mercredi 30 octobre 2013

Education

Les mots et leur sens...

C'est au cours d'une banale discussion sur l'éducation des enfants d'un côté et de l'autre de l'Atlantique que je réalisai l'an dernier à quel point un contresens pouvait être porteur de conséquences et combien aussi les notions étaient ancrées socialement.

En France, quand on parle d'éducation, on pense avant tout à la façon d'éduquer ses enfants dans le cercle familial, à leur apprendre des principes de vie sociale pour qu'ils deviennent de bons citoyens respectueux de ses parents d'abord, puis des autres et des lois. On installe les cadres et les référents moraux qui permettront à l'enfant de s'insérer dans un cadre social. L'école vient compléter l'éducation par une acquisition des facultés intellectuelles, logiques, physiques et morales. Pour rappel, le ministère de l'Education Nationale était autrefois celui de l'Instruction Publique. Ce glissement peut paraître subtil (vaste sujet de discussion dans le monde de l'éducation nationale précisément) mais en anglais la différence est tranchée.

En anglais, education implique tout cadre autre que les parents: l'école, un institut, l'université... Ainsi, tout organisme extérieur au cercle familial  qui instruit les enfants et leur donne les outils pour réussir une carrière.

Je me souviens avoir dit, grosso modo, que l'un des problèmes rencontrés en France actuellement est que les parents attendent de l'institution qu'elle éduque leurs enfants à leur place. Ce à quoi Joseph m'avait répondu (nous ne savions pas alors que nous ne parlions pas de la même chose) que c'est évident que c'est à l'école d'educate, pas aux parents. Mais alors, avais-je répondu, quel est le rôle des parents? Le rôle des parents est d'apprendre à leurs enfants les bonnes manières, les formules de politesse, le respect des autres et comment se comporter en société pour ne pas déranger autrui, m'avait-il répondu. Ah. Nous étions donc bien d'accord, mais seulement, la terminologie n'est pas la même en français et en anglais.

Education in English: seulement en tant qu'élève. Education en français: en tant qu'enfant ET élève.

Je ne vais pas gloser davantage sur toutes les implications sociales et éducatives de cette disctinction, mais je voulais simplement vous évoquer cette conversation et attirer l'attention des non English speakers sur l'utilisation d'un mot mal traduit.

samedi 26 octobre 2013

Delaware, mon amour.

"- Dis, mon chéri, on part en week-end quelque part?

 -OK. Que penses-tu du Delaware?

Hop. Filons acheter un guide touristique, repérons les lieux de visite et faisons-nous la malle.

Quelques informations sur le Delaware. Cet état, souvent surnommé par les Américains le "DelaWHERE?" (DelaOU? Meuh non pas Delahousse, rooooo) tellement cet état est petit et éloigné de tous les autres que tout le monde s'en fiche.

Le Delaware, c'est où?

C'est là où c'est écrit "DE". En rouge, Manasquan, où Joseph habite. En vert, nos points de chute: Wilmington, New Castle, et plus au sud, la John Dickinson Plantation.





Le Delaware a été le premier état à ratifier la Constitution des Etats-Unis, obtenant ainsi son surnom de "The First State" que l'on voit sur toutes les plaques d'immatriculation.

En voici le drapeau:


"Liberty and Independence"

Et que dire... Le Delaware, c'est tout simplement... magique. Quelle bonne idée tu as eu là, mon chéri.

Ce panneau résume à lui seul nos deux jours de vadrouille:


Le Delaware, c'est une bouffée d'oxygène et d'Histoire avec un grand H. Les traces des 17è et 18è siècles sont encore très prégnantes et surtout visibles partout dans l'architecture des bâtiments et aussi quelquefois des infrastructures routières. Voir des voies pavées à l'ancienne aux USA, c'est extrêmement rare mais certaines villes ont fait le choix de la préservation historique au détriment de la modernité.


