samedi 23 mars 2013

Mamma mia!

Deux jours que nous sommes rentrés dans le New Jersey, sous un grand soleil et 35 degrés.

Fahrenheit.

Soit, selon mon fidèle ami Google, environ 2 degrés Celsius. Bonjour le choc thermique après la Floride.

Youtube 

Nous en profitons pour nous reposer et tourner aussi quelques vidéos pour l'une des chaînes Youtube de Joseph.

(Non, chers lecteurs, ce n'est pas ce que vous croyez! Encore que Joseph avait l'intention de me mettre à contribution pour une vidéo sur les positions sexuelles pour un paraplégique, car beaucoup de ses contacts l'interrogent sur les possibilités et il s'est dit, tout bonnement, qu'il allait en faire une vidéo didactique avec moi. Habillés bien sûr. Je tique encore un peu mais c'est à l'étude.)

L'une de ses passions est la collection de cartes de sports: football américain, basket-ball et base-ball. Ce hobby attirant pas mal de monde pour l'échange ou la revente de cartes sur Ebay, Joseph  a décidé de filmer ses ouvertures de paquets de carte. Et croyez-le ou non: ça intéresse. L'idée est venue à Joseph de me faire participer car régulièrement, je m'amuse des prénoms complètement fantaisistes des sportifs américains: God Shammgod, LeBron, LeGarrett, LaMichael (La Michael!!), D'Brickashaw, Amobi, Metta World  Peace, Amar'e, La'Roi, Le'Ron... j'en passe et des meilleures. Donc me voilà à faire Maryse avec mon Pierre Bellemarre. Je fais potiche, je souris, j'ouvre des paquets de carte, je lis les noms des sportifs exprès avec mon accent français. Certaines de ces cartes valent des fortunes et sont très recherchées.

Mamma Mia! 

Aujourd'hui a été plus riche en événements: Joseph m'a emmenée voir la comédie musicale Mamma Mia! à Broadway. Au premier abord, je me suis dit: "un spectacle de reprises des chansons d'ABBA? C'est quoi l'intérêt?". L'intérêt, c'est que les scénaristes ont réussi à construire une histoire qui tient la route RIEN qu'en utilisant les chansons d'ABBA. Et c'est bluffant! L'histoire: Sophie, 20 ans, s'apprête à se marier mais ne connaît pas son père. Elle décide d'inviter à son mariage les 3 hommes qui ont compté pour sa mère 20 ans auparavant pour connaître la vérité. Les chansons que nous connaissons tous s'insèrent parfaitement dans la comédie, c'est incroyable. Plus de deux heures de rire, d'émotion aussi. Joseph et moi y sommes allés de notre petite larme lors de la chanson Slipping Through My fingers, d'une grande tristesse et que je ne connaissais pas jusqu'à ce que Joseph me la joue à la guitare. Une maman regarde sa fille adolescente qui part à l'école, un sourire insouciant aux lèvres, et constate avec tristesse que le temps passe et qu'elle va petit à petit perdre sa fille innocente qui n'en finit pas de grandir et qui quittera un jour le nid. Les moments de bonheur lui "glissent entre les doigts" et elle essaie d'en saisir chaque minute:

http://www.youtube.com/watch?v=cSCi7kCXKDA

Malgré cette touche mélancolique qui renvoie chacun à sa propre vie le temps de la chanson, le spectacle est très très drôle et ça fait vraiment du bien de rire et d'entendre ces chansons enjouées. Une bonne dose d'énergie et de bonne humeur.

BYOB

De retour à la maison, Joseph m'a invitée au resto thaï qui nous fait de l'oeil depuis plus d'un an à 5 minutes de chez lui. A force de dire qu'on va finir par se le faire, ça a fini par arriver! Pas de grande surprise gastronomique pour moi car les saveurs y sont identiques aux restos thaïs que j'ai essayés à Metz, mais c'était très bon et différent de ce Joseph mange d'habitude.

Une nouveauté, pour moi, néanmoins: le  BYOB (Bring Your Own Bottle). Le concept est simple: les clients rapportent leur propre bouteille de vin ou de bière car le restaurant n'en vend pas. De plus en plus de restaurants aux Etats-Unis n'acquièrent pas la licence qui leur permet la vente d'alcool car elle coûte très cher et représente souvent un grouffre financier pour les restaurateurs. Les parents de notre amie Mariangela, qui sont restaurateurs en Pennsylvanie, viennent d'ailleurs de vendre la leur car ils étaient endettés et la revente de leur licence leur a permis de redresser la situation financière et de conserver leur affaire. Ça fait bizarre de ne voir que des jus de fruits, sodas, thés sur la carte des boissons d'un restaurant! La plupart des gens avaient apporté leur bouteille. C'est curieux, mais le concept ne me choque pas. Quand on voit le prix prohibitif des bouteilles en restaurant, on a aussi vite fait de rapporter les siennes, et l'avantage du BYOB est qu'il n'y a pas de droit de bouchon.

Une bonne journée bien remplie au coeur de la Grande Pomme où nous en avions aussi profité à midi pour aller manger notre burger chez Shake Shack, à deux pas de Central Park. Tellement victimes de leur succès tellement leurs burgers sont bons, la caissière avertit que c'est d'office à emporter car il n'y a plus de place pour s'asseoir depuis deux heures. Comme dirait Joseph: qu'à cela ne tienne, il  ramperait des kilomètres pour aller manger son burger de chez Shake Shack!!!

mercredi 20 mars 2013

Hello New Jersey again.

Et voilà, la Floride, c'est fini. Pour cette fois-ci en tout cas.

Nous avons dit au revoir à nos deux voisines du Conseil d'administration et avons appliqué une précaution d'usage qu'elle nous ont prodiguée et que je n'avais encore jamais pratiqué: recouvrir la cuvette et la chasse d'eau des toilettes avec du cellophane. Apparemment cela se fait fréquemment ici quand vous quittez un logement que vous n'occuperez pas pendant un certain temps. Le tout sera pour Joseph de ne pas oublier qu'il y a du cello sur la cuvette lors de sa prochaine utilisation!

Nous avons pris doucement le chemin du nord.

