque est propriétaire d'une chaîne de magasins appelée Trader Joe's, spécialisée dans les produits typiques venus d'ailleurs, bio ou du commerce équitable. Un peu notre rayon "produits du monde" à Auchan. Les vendeurs portent des chemises hawaïennes. Joseph me dit que ces magasins sont les repaires des bobos ici, des gens qui cherchent à se donner bonne conscience (des bobos, quoi!), ou des gens prétentieux (des bobos, quoi!).

mercredi 5 juin 2013

Si si, ça existe!

Aujourd'hui, nous sommes allés nous promener à Cattus Island Park, une presqu'île consacrée à la vie sauvage: oiseaux, espèces végétales, le tout en bord d'océan et protégé par la forêt.

Outre le fait que cette promenade est très relaxante, et qu'elle permet vraiment de se sentir à la campagne alors que la ville est proche, ce qui a attiré ma vue, c'est cela:



Et là, vous vous dites: ma parole, Christelle a eu une insolation! Elle prend en photo des toilettes de fortune! Non, je n'ai pas d'attrait particulier pour les toilettes de chantier et encore moins pour des cubes de plastique gris en plein milieu de la forêt.

Alors?

Eh bien, vous remarquerez que les toilettes de droite, plus larges, sont des toilettes pour handicapés. Oui monsieur, oui madame. En pleine forêt.

Joseph a eu besoin de les utiliser et vous savez quoi? J'étais tellement abasourdie que j'ai failli vous en faire un film: d'une, elles étaient absolument PROPRES, et de deux... elles SENTAIENT BON à l'intérieur. Non sérieux, je déconne pas. Ça sentait super bon. Joseph m'a invitée à le constater par moi-même car je l'ai vu me regarder bouche-bée d'un air de dire "si je lui dis que je trouve que ça sent bon elle va me prendre pour un fou".

J'ai toujours apprécié que les toilettes aux USA soient nombreuses, accessibles, propres et gratuites, mais là franchement les gars, en pleine nature, vous faites fort! Et je continue à me demander: qu'est-ce qui cloche chez nous en France, bon sang?

(Mauvaise) humeur.

Je trouve incroyable que l'académie, dans laquelle j'ai demandé ma réintégration qui a été actée, ne prend même pas la peine d'envoyer les emails académiques concernant le mouvement à ceux qui y participent.

C'est un collègue, qui ne participe pas au mouvement, qui a eu la présence d'esprit de m'en faire part et je l'en remercie.

dimanche 2 juin 2013

Intéressant.

- "Ketchup" peut aussi s'orthographier "catsup".

- Les Américains détestent le disco. Ce genre est littéralement livré au backlash (réaction violente) depuis le début des années 80s, jusqu'à la création, très sérieuse, d'un mouvement anti-disco haineux, "A mort le disco", visant à détruire tout ce qui de près ou de loin a trait au disco. Les artistes dont le nom est lié au disco (Bee Gees, par exemple) sont ou ont été victimes de diatribes médiatiques et populaires sans concession. Le disco n'est pas du tout associé comme chez nous à un esprit de fête bon enfant et un peu kitsch.

- Saviez-vous que nous prononcions mal "McDonald's"? On prononce "mac" s'il y a un A entre le M et le C, mais si c'est "Mc" devant le nom alors il faut dire quelque chose d'approchant à "mec".