Eleutherian Mills



Notre périple a débuté par la visite du Hagley Museum and Library. Ce site enchanteur est situé en pleine nature, dans la vallée de la Brandywine, rivière au nom non moins enchanteur. Le site est l'endroit qu'ont choisi les du Pont de Nemours en 1802 pour l'exploitation de leurs poudreries. 


du Pont de Nemours... Tout une légende et une fois de plus, pour moi,  l'effondrement d'un mythe car je les croyais encore français! Que nenni!


Pierre Samuel du Pont de Nemours a quitté la France en 1799 pour des raisons politiques. Ce défenseur de Louis XVI a su saisir l'opportunité d'une nouvelle vie quand elle s'est présentée. C'est son fils, Eleuthère Irénée du Pont de Nemours, chimiste , qui a créé la fortune de la maison renommée encore aujourd'hui. Eleuthère Irénée ayant découvert que la poudre était de très mauvaise qualité en Amérique, il lui vint l'idée de repartir à Paris acheter une machine pour en fabriquer et se former aux techniques de fabrication en France. Il fonde ainsi en 1801 la maison de commerce Du Pont de Nemours. 


Les du Pont de Nemours, ou DuPont, écriture la plus courante maintenant, ont forgé la réputation du Delaware autant que l'industrie américaine. Que d'inventions à leur actif... Le nylon, le lycra, le kevlar, le teflon, ... toutes ces créations devenues appellations courantes indiquent à quel point les innovations de cette entreprise ont modifié et amélioré le quotidien de millions de gens mais aussi enrichi le monde scientifique. Le pavillon d'accueil de Hagley retrace sur trois étages l'installation de la famille sur le site et explique via des dioramas les techniques employées sur le site de la poudrerie et des moulins. Tellement intéressant que nous y avons en fait passé une heure et demie au lieu d'une demi-heure. Le deuxième étage présente une exposition sur le nylon: sa création à base de polymères, et toutes ses utilisations dans l'histoire, dans la vie courante, dans l'industrie, en astronomie, ... Enfin le troisième étage explique et expose toutes les implications des créations de DuPont. Vraiment, une visite très enrichissante. 

L'envie tout de même de terminer par un petit cocorico car si les du Pont de Nemours sont devenus un pilier de l'industrie américaine, c'est à la base grâce à des techniques importées de France, que ce soit les roues des moulins ou la fabrication de la poudre qui a fait la fortune d'Eleuthère Irénée. Certes, l'histoire a fait le reste et "le reste", c'est intégralement made in USA. Comme aime à me dire Joseph: "Les Français ont des idées, les Américains les améliorent et les produisent". Hé oui. Comme dirait Audiard à qui j'emprunte ma citation préférée: "Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche". CQFD. 


La raison de ma venue à Hagley était néanmoins autre: j'adore les jolies maisons de campagne et le guide nous présentait cette résidence comme la plus jolie et la plus complète des trois résidences de la famille du Pont pour comprendre l'esprit "du Pont de Nemours". C'est exactement ce que nous y avons trouvé. [NB les deux autres résidences, toutes proches, sont Winterthur et Nemours Mansion and Gardens]


Dès l'arrivée, on est happé par la vue bucolique de la Brandywine qui coule au milieu de la forêt. J'adore. C'est reposant et vivifiant en même temps.


[CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR]


La Brandywine coule paisiblement dans l'immense propriété.

Une partie du parc se visite en autonomie, puis un bus vous emmène à la propriété familiale des du Pont. Voici Eleutherian Mills, une vraie demeure de rêve pour moi:



Je ne me suis pas lassée de l'admirer de l'extérieur, ni de l'intérieur. Encore maintenant, je regarde la photo et je rêve. *soupir de plénitude* Je veux cette maison.