A commencer par un petit déjeuner chez IHOP, the International House of Pancakes. Enseigne spécialisée, comme son nom l'indique, dans les pancakes, mais où il est possible de prendre tout type de petit déj, avec oeufs, bacon, saucisses, pommes de terre, crêpes, gaufres, toasts, et même burgers ou nuggets de poulet pour ceux que ça tente. Aaaaaaaaaaaaaaah, moi, oeufs-saucisse le matin, c'est le bonheur. Avec un thermos de café et des pancakes, il me fallait au moins ça pour affronter les 9 heures interminables sur une route d'un ennui redoutable (vous avez remarqué que j'ai essayé de varier l'adjectif  utilisé la dernière fois). Cette fois-ci, nous sommes remontés par l'est de la Floride: direction Orlando (coucou Mickey, on passera te voir plus tard).

La route se poursuit vers Daytona Beach où nous avons fait une pause pour se dégourdir les jambes (enfin, les miennes surtout, Joseph n'ayant pas les mêmes besoins:-p. Encore qu'il a des fois des crampes et qu'il a besoin de faire des étirements). La pause a été faite dans un incroyable endroit: la plus grosse concession Harley-Davidson des USA. Imaginez-vous l'équivalent d'une petite ville en bordure d'autoroute. 10 000 m2 consacrés aux Harley, plus d'autres boutiques autour en "rapport" avec le monde des Harley: tatoo, piercings ... Ambiance bikers de tous horizons. La pause a surtout été faite à cet endroit puisqu'un ami étant fan de Harley (coucou Jérémy!), j'ai voulu prendre quelques photos pour lui.

Puis nous avons pris la route jusque Florence, Caroline du Sud, dans le même hôtel qu'à l'aller, où nous avons été accueillis par une mini-tempête dès la sortie du véhicule: rafales de vent, orage et pluies diluviennes. Allez, hop, petite claque au niveau des températures: nous sommes passés de 29 degrés à la mi-journée en Géorgie à 10 degrés le soir.

Le lendemain, départ vers Arlington, en Virginie (ville accolée à Washington), où nous sommes attendus par nos amis Dylan et Mariangela. Vous les reconnaissez? Nous étions invités à leur mariage à Washington en août 2011. Je vous en avais parlé dans un post l'automne dernier:
http://chipmunkfrenchy.blogspot.com/2012/09/its-small-world-after-all.html


Cette soirée bien sympathique a permis à Dylan et Joseph, amis soudés de longue date, de se retrouver. Mariangela étant fille de restaurateurs italiens et ayant d'ailleurs la double nationalité américaine et italienne, elle nous a emmenés dans un resto italien à deux pas de chez eux. C'était bon et le vin pas cher. J'ai bu, pour la première fois, un vin uruguayen. Pas mauvais du tout. Pas de quoi grimper aux rideaux non plus, mais allez, pour le prix (hier soir toutes les bouteilles étaient à moitié prix, à quand ce genre d'opération en France dans les restos?), c'était vraiment agréable.

Les deux mecs font les fanfarons mais ce sont les deux ladies qui se sont partagé la bouteille!

[Rappelez-vous, pour agrandir les photos il suffit de cliquer dessus]

Se sont connus sur internet (forum de jeux vidéo).

Se sont connus sur internet (Youtube).
Se sont connus sur internet (forum de jeux vidéo).

Internet, c'est bien :-p.
Ce matin, nous avons quitté Washington DC sous le soleil et surtout sans aucun bouchon. Un dernier cliché pris de l'autoroute:


et nous avons regagné les pénates newjerseyens (néo-jersiais?)* dans l'après-midi où nous attendaient des aubergines au parmesan, l'une des nombreuses spécialités du papa de Joseph.

Pour suivre notre périple sur une carte, allez sur https://maps.google.com/, cliquez sur "Itinéraire" et rentrer:

A: Venice, Floride, Etats-Unis
B: Daytona Beach, Floride, Etats-Unis
C: Florence, Caroline du Sud, États-Unis
D: Arlington, Virginie, États-Unis
E: Manasquan, New Jersey, États-Unis

Cela vous donnera une idée du trajet parcouru. Pas loin de 1900 km tout de même!

* pénates est masculin... pfff... Post vu 39 fois depuis sa parution et personne pour me corriger.

samedi 16 mars 2013

La semaine des premières fois.

Ouais, je vous vois venir, vous vous attendez à quelque chose en dessous de la ceinture. Ça, c'est le "ou presque" de l'intitulé de mon blog. Même si, allez, je dois bien dire, Sea, Sex and Sun est un excellent résumé de notre semaine en Floride (non, S., t'auras pas les photos!).

Plus sérieusement, cette semaine en Floride aura été une semaine riche en nouveautés pour moi.

Première fois sous les palmiers

Il s'agira pour certains de quelque chose de banal. Vous êtes nombreux à avoir visité Cuba, le Mexique, la République Dominicaine, ... Moi, ces destinations m'étaient inconnues ainsi que la faune et la flore inhérentes à ces contrées. Voir tous ces palmiers, contre toute attente, au début, ça déconcerte. Il m'a fallu deux jours pour m'y faire.

Première assemblée de copro américaine. 

Détails dans mon précédent post. J'ajoute à ce sujet, vu les nombreux retours que j'ai eus, que Joseph n'a pas choisi à dessein cette copro PARCE QU'elle était officiellement réservée aux plus de 55 ans. C'est en essuyant un refus pour l'offre qu'il avait faite pour cette maison qu'il a découvert que le motif en était qu'il ne répondait pas au critère principal. Ce ne sont pas des gens méchants ni sectaires, et le lotissement n'est pas l'un de ces quartiers sécurisés dont on entend parler dans les infos avec vigiles armés, vidéosurveillance et compagnie. Disons pour résumer que notre environnement est calme, et on ne va pas s'en plaindre.

Première fois chez un vendeur de bateau

Le papa de Joseph ayant perdu son bateau à cause de Sandy l'automne dernier, Joseph souhaitait lui faire un surprise en lui redonnant la possibilité de pêcher à nouveau sur les côtes de Floride. Moi, les bateaux, la navigation, j'y connais rien. Nous nous sommes rendus chez un vendeur pas loin de la maison. Il nous a raconté son mariage aux Bahamas l'automne dernier, précisément pendant Sandy. Un mariage aux Bahamas... Ouais, là je suis loin, très loin de la France!

Première fois au bord d'une mer propre. 

Aujourd'hui, premier jour de plage depuis lundi. La plage est incroyablement propre, les gens incroyablement  silencieux et propres, la mer incroyablement propre et d'un bleu turquoise magnifique. C'est reposant et ressourçant. Ouaip. Je suis pas prête de remettre les pieds en Méditerranée avec des objets flottants non identifiés dans la mer et les familles tuyau de poêle qui te hurlent dans les feuilles en jetant leurs papiers gras sur la plage. Joseph a attiré mon attention sur le fait que Siesta Key, à quelques miles de chez nous, a été élue meilleure plage des Etats-Unis en 2011. Il se trouve que trois plages de Floride figurent dans le  top 10. A méditer.

