lundi 11 mars 2013

Atlanta et première soirée en Floride.

Nous avons quitté le New Jersey samedi matin direction le sud, et la Floride plus particulièrement. La route étant très longue, près de 2000 km jusque Venice, nous avons fractionné notre voyage en deux étapes.

La première vendredi soir à Florence, en Caroline du Sud. La seconde à Atlanta, en Géorgie. Un détour en fait car c'était l'occasion de passer voir Christy et Simon, la soeur de Joseph et son mari qui ont emménagé ici l'été dernier (voir posts de juillet dernier "North Carolina", "Dans les terres de Pocahontas", "On the road again" pour ceux qui veulent les détails).

La route vers le sud nous fait passer les lieux suivants: Philadelphie (Pennsylvanie), Baltimore (Maryland), Washington DC, la capitale, Richmond (Virginie), les terres de Pocahontas (ça c'est pour l'anecdote; c'est à Chester, en Virginie), puis direction la Caroline du Nord et du Sud. Une fois en Virginie, on entre dans "le Sud". Ceux d'entre vous qui  me suivent depuis l'été dernier savent ce que ça signifie: la limite est clairement marquée linguistiquement, idéologiquement et culturellement. Et aussi il est vrai dans les habitudes alimentaires... En gros, au sud, ça vole pas haut. C'est l'attachement  à la religion (religiosité dirais-je même: créationnisme et compagnie), et ça mange très gras, très salé et très beaucoup. Amateurs de finesse, s'abstenir; ou remonter dans le nord. Mon jugement paraît sans appel mais c'est c'est malheureusement assez fidèle à la réalité "redneck" (Amérique profonde). Pour autant je suis contente d'y passer et même de sillonner un peu ces états. Se rendre compte par soi-même des clichés véhiculés est assez amusant, en fait.

Pour autant, l'Américain des états du sud est fort accueillant. Quelques faits.

La conduite est un peu plus nerveuse dans le sud. C'est un défilé incessant de pick-ups et de gros véhicules utilitaires, sur des routes aussi longilignes que désertes, bordées par quelques fermes ou mobile-homes qui servent d'habitation. La vitesse maximale autorisée passe de 65 miles/heure dans le nord à 70 miles /heure dans le sud. Un bon 118 km/h, quoi! On en vient presque à crier hourrah quand on peut gagner quelques km/h supplémentaires par heure. Non pas que je sois une fana de vitesse, mais punaise, de si grands axes dégagés et longilignes avec cette restriction de vitesse, c'est frustrant. Et ô combien. Car la police est présente et ce n'est pas le moment de déconner. Aux Etats-Unis en général, et dans le sud, en particulier, on ne rigole pas trop avec la police. A ce sujet, un détail: si la police vous arrête sur la route, contrairement à chez nous, c'est derrière votre véhicule qu'elle se postera avec les gyrophares et la sirène et non devant après vous avoir dépassé. Et c'est arrêt immédiat, à savoir que si vous êtes sur la voie de gauche, il se peut que vous deviez vous arrêter sur le bas-côté gauche. C'est d'ailleurs souvent là que se trouvent les véhicules de police ou de shériff. Ah, ça, j'