Elle me rappelle en bien des aspects le Palais Briau, à Varades (44), pas tant pour l'architecture de la maison elle-même que pour l'environnement extérieur: le porche et les jardins sauvages qui surplombent un terrain en contrebas, mais aussi l'intérieur de la maison, bourgeois et chaleureux. J'en profite pour faire un petit clin d'oeil à des lecteurs du Maine-Et-Loire qui me sont chers et que je sais fidèles à mon blog, Claire notamment. Je vous embrasse et vous me manquez ainsi que votre belle région dont je ne manque jamais de vanter les charmes. 

Notre promenade historique et bucolique a duré quelques heures sur ce domaine qui mérite clairement une journée complète de visite si on inclut la vieille école, les bâtiments des ouvriers, les moulins, les sites de la poudrerie. C'est en fait un site du 19è siècle complet qui a été conservé pour les visites à des fins historiques et didactiques. 

Suite à cette parenthèse enchantée qui a permis de faire une pause de tout et d'apprendre aussi énormément de choses, nous sommes revenus au monde moderne en nous rendant au mall de Christiana, près de Wilmington, la ville la plus peuplée du Delaware. Pour deux raisons: la première pour aller se restaurer (les malls sont d'excellents fournisseurs à bas coût pour une qualité somme toute correcte quand on sélectionne ses produits) et aussi par curiosité, car le Delaware est un taxfree state: 0% de taxes sur les biens dans cet état. Les visiteurs de passage sont nombreux dans ce centre commercial proche de la Pennsylvanie et du New Jersey.

New Castle

Après une nuit à l'hôtel Sheraton dans notre suite au lit King size (roooooo, fallait bien que je vous la case celle-là!), nous sommes repartis sur les chemins de l'histoire pour voir la ville la plus charmante que j'aie jamais vu jusque là aux Etats-Unis. J'ai nommé New Castle. Cette bourgade a fait le choix de la conservation historique de ses rues. C'est pour le grand plus grand plaisir des amateurs d'histoire car chaque maison, chaque pan de trottoir porte en lui des siècles de vie. La balade qui devait ne prendre qu'une petite heure s'est doublée en temps car mon oeil a été attiré par les moindres caractéristiques architecturales: portes, fenêtres, médaillons, brèches, inscriptions... Je ne savais plus où donner de la tête. La ville est en bordure de l'estuaire du Delaware, la rivière qui a donné son nom à l'état, qui le tire elle-même de Thomas de la Warr, gouverneur anglais de la colonie de Virginie qui a défendu la colonie dans la première guerre anglo-Powhatan en 1610. Les Indiens Powhatan ont donné du fil à retordre aux colons Anglais qui avaient pris possession de ces terres. Lord de la Warr aurait alors utilisé des stratégies de guerre utilisées par les Anglais contre les Irlandais pour les dominer. La première guerre anglo-powhatan fut soldée par La Paix de Pocahontas, où Pocahontas épousa John Rolfe (et non John Smith dont elle a sauvé la vie). Ces guerres ne se résument pas à quelques lignes, l'histoire est dense; aussi, pour ceux que ça intéresse, je vous laisse "googler" ou "wikipédier" guerre anglo-powhatan pour plus de détails.

Revenons à nos moutons. Je disais donc: la ville est en bordure du Delaware River. L'occasion, sous un beau soleil automnal, de faire une balade sur les rives aménagées. 

Des vues aussi sereines et picturales que celles-ci:





ça faisait longtemps que je n'en avais plus vues. On dit souvent d'une peinture très bien faite qu'on dirait une photo. Là, c'est l'inverse: le paysage est tellement pittoresque qu'on dirait un tableau. Un Monet ou un Pissaro de passage dans le Delaware auraient à coup sûr posé leurs bagages quelques temps dans le Delaware pour produire quelques oeuvres. Vous allez me dire, Mary Cassatt est originaire de la Pennsylvanie voisine.