Premier accro avec un autre "handicapé" à propos du stationnement

Nous avons eu un mal fou à trouver une place pour aller à la plage. Les nombreuses places handicapées sont toutes occupées, mais pas par des gens en fauteuil. Juste des gens âgés qui possèdent la carte d'invalidité. Soit (Arghhhhhhhhhhhhhhhh). Comme je l'ai déjà souvent répété, il fait contre mauvaise fortune bon coeur. Se garer loin ne le dérange pas, même si les places que nous occupons ne permettent pas de sortir le fauteuil par la rampe latérale. Conclusion  je bloque le trafic pour le laisser sortir ou remonter, et seulement après je me gare ou sors de la place. Nous nous rendons vers la plage. Alors que nous passons à côté des places handicapées occupées, un motard vient garer sa bécane sur la surface zébrée entre deux voitures en stationnement handicapé:


Cette surface zébrée est précisément étudiée pour laisser les usagers handicapés sortir leur fauteuil soit à droite s'ils sont passagers ou avec une rampe dans un monospace (c'est notre cas avec le Dodge), soit à gauche côté conducteur. Bref, les places sont larges et bien fichues aux USA.

Le motard  quitte sa bécane et rejoint la plage. Joseph l'interpelle pour lui signifier qu'il n'a pas le droit de se garer sur cette surface zébrée car d'une ce n'est pas un stationnement moto et de deux c'est sur la zone de mobilité réservée au fauteuil. Réponse effarante du motard: "Je suis vétéran de guerre et j'ai une carte permanente d'invalidité". Ouais mec, t'as peut-être massacré du Viet mais ça ne te donne pas le droit de priver d'autres usagers handicapés de sortir de leur véhicule. Alors tu dégages ta meule. Non mais franchement. Vétéran de guerre... mais sur ses deux jambes et avec une moto rutilante. Il est de notoriété que les vieux estiment avoir des droits sur tout y compris sur ce qui n'existe pas, mais là on était sidéré. Il s'est rendu sur la plage, mais quand je suis repassée 10 minutes plus tard pour chercher un truc dans la voiture, il avait bougé sa moto. Il en reste, du boulot pour changer les mentalités, même chez les personnes "invalides". Tiens , ça me rappelle une pub excellente sur les handicapés que j'avais vue il y a quelques années dans Culture Pub. Elle vaut ce qu'elle vaut, mais le message est clair: [clic droit, puis "Ouvrir le lien dans un nouvel onglet"]

http://www.youtube.com/watch?v=_jUfOxtO6hw

Première fois avec une luge sur la plage.

La plage n'étant évidemment pas accessible aux fauteuils (encore qu'elle est labellisée accessible car une rampe en bois mène jusqu'au  sable, mais après, démerden-sie sich), nous utilisons un système D pour que Joseph y accède. Il approche en fauteuil jusqu'à ce que le sable prenne le relais sur le béton. Il prend place dans une luge en plastique que je tire sur le sable jusqu'à l'emplacement souhaité. Il s'installe sur le plage, je retourne à la voiture avec le fauteuil pour ne pas qu'il reste sans surveillance. La plage possède néanmoins des fauteuils de plage adaptés.  Joseph possède aussi le sien propre, mais nous ne l'avons pas apporté en Floride par manque de place. C'est un peu de sport mais allez, quoi, c'est l'affaire de 5 minutes au lieu de 2. Pas de quoi fouetter un chat. Et puis, à force de m'entraîner, je vais bientôt pouvoir participer aux émissions américaines où des types tirent des camions avec leurs dents.

Première fois qu'on me demande ma carte d'identité quand j'achète une bouteille d'alcool

Là j'avoue, c'est limite vexant. Peux même pas m'acheter ma picole tranquille! Le pire, c'est que c'est Joseph qui a acheté l'alcool. Le vendeur dit: "ID, please?", comme c'est la procédure aux Etats-Unis. Sauf qu'ensuite il me regarde et me dit "Et la vôtre aussi". Bref, si nous nous étions pointés à 12, il aurait vérifié les 12 cartes d'identité. Point positif: comme me l'a gentiment dit Joseph: "prends-le comme un compliment, cela signifie qu'on peut te prendre pour une moins de 21 ans". Oui, vu comme ça.

Tiens, à ce propos, je vous présente ma nouvelle acquisition:


Figurez-vous que j'avais oublié cet objet indispensable que j'ai toujours sur moi en France, mais que j'ai retiré de mon sac suite à mes nombreux aller-retours en avion vers NY. Pour réparer cet affront je l'ai dignement utilisé hier soir pour un Sauvignon Blanc de Californie, que j'ai utilisé pour cuisiner. J'ai même fait une chose bien pire que la morale gastronomique française réprouve avec ce vin blanc, mais que voulez-vous, sous le soleil de Floride, on se laisse aller à quelques hérésies.

Première fois que j'entends une église jouer des mélodies au carillon en dehors du Nord de la France.

Aux Etats-Unis, ça surprend! Et c'est plusieurs fois par jour, à 9 h, midi, 15h, 18h.

Première chasse aux dents de requin.

Il s'agit de dents de requin fossilisées âgées de plusieurs millions d'années. Je les préfère nettement posées sur ma main qu'incrustées dans ma couenne.

Quelques échantillons de notre fructueuse cueillette.

Les plages de Venice sont apparemment réputées pour cela et je n'en savais rien car très franchement cela ne fait pas partie de mes hobbies mais de ceux de Joseph. Il a fait ça depuis tout petit. Voici une vidéo tournée en Caroline du Nord il y a deux ans: http://www.youtube.com/watch?v=r-yXogaHzmY

La méthode en bord de mer est la suivante: je pars au bord de l'eau munie d'une grande pelle avec un long manche fabriquée par le père de Joseph. Je creuse un peu le sable, lui rapporte la matière et la dépose sur le tamis que Joseph a devant lui, et on scrute le sable avec les doigts. Comme vous le voyez sur la photo, certaines dents ont une taille d'environ 1 à 2 mm, il faut donc avoir un oeil averti pour ne pas les confondre avec d'autres sédiments polis et noircis par le sable et les années. J'avoue que moi qui n'aime pas la plage (voilà c'est dit), cela est plutôt amusant car ça passe le temps et on a l'impression de faire quelque chose sous le soleil.