Notre promenade aux couleurs froides a permis la découverte d'un végétal fort surprenant:


Oranger des Osages

De loin, ça ressemble à des pommes. La taille est similaire, un tantinet plus gros. Ce sont des oranges des Osages, du nom de la tribu des Indiens qui leur a donné leur nom. La répartition géographique de cet oranger se cantonne normalement au sud de l'Oklahoma, de l'Arkansas, le nord du Texas et un peu le Missouri. Le fruit n'est pas comestible car trop amer. Mais il fait le régal des écureuils qui ne ménageaient pas leur peine pour s'offrir ce festin.

Un gourmand pris sur le fait.
Les orangers des Osages ont été importés en France courant 19è siècle. Peut-être en avez-vous déjà croisé? Moi non.


Les drapeaux en bordure du Delaware River.

Nous continuons notre périple vers le centre ville. Le guide mentionne que les trottoirs sont d'époque et qu'ils sont soulevés par les racines des arbres centenaires. C'est encore vrai. Balade atypique en remontant la rue principale. Vous noterez l'ombre de l'arbre qui dénote à quel point le sol est bosselé.






Evidemment, cette promenade n'est pas de tout repos pour les personnes en fauteuil... 



Une bonne maîtrise du fauteuil et de la force dans les bras sont de rigueur pour éviter de perdre l'équilibre et de garder son cap de balade. Exemple avec cette vidéo tournée hier:

[clic droit sur souris puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet"]

http://www.youtube.com/watch?v=qkLVhYBBanQ&feature=youtu.be

Comme on dit en anglais, ce trottoir n'est pas "wheelchair friendly". C'est l'expression consacrée pour un lieu accessible (ou non).

La ville mérite néanmoins le coup d'oeil. Voici quelques autres vues de notre balade:





William Penn, fondateur de la Pennsylvanie, a débarqué dans le Delaware en premier lieu.

Les restes de la gare de 1832.


Une rue tout en anciens pavés.



Ça prête à confusion, n'est-ce pas?

Halloween arrive!


Un mur décoré pour Halloween. Le fantôme vous regarde!

Une couronne d'automne.
C'est enchantée que j'ai quitté New Castle. Dans l'espoir d'y revenir car ce n'est qu'à deux heures de chez nous. Une destination idéale pour une escapade de courte durée.


John Dickinson Plantation 


La suite de notre périple nous a menés encore plus au sud de la péninsule, dans le sud de Dover, la capitale de l'état. Nous y avons visité la Plantation de John Dickinson. Dickinson fut le rédacteur de la première Constitution américaine, d'où son surnom de "Penman of the Constitution". Il fut aussi le fermier le plus puissant de l'état et le premier à libérer ses esclaves près d'un siècle avant l'abolition officielle.

La visite de la plantation n'est pas libre. Nous sommes reçus par une domestique en costume d'époque de John Dickinson. Cette maison du XVIIIè siècle au charme à la fois rustique et bourgeois est accessible par un élévateur accolé aux escaliers de l'entrée pour permettre aux personnes en fauteuil de la visiter; que sur le rez-de chaussée, malheureusement. Les parquets sont magnifiques et d'époque dans la plupart des pièces. J'ai beaucoup apprécié que la guide précise pour chaque pièce le degré d'authenticité des meubles et accessoires. La différence est clairement faite entre la reconstitution d'ambiance pour le style et l'exposition de pièces d'époque. La guide nous informe que la peinture verte de la porte du porche qui donne sur la plantation est d'époque. Ils le savent suite à des études en laboratoire et nous indique que la couleur verte était extrêmement recherchée et signe de richesse car le pigment pour cette peinture était très dur à obtenir.



L'extérieur de la plantation est constitué de quelques cabanes et de champs à perte de vue.

Pour l'anecdote: nous associons souvent le mot "plantation" au coton ou au tabac s'agissant des Etats-Unis. Mais cette plantation n'était autre qu'une plantation céréalière, à savoir de blé .



Ainsi s'est achevé notre escapade dans le Delaware, où nous avons, à notre façon goûté à la liberté et l'indépendance.

Je termine cet article par une photo dont les couleurs ne cessent de me surprendre et de révéler toute la beauté de l'automne.

mercredi 23 octobre 2013

Cucurbita cucurbitae

Je disais le mois dernier à Joseph que j'avais préparé une soupe de potimarron. Pour ce faire, j'ai eu un mal fou à lui traduire "potimarron" car pour eux, il n'y a qu'une sorte de pumpkin et c'est celui-ci:


Leurs citrouilles sont grosses, rondes, compactes, lourdes. Tout ce qui ne ressemble pas à ça précisément ne peut pas être appelé pumpkin mais variante de squash (courge). Et aussi, le pumpkin ne se consomme pas autrement que dans les pumkin pie. Ni purée ni soupe ni gratin ne contient de pumpkin. L'idée même leur paraît vraiment bizarre.

J'ai néanmoins promis à Joseph que je lui ferai ma délicieuse soupe de potiron, car sans me jeter des fleurs, je la trouve vraiment bonne. 

Nous sommes donc hier partis à la chasse au squash, pour trouver lequel ressemblait le plus au potimarron. Il m'a averti à l'avance que je serais déçue car les variétés en vente pour la consommation sont rares, voire inexistantes.

Et en effet, à part les butternut squash (courge musquée doubeurre que j'adore, au four ou en tajine), une seule autre variété de courge dans les étals: les acorn squash (courge poivrée ou courgeron en français. Pour les non-anglicistes: "acorn" signifie "gland"), vert foncé, de la taille d'un melon.

Acorn squash.
Toutes les autres citrouilles pour la déco sont en extérieur dans les rayons jardinerie/outdoor.

Je me suis collée tout à l'heure à la préparation de la soupe. Et elle est plutôt bonne. Le goût sucré me surprend un peu; le courgeron est apparemment bien plus sucré que le potimarron, déjà très sucré.

Je termine en vous montrant à quoi ressemble du pumkin pie:


C'est marron, gélatineux, ultra sucré et les Américains adorent ajouter une tonne de chantilly par dessus. Souvenez-vous ce que j'expliquais pour les gâteaux en général: plus il y a de sucre, plus il a de glaçage, plus il y a de crème, plus les Américains aimeront. Pour Joseph, un marbré ou un quatre-quart, c'est une tentative de gâteau avortée! J'exagère à peine. Et c'est tant mieux pour moi. Le marbré est mon rare péché mignon sucré, donc j'en ai toujours plus si Joseph est dans les parages. :-p

Les maisons et jardins sont décorés pour Halloween et les arbres ont leurs belles couleurs d'automne. J'adore l'automne aux Etats-Unis!

mardi 22 octobre 2013

Comme sur des roulettes.

Mon vol vers les Etats-Unis s'est déroulé sans encombres.

J'ai eu la bonne surprise, il y a deux semaines, de recevoir par voie postale ma carte Premier Silver de la compagnie United Airlines avec qui je voyage tout le temps depuis un an et demi. Encore une connerie publicitaire, pensai-je. Hé bien non.

Cette carte m'a permis de ne pas faire la queue à l'enregistrement des bagages samedi matin à Roissy. Je passe sur un comptoir spécial pour les "privilégiés" et autant vous dire que ce n'était pas du luxe car les files d'attente chez United sont toujours bien fournies (vols pour Newark, Chicago, San Fransisco) et en plus, j'étais tout juste à l'heure cette fois-ci.

Deuxième avantage: l'agent qui pose des questions de sécurité dans la file d'attente (de seulement 4 personnes à mon comptoir) m'en a également moins posé cette fois-ci. Si je suis dans la file des voyageurs fréquents, c'est que j'ai mes raisons. Ainsi, pour la première fois depuis que je voyage, un large sourire, et non plus un regard de suspicion, est venu pour toute réponse quand j'ai dit que la raison de mes aller-retours est la visite de mon boyfriend. Ça fait bizarre de ne pas avoir à se justifier.