Première photo de moi avec avec un grand héron bleu de Floride. 

Sacré bec!
Il vient chercher son poisson et repère les pêcheurs qui font le travail pour lui!


Nous quittons la Floride demain matin (lundi) pour remonter vers le New Jersey où les températures ne sont guère plus élevées qu'en Lorraine. Nous ferons une pause à Washington mardi soir avant de retrouver le domicile mercredi en journée.

jeudi 14 mars 2013

Houston, we have a problem.

Nos deux premières journées dans la maison en Floride se sont déroulées au gré des réjouissances propres à toute installation, à savoir: des emmerdes. Vous êtes nombreux à m'écrire très régulièrement (en message privé, puisque vous n'avez toujours pas trouvé la méthode pour commenter mes posts. OK j'arrête mes sarcasmes. N'empêche y'en a qui ont trouvé :-p. Trêve de plaisanterie: merci infiniment pour tous vos messages perso. C'est grâce à eux que je continue le blog. Et bien sûr merci à ceux qui commentent!):  "je te lis tous les jours, continue de nous faire rêver, Christelle!".

Vous voulez du rêve?

OK.

Voyons ce que j'ai en stock: pas d'eau chaude, intervention d'un serrurier, monsieur internet qui nous indique que la ligne n'est pas reliable à internet. C'est tout?  Ah, non: une fuite de chasse d'eau avec de l'eau partout. Et des lézards crevés sous le canapé.

Ça fait rêver, hein!

Ouais, vous avez pas tort, on a les palmiers, le soleil, le Golfe du Mexique à 1 km (ce qui signifie donc: en première ligne pour les ouragans. Arf. On a survécu à Sandy, on survivra bien à Kévina ou Pepita *ahem*).

Problem #1 (oui, aux USA, "numéro" ça s'écrit dièse):

Joseph souhaite changer les serrures puisque nous prenons possession d'une maison déjà existante, dont un nombre inquantifiable d'agences a eu (ont eu?) les clés. Tout contents de nos serrures Brinks achetées à Walmart, Joseph démonte la première serrure (porte de derrière). Jusqu'à un problème fort intrigant: il visse une vis qui une fois vissée à moitié, ne se visse pas davantage ni ne se dévisse. Vous me suivez? On se retrouve avec un bouton de porte bancal qu'il n'arrive pas à serrer ni à enlever. L'arrière de la maison donnant sur une allée et les maisons de voisins, et Joseph étant à l'oeuvre depuis bientôt trois quarts d'heure, sa présence intrigue notre voisine qui débarque.

[Rappel: la maison se trouve dans un lotissement réservé aux plus de 55 ans. C'est-à-dire avec surveillance des faits et gestes, observation et analyse de nos extérieurs. L'histoire ne dit pas s'ils vérifient nos exonérations- mort de rire, je viens de trouver ce synonyme pour fèces, j'adore!- pour s'assurer que nous consommons des produits conformes au règlement de la copropriété. OK, j'arrête mes sarcasmes. Oui ça fait deux fois que je le dis, mais... pourquoi s'en priver?]

La voisine débarque, donc. C'est Phyllis, elle vient du Kentucky, a un accent à couper au couteau, ressemble à une cougar et nous indique qu'elle fait partie du Conseil d'Administration et que nous pouvons compter sur elle pour quoi que ce soit. D'ailleurs, voyant le problème, elle rameute sa copine présidente du Conseil d'administration ainsi qu'un ami bricoleur de la copro. C'est fort sympathique et très américain: l'entraide est une seconde nature chez les Américains. Je précise: l'entraide envers des gens qui ont donné la preuve qu'ils ont déjà essayé de s'aider eux mêmes ou alors vraiment des cas désespérés. Nous faisons connaissance. Cougar #1 et Cougar #2 font de l'oeil à Joseph pendant que j'aide Bob the Builder. A 5 pour dévisser une vis indévissable, on devrait y arriver. Vous pensez?

Ben non. Il n'a pas réussi. Nous devons appeler un serrurier qui lui même n'a pas réussi! Il a dû faire un trou dans la porte pour remplacer la serrure. Mais au moins, ça, c'est fait.

Problem #2

Nous attendons le gars qui vient mettre internet (mais comment vivait-on avant sans internet?!). Il se pointe en même temps que le serrurier. Sa mission: installer la télé, internet et le téléphone conformément au nouveau forfait commandé. Ce qui devait n'être qu'une formalité devient vite (=après un quart d'heure d'observation et de trifouillage) un casse-tête: "Euh... la ligne électrique qui passe chez vous appartient en fait aux voisins". Ah ouais d'accord. Mais, euh, concrètement, y se passe quoi maintenant? Il s'est débrouillé, est monté au grenier, et a apparemment fait son travail puisque au bout de deux heures- quand même- tout fonctionne. Merci m'sieur internet. Joseph va pouvoir regarder le basket sur le nouvel écran tout neuf de l'après-midi.

Problem #3

Pendant que le serrurier et internet guy sont à l'oeuvre, je me rends compte que d'eau chaude, il n'y a point. J'observe, je trifouille, je m'interroge et bien que des fois je sois une femme Kinder (brune à l'extérieur, blonde à l'intérieur), je trouve la solution. On se sera au moins épargné la venue d'un plombier chauffagiste. Enfin... jusqu'à aujourd'hui, où Joseph tire la chasse d'eau et m'appelle "Christellllllllle" (ouais, j'adore avec son accent américain!) "there is a leak!". Ah oui en effet, c'est pas une petite fuite! Par chance, il y a deux WC dans la maison, mais quand même, avait-on besoin de ça?

Cet après-midi, nous avons assisté à l'assemblée des copropriétaires. Nous avons fait baisser la moyenne d'âge!! Normal, quand on sait que l'une des conditions pour acquérir une maison dans le lotissement est d'avoir plus de 55 ans. Et ils en ont bien plus!! C'était d'un côté très similaire à ce que je connais en France, et d'un autre assez rigolo  car les Américains sont très disciplinés, Personne ne crie, Ils lèvent patiemment la main en attendant d'être interrogés par Cougar #2 qui frappe sur la table avec son marteau de juge quand il y a trop de bruit, Personne n'interrompt ou ne râle... Tout se fait de façon très lisse. Alors qu'en France, quel bordel, les assemblées de copro! Ce qui prévaut ici est la sécurité du lotissement et la beauté des extérieurs. Il faut donc accepter d'être surveillé et aussi les règles de l'aménagement extérieur: pas le droit de planter ce que tu veux dans ton jardin, tous travaux extérieurs sur parcelle privative sont soumis à acceptation du conseil d'administration. S'en est suivi un Bingo (équivalent du loto... 3ème âge oblige!!!!) auquel nous n'avons pas assisté. 

Joseph ayant quitté l'assemblée un peu avant la fin et intriguant ses nouveaux voisins, je me suis fait mettre le grappin dessus par le troisième âge. Un nuage autour de moi qui me serre la patte et je ne sais plus où donner de la tête pour retenir tous ces nouveaux prénoms de gens qui me souhaitent la bienvenue et m'indiquent leur numéro de maison si jamais on veut passer ou qu'on a besoin de quelque chose. 

Bob, tout particulièrement, un petit monsieur replet qui a remballé deux trois personnes pendant les votes [NB: ici, seuls les membres élus votent- équivalent du conseil syndical- les copropriétaires ne sont là que pour entendre ce qui est voté ou discuter certaines propositions]. Bob me serre la patte et me dit: "Mon fils, il est comme ton mari". J'ai mis quelques secondes avant de comprendre qu'il voulait dire: en fauteuil. Il me raconte comment son fils est devenu paraplégique en tombant d'un toit où il faisait des réparations et comment il bousille tout l’intérieur de ses voitures neuves en y balançant les roues et le cadre de son fauteuil. Pour les non initiés: sachez qu'un fauteuil se démonte facilement en enlevant les roues une par une par un système de clipsage; et se remonte tout aussi facilement, cela pour les transports en voiture. Tout pendant que Bob me cause, un autre homme débarque et me serre la main et plaisante: "Ah, faut pas lui parler à lui, il a une grande gueule!". Un autre petit vieux en short me saute dessus pour le pot de demain auquel nous sommes cordialement invités: le vin, les hamburgers et les hot dogs sont fournis, il faut juste apporter une salade. Je ne sais pas si on ira, Joseph n'est pas du tout emballé. Moi un peu plus, parce que j'aime papoter et a fortiori avec des Américains d'horizons divers. OK. Et aussi parce que j'aime boire et manger. On ne se refait pas.

Bon. Sinon, on a quand même réussi à profiter un peu de la Floride. Joseph m'a emmené manger dans ses deux endroits préférés: Gold Rush BBQ, où je me suis enfilé des BBQ baby back ribs avec une succulente purée et une bonne salade, et aussi Sharky's, le restaurant en bord de mer spécialisé dans le poisson et les fruits de mer. C'est super bon et c'est à 1 km de la maison; on ne va pas s'en priver.

Une petite promenade sur la jetée (la même que dans Alerte à Malibu!) m'a donné quelques sueurs froides: un pêcheur était en train de dépecer tranquillou le requin qu'il venait de pêcher. Une belle bête de presque 2m dont le sang jonchait les planches. Je n'avais pas mon appareil photo à ce moment précis, et c'est bien dommage.


Par contre je l'avais pour ces autres moments:



La jetée de Sharky's, le resto en bord de mer.




Pour une fois, c'est sans alcool.
Ne pas nourrir les pélicans.

Mon pélican d'amour. Celui-là faut bien que je le nourrisse!



Notre premier coucher de soleil en Floride. C'était beau.



Vue de l'arrière de notre maison ce soir.

La même quelques minutes plus tard.

Je n'ai pas évoqué mon aller-retour à Sarasota aujourd'hui pour une recherche de travail. J'en parlerai dans un futur post. Pour l'heure il se fait tard et le soleil se lève bientôt chez vous. See you soon, folks!

lundi 11 mars 2013

Atlanta et première soirée en Floride.

Nous avons quitté le New Jersey samedi matin direction le sud, et la Floride plus particulièrement. La route étant très longue, près de 2000 km jusque Venice, nous avons fractionné notre voyage en deux étapes.

La première vendredi soir à Florence, en Caroline du Sud. La seconde à Atlanta, en Géorgie. Un détour en fait car c'était l'occasion de passer voir Christy et Simon, la soeur de Joseph et son mari qui ont emménagé ici l'été dernier (voir posts de juillet dernier "North Carolina", "Dans les terres de Pocahontas", "On the road again" pour ceux qui veulent les détails).

La route vers le sud nous fait passer les lieux suivants: Philadelphie (Pennsylvanie), Baltimore (Maryland), Washington DC, la capitale, Richmond (Virginie), les terres de Pocahontas (ça c'est pour l'anecdote; c'est à Chester, en Virginie), puis direction la Caroline du Nord et du Sud. Une fois en Virginie, on entre dans "le Sud". Ceux d'entre vous qui  me suivent depuis l'été dernier savent ce que ça signifie: la limite est clairement marquée linguistiquement, idéologiquement et culturellement. Et aussi il est vrai dans les habitudes alimentaires... En gros, au sud, ça vole pas haut. C'est l'attachement  à la religion (religiosité dirais-je même: créationnisme et compagnie), et ça mange très gras, très salé et très beaucoup. Amateurs de finesse, s'abstenir; ou remonter dans le nord. Mon jugement paraît sans appel mais c'est c'est malheureusement assez fidèle à la réalité "redneck" (Amérique profonde). Pour autant je suis contente d'y passer et même de sillonner un peu ces états. Se rendre compte par soi-même des clichés véhiculés est assez amusant, en fait.

Pour autant, l'Américain des états du sud est fort accueillant. Quelques faits.

La conduite est un peu plus nerveuse dans le sud. C'est un défilé incessant de pick-ups et de gros véhicules utilitaires, sur des routes aussi longilignes que désertes, bordées par quelques fermes ou mobile-homes qui servent d'habitation. La vitesse maximale autorisée passe de 65 miles/heure dans le nord à 70 miles /heure dans le sud. Un bon 118 km/h, quoi! On en vient presque à crier hourrah quand on peut gagner quelques km/h supplémentaires par heure. Non pas que je sois une fana de vitesse, mais punaise, de si grands axes dégagés et longilignes avec cette restriction de vitesse, c'est frustrant. Et ô combien. Car la police est présente et ce n'est pas le moment de déconner. Aux Etats-Unis en général, et dans le sud, en particulier, on ne rigole pas trop avec la police. A ce sujet, un détail: si la police vous arrête sur la route, contrairement à chez nous, c'est derrière votre véhicule qu'elle se postera avec les gyrophares et la sirène et non devant après vous avoir dépassé. Et c'est arrêt immédiat, à savoir que si vous êtes sur la voie de gauche, il se peut que vous deviez vous arrêter sur le bas-côté gauche. C'est d'ailleurs souvent là que se trouvent les véhicules de police ou de shériff. Ah, ça, j'avoue, la voiture de shériff, toute une légende!

Et en parlant de voie de gauche, sur certains tronçons autoroutiers, elle est exclusivement réservée aux HOV, à savoir "High-Occupancy Vehicles", à savoir pour les véhicules de 2 personnes ou plus. Cette mesure a été prise pour inciter les gens à faire du covoiturage et donc des économies d'énergie. A l'approche de certaines grandes villes, si vous êtes seul dans votre véhicule, vous n'avez pas le droit de rouler sur la voie la plus à gauche sous peine d'amende. On reconnaît cette spécification à l'aide du diamant sur le panneau et au sol sur la voie concernée:


Notre pause à Florence samedi soir n'était qu'une étape manger-dodo. Un sympathique dîner à Chili's (40 minutes d'attente tout de même!).

Dimanche, arrivée à Atlanta vers 14h30. Charmante petite maison de la soeur de Joseph et son mari. Pas le temps de se poser, ils nous emmènent manger quelque chose de léger dans un boui-boui sympa pas loin de chez eux. L'endroit est blindé, même en plein après-midi, où les gens viennent indifféremment pour manger, grignoter, boire. Pour Christy, Simon et moi: salade (oui, vous avez bien lu, j'ai pris une salade... C'est bien la première fois que je vais au resto pour prendre une salade! Mais c'est parce que l'heure du dîner qu'ils avaient réservé approche et que je veux avoir encore faim); pour Joseph: une assiette de brocolis. Il ADOOOOOOOOOOOORE les brocolis. A bon entendeur...

La sympathique terrasse de la maison de Christy et Simon, en plein Atlanta,  le pied!

S'ensuit un tour en voiture à quelques "blocks" du lieu de naissance de Martin Luther King, puis une visite-éclair du laboratoire de Christy à la Georgia State University, où elle enseigne au Département de Géologie.

Bien curieuse bâtisse: c'est un ancien parking à plusieurs niveaux réhabilité que l'Université a racheté. Conclusion: la plupart des pièces sont sans fenêtres, y compris quelques salles de cours. C'est... bizarre! Les rampes des véhicules servent carrément de couloirs, mais que c'est bizarre! A l'inverse, elle nous montre un amphi où elle enseigne une fois par semaine de l'autre côté de la rue: ses murs sont de grandes baies vitrées qui donnent sur la rue. Conclusion: le tout-passant de la rue peut voir les étudiants et leur prof; les étudiants sont distraits en permanence par ce qui se passe dans la rue. Et je précise que c'est à un carrefour, histoire de bien perturber tout le monde. J'aurai ainsi vu à quoi ressemble une université américaine. Une fois de plus: mêmes constats que pour celui du lycée visité en octobre dernier dans le New Jersey: les locaux et le matériel sont loin d'être modernes.

Le soir, nous nous rendons à Decatur, pour une petite virée sympa dans un resto à tapas, The Iberian Pig. Nous garons la voiture près d'un grand arbre dont le tronc biscornu intrigue ma belle-soeur et son mari biologistes. Séance observation, comme souvent avec eux, et là, surprise en levant les yeux! Nous assistons à une scène complètement incongrue pour un centre-ville: un faucon est en train de terroriser un écureuil. Rapport de force naturel: nous observons la scène immobile avec beaucoup de curiosité. L'écureuil est tétanisé et n'ose pas bouger d'un millimètre.





C'est beau, non?

Lundi matin, nous quittons Atlanta pour le Sunshine State: la Floride. Une traversée interminable de la Géorgie. Route d'un ennui inénarrable. Rien à perte de vue. La cambrousse totale.

La végétation change radicalement une fois passé Gainesville, dans le nord de la Floride. Les hauts arbres laissent place à une végétation plus près du sol, très dense et très verte. Les palmiers sont foison.  Nous sommes en climat subtropical. La température est à 81°F, soit environ 26°C.

Notre arrivée sur Venice, en bordure du Golfe du Mexique, s'est faite sans encombres vers 18h.

Je ne vous ai pas dit ce qu'on venait y faire!

Joseph est venu il y a trois semaines pour se chercher une résidence secondaire. Et en deux jours, il a trouvé!  L'acquisition d'un bien immobilier est autrement plus rapide que par chez nous! Joseph étant rentré chez lui dans le New Jersey après son week-end bonne pioche, tout s'est fait par correspondance/mail. Et trois semaines après, à savoir: hier, nous sommes venus prendre possession de la maison. Incroyable, non?

Il s'agit d'un "condo". Ce que les Américains appellent "condo" (short for "condominium"), c'est un appartement en copropriété dans une résidence. En l'occurrence, là, il s'agit d'une maison de plain pied dans un lotissement style maison de vacances. Pour la petite histoire, bien que son offre ait été acceptée tout de suite par le vendeur du bien, la copropriété avait d'abord refusé car il s'agit d'une résidence réservée... aux plus de 55 ans! Ils ne veulent pas de jeunes qui font la java en dégueulant dans le piscine ni de locataires saisonniers. Les gens viennent ici pour être au calme. L'agent immobilier a plaidé la cause de Joseph qui vient ici surtout pour des raisons de santé et pour aller pêcher avec son père, résultat: la copro a changé d'avis et a donné son aval. Conclusion: il va falloir montrer patte blanche pour à peu près tout ici afin de montrer que nous sommes dignes de la résidence!!

La couiiiiiiiisine.

La vue de la chambre d'amis.

Le salon. Les canapés paraissent tout petits alors qu'ils sont super grands!  Je sens que l'immonde tableau rose va dégager dans pas longtemps.

La chambre d'amis.

Le dressing de notre chambre, tellement grand  qu'on peut rentrer à dix dedans!! Presque une pièce à part entière!
Nous sommes accueillis par l'agent immobilier qui a réalisé la vente. Angie, une dame d'un certain âge, pomponnée, maquillée, bijoutée, en train d'astiquer sa grosse berline noire rutilante bien qu'elle soit en tenue de ville. Ici, tout le monde s'appelle par son prénom, le client comme le professionnel. Angie nous donne les clés, nous félicite, et dit à Joseph: "Bien. Tu prends possession de la maison, vous posez vos affaires, et tu emmènes manger ta girlfriend au Daïquiri Deck pour y prendre du bon temps. C'est la maison qui offre, ça nous fait plaisir". WOW! Si je m'attendais à ça! Un repas à l'oeil payé par l'agence immobilière! Bon, en même temps... ça leur coûte pas grand chose sur la commission qu'ils touchent suite à la vente. Une façon de remercier le client d'être passés par eux. Oh, à ce propos: Joseph m'expliquait hier soir que la raison pour laquelle il était passé par cette agence est que l'agence dans laquelle il voulait initialement aller n'était pas accessible aux fauteuils roulants. Il s'est "rabbatu" sur la suivante dans la rue, accessible, elle. Hé bien tant pis pour l'agence d'à côté, ils ont foiré une vente, voilà ce que c'est que de ne pas mettre de rampe!

Nous prenons donc possession de la maison, déjà meublée et équipée. Inspection et bricolage au programme: je dois enlever la porte de la salle de bains qui ne permet pas le passage du fauteuil. C'est chose faite en 5 minutes: il s'agit de charnières et non de gonds. Nous déchargeons la voiture (ah au fait, nous sommes partis avec le Dodge et non la Saturn bleue: http://www.youtube.com/watch?v=kD_ZfdWw4c0), mettons l'eau en route, vérifions que tout fonctionne, puis nous nous rendons au Daïquiri Deck pour profiter de notre soirée. C'est là qu'on se dit que la Floride est un monde à part: nous sommes lundis soir, c'est  encore l'hiver, mais l'ambiance est caliente. Jeunes serveuses bronzées et souriantes en mini-short baskets, cocktails, fruits de mer et autres classiques américains aussi.

Suite à quoi  nous nous baladons sur Venice Avenue, la rue principale de la ville avec ses petites boutiques. Qu'il fait bon se balader le soir à 22h sans veste... J'ai oublié ce que c'est.

Puis direction notre hôtel, Le Best Western Ambassador Suites de Venice, car d'une il était prévu que nous ayons les clés de la maison aujourd'hui mardi uniquement, et de deux nous voulions impérativement avoir internet le soir pour régler diverses choses. Internet sera normalement opérationnel cet après-midi dans la maison car nous avons RDV pour l'installation du téléphone/télé/internet.

Au programme aujourd'hui : faire les courses de première nécessité mais aussi un petit passage par Home Depot, l'équivalent de notre Castorama ou BricoMan. Bref, la routine des installations, quoi!

vendredi 8 mars 2013

Let it snow.

Surprise ce matin au réveil: tout est blanc. Non pas que ce soit exceptionnel; on est en hiver tout de même et dans des latitudes qui le permettent. 

Mais la tempête est arrivée avec deux jours de retard. Hier soir, Patty, le frère de Joseph qui habite dans le nord-est du New Jersey, nous a appelés pour dire que c'était carrément le blizzard chez eux. Ils sont plus à l'intérieur des terres, c'est normal. Chez nous, sur la côte, c'est toujours plus doux.

Joseph n'en peut plus de ces conditions hivernales qui l'empêchent de sortir. Pour info: malgré une température de 22°C à la maison, les mains courantes de son fauteuil sont toujours extrêmement froides l'hiver, et le métal étant conducteur, le froid accentue ses douleurs. Vivement la Floride!

Vue de la chambre.

jeudi 7 mars 2013

Marges.

La marge, c'est ce qui fait tenir la page.

C'est le sujet d'une dissertation qui nous avait été donné lors de mes études de lettres. Ma composition avait apparemment plu au professeur de l'époque qui m'avait gratifiée d'une note fort honorable avec moult compliments sur ma rédaction et ma réflexion. Et tout pendant que j'étais fière d'avoir pondu quelque chose qui semblait convenir, je me suis longtemps demandé, même plusieurs années après, et malgré les explications que j'ai apportées et étayées dans ma composition, ce que cette citation pouvait franchement bien vouloir dire.

Hé bien cette expression n'a jamais pris autant de sens que depuis que je traverse des moments difficiles.

Les marges qui font tenir la page, c'est vous.

Ma famille proche évidemment, avec une pensée particulière pour mes cousins et mes cousines, en qui j'ai trouvé soutien et réconfort et avec qui j'ai tant partagé.
Mes amis bien sûr, fidèles confidents et accompagnateurs de moments, les bons comme les mauvais.
Des collègues, aussi, bienveillants, attentionnés et présents.

La marge n'est ni secondaire ni accessoire; elle appartient à la page et lui donne sa tenue.

Mes pages, c'est avec vous que je les compose, les remplis et les construis. Loin, mais proche quand même, par la pensée.

Alors à tous: je vous dis merci.

lundi 4 mars 2013

Lois stupides.

Sur Yahoo news, il y a quelques semaines de cela, on avait lu avec mon frère que le Sénat venait d'abroger la loi stipulant qu'à Paris, les femmes n'étaient pas autorisées à porter de pantalon sauf si elles marchaient en tenant leur guidon de bicyclette ou leur cheval.

En parlant de cela à Joseph, on s'est bidonné hier soir en lisant le site http://www.dumblaws.com/ qui répertorie les lois stupides aux USA, état par état.

Je vous en livre quelques unes:

- dans l'état de Washington, toute personne ayant l'intention de commettre un délit doit immédiatement prévenir la police de ses intentions.


- Interdit de faire des grimaces à un chien sous peine d'amende dans l'Oklahoma.

- Au Texas, il est interdit de tirer sur un bison depuis le deuxième étage d’un hôtel.

- A Fairbanks, il est illégal de donner de l'alcool a une souris. 

- Dans l’Indiana, il est illégal de teindre un oiseau ou un lapin.

- L
écher un crapaud est interdit à Los Angeles.

- Il est interdit de promener son chameau entre seize et dix-huit heures en Floride.
  
- Si vous laissez votre éléphant attaché à un parcmètre, vous devez vous acquitter de la somme comme pour un véhicule traditionnel.

- En Alabama, seule la position du missionnaire est autorisée.


En Louisiane et en Floride, il est interdit d'avoir une relation sexuelle avec un porc-épic.  

 - Il est interdit de porter des santiags si l’on ne possède pas au minimum deux vaches.
  
- Dans le New-Jersey, il est interdit de sortir dans les rues, si le pantalon n’est pas coordonné avec la chemise.
   
- Il est interdit de s’allonger sur les rails à Portland.
 
 
- En Arizona, les femmes n’ont pas le droit de conduire un véhicule en robe de chambre.

- Dans plusieurs villes de Louisiane et du Tennessee,  une femme n'a le droit de conduire une voiture que si son mari court devant le véhicule en agitant un drapeau rouge pour prévenir les piétons et les autres véhicules.
  
- En Louisiane, s’endormir sous un casque séchant est passible d’une amende pour la cliente et le gérant du salon de coiffure.

- En Floride, les femmes ne sont pas autorisées à casser plus de trois assiettes par jour.

Mais aussi ailleurs:

- En Chine, vous pouvez aller à l'université seulement si vous êtes intelligent (voilà une loi qui viderait nos facs en France). 

Et en France, précisément:

- Nul ne doit prénommer son cochon Napoléon.

- Il est illégal de s'embrasser sur les rails.

- Tout le monde doit posséder une botte de foin chez soi au cas où le roi passe avec son cheval.

Il paraît même qu'en France il est interdit de travailler plus de 35 h ! 

:-p

dimanche 3 mars 2013

Jersey Shore.

Hier, samedi 2 mars, nous avons profité du temps clément, grand soleil malgré le froid, pour aller faire une petite balade sur le littoral et aller dépenser quelques dollars aux jeux d'arcade de Point Pleasant où Joseph se rend ponctuellement.

Nous nous sommes tout d'abord rendus à Mantoloking, à quelques minutes au sud de chez Joseph. Pour rappel, j'avais publié le dimanche 11 novembre un post sur cette ville qui était fermée jusqu'à nouvel ordre. Les photos que j'avais publiées faisaient froid dans le dos. Ce que nous avons vu hier également.

La route n'a été réouverte que la semaine dernière, soit près de 4 mois après le passage de Sandy. Il en reste, du boulot, ... La circulation était dense sur cette route unique qui longe la côte. Beaucoup de curieux, comme nous, passent pour voir l'inimaginable. Mais il n'est pas possible de s'arrêter: la police est à presque tous les carrefours pour éviter que des bouchons soient créés par les gens qui prennent des photos; celles-ci ont donc été prises en roulant. Enfin, je roulais et Joseph les a prises pour moi.

(Petit aparté: j'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la conduite ici. Bien plus cooooooool qu'en France.)

La deuxième raison de la présence de la police est de protéger conte les cambriolages. En effet les riverains ne peuvent s'y rendre qu'avec un laisser-passer et une preuve de domicile quelques heures par jour. Le reste du temps, ces maisons sont abandonnées. Un panneau lumineux indique même qu'un couvre-feu est encore en vigueur pour les piétons à Mantoloking en ce mois de mars.

Cette première photo est bien moins impressionnante qu'en réalité:  imaginez une énorme maison penchée tout entière de 45° sur une arête vers l'arrière. Le zoom ne permet pas de s'en rendre compte; on le devine avec le plancher soulevé, mais en réalité, vous vous demandez comment la maison ne s'est pas écroulée depuis:



Comme souvent, ce sont les rez-de-chaussée qui ont été ravagés, mettant en péril le reste de l'habitation:


Oops.
 J'ai été très impressionnée par ce toit posé à même le sol. Vous remarquerez que le devant de la propriété est encore ensablé:


D'autres vues impressionnantes:



Les camionnettes de travaux sont foison sur les routes et trottoirs: électriciens, chauffagistes, menuisiers, ... ça travaille dru. 

Suite à cet état des lieux nous avons rejoint la salle de jeux d'arcade de Point Pleasant pour y passer une petite heure. Poker électronique, flipper (on y joue ensemble, j'aime bien), air hockey (j'ai gagné!), Skee ball. 

vendredi 1 mars 2013

Suspecte.

Le décollage de Charles de Gaulle ce matin vendredi s'est fait dans de bonnes conditions. Le vol a été bon. J'ai pu me mater quelques films et écouter un peu de musique. Mais dormir... toujours pas! C'est un truc que je n'arrive pas à faire en avion. Et cette fois-ci, pas la main de Joseph à serrer pour me rassurer quand monte l'adrénaline pendant les turbulences. Alors j'ai compté mes traversées de l'Atlantique depuis la première fois où je suis venue rencontrer Joseph, soit en juillet 2011, comme certains comptent leurs moutons. C'est la neuvième fois que j'y vais. Donc ma dix-septième traversée en un an et demi. Ah ouais, quand même. Je suis pas un peu maso, moi qui ai la phobie de l'avion??

L'arrivée à Newark a été nettement moins drôle... Déjà: 400 personnes (au moins) devant moi à l'immigration. Non non, je ne suis pas marseillaise. Trois avions ont atterri en même temps et le temps que je descende de l'avion (je suis toujours assise à l'arrière), bonjour la file d'attente. Une ligne du hall comprend en moyenne entre 80 et 90 personnes. Et là il y avait 5 lignes. Faites vos calculs. L'avion a atterri avec une heure d'avance (7 heures de vol "seulement" aujourd'hui, c'est exceptionnel), mais autant vous dire que l'heure a été rattrapée, et de loin, par l'attente d'un guichet à l'immigration.

Enfin, c'est mon tour. L'agent de l'immigration trouve mon profil suspect. Il me demande de le suivre dans la salle de contrôle où ils envoient tous les cas suspicieux. On me demande de m'asseoir et d'attendre. Je suis appelée. Enfin... disons que je reconnais ce qui semble être mon nom et mon prénom, tous les deux imprononçables pour un anglophone. L'agent débute son interrogatoire: vous venez pour quoi? Il fait quoi votre petit ami? Vous repartez quand? Vous avez du travail ici? Vous êtes sûre? De quoi vivez-vous en France? Vous travaillez où? D'où avez-vous l'argent qui vous permet de voyager et de venir aussi souvent? Vous n'avez pas de travail ici? (déjà posé comme question...). Vous n'avez vraiment pas de travail ici? Parce que vous savez que votre programme ne le permet pas; vous le savez, oui?

Voilà...le fait que je vienne aussi souvent et sur des périodes plus ou moins longues, pour eux, c'est justifié par le fait que j'ai un travail ici et que je cherche à leur mentir.

Après avoir expliqué mon cas, à savoir: fonctionnaire de l'Etat français ayant pris une année de disponibilité après avoir vendu sa maison, il finit par me tamponner mon passeport et me souhaiter un bon séjour. Il ne fait pas bon être amoureuse et honnête par les temps qui courent...

Je peux enfin aller rejoindre mon cher et tendre qui, tellement heureux et impatient de me voir arriver, passe dessous les barrières et se précipite pour m'accueillir avec un joli bouquet et un gros câlin, sous le regard attendri des autres personnes qui attendent des proches ou des inconnus avec des pancartes.

*long soupir*

Voilà, j'y suis.  On est allé manger un bon burrito pour fêter ça =).