Une fois l'enregistrement des bagages fait [ma valise a aussi le privilège de se retrouver taggée d'une étiquette rouge "Prioritaire". =)], je passe à la sécurité et rejoins la salle d'embarquement. Je me rends au comptoir United pour demander si ma carte Premier Silver me permet un upgrade de siège gratuitement. "Bien sûr, Madame!". Waouh! La classe!

Je préfère le couloir, mais le seul siège libre qu'il reste en Economy plus est côté hublot. Tant pis. Je prends. Vraiment beaucoup plus de place pour les jambes. Je ne pensais pas que c'était à ce point là. Le vol est parti à l'heure, et à part quelques turbulences au-dessus de l'Angleterre, de l'Irlande et de Terre-Neuve et Labrador, comme très souvent, le voyage a été très agréable. Grand soleil et même 40 minutes d'avance à l'arrivée.

J'ai vu le film The Descendants, un film beau, émouvant et juste, à ne pas regarder si vous venez de perdre un proche car il se juxtapose à votre vécu et c'est un peu rude à tenir émotionnellement tellement les situations présentées sont vraisemblables. En clair il m'a fait pleurer.

Un autre plaisir aussi, en ayant changé de place, a été d'avoir une vue sur les lacs et forêts de l'état de New York toute la dernière heure de vol, et sur New York City, ses buildings, Manhattan, la Statue de la Liberté et la baie de l'Hudson les 5 dernières minutes avant l'atterrissage, en douceur (hormis pour le freinage).

Je me disais que toute cette facilité de voyage allait venir à sa fin avec le passage à l'immigration. Il n'en fut rien. L'agent des douanes, qui avait pourtant une mine patibulaire (mais presque), a commencé par tamponner mon passeport, puis seulement après il m'a demandé "Vous restez combien de temps d'habitude?". Je lui réponds que mon travail ne me permet pas de rester plus longtemps cette fois-ci. Il me reprend: "non, mais d'habitude, vous restez combien de temps?". Je lui réponds. Il me sourit, me tend le passeport, me souhaite un excellent séjour, me regarde partir avec le sourire. J'ai cru percevoir dans ce regard une forme de sympathie entendue qui semblait dire "C'est dommage que tu ne puisses pas rester plus longtemps si c'est pour voir ton boyfriend alors profitez-en".

Zéro stress. Zéro problème. Je vais enfin pouvoir souffler.

dimanche 20 octobre 2013

Vacances, j'oublie tout.

Me voici de l'autre côté de l'Atlantique depuis samedi, et bon sang que ça fait du bien.

Dire: que dire? Les vacances, c'est le pied. Six heures de sommeil en plus, pas d'horaire à respecter, pas de comptes à rendre, pas de rapports à rédiger. Je respire.

Ecrire: tout le bien que ça fait d'être ici. Apprécier l'automne et ses beautés visuelles et culinaires. Halloween est tout proche!

Lire: de vos nouvelles, ça fait plaisir. J'espère en avoir!

Etude la langue américaine: toujours en découverte de ses subtilités. Cette formation permanente me plaît.

Nombres et calculs... rénaux. C'est moins drôle. Joseph doit se faire opérer bientôt. Saleté de kidney stone (c'est le nom anglais d'un calcul rénal).

Géométrie variable: prenons de la distance face aux événements et à la pression scolaire, et enrayons le cercle vicieux de ses violences, bien trop prégnantes ces dernières semaines. Histoire de réaligner les énergies et de recentrer les priorités.

Bref.

Le palier 1 de la décompression est acquis. Mon PIF (Projet Individuel de Farniente) m'aidera à valider des paliers supplémentaires.

Pour ceux qui de demandent à quoi correspond ma trame de rédaction aujourd'hui: c'est un clin d'oeil au Livret Personnel de Compétences des élèves, la nouvelle Bible des profs.

Une seule conclusion pour l'heure: enjoy the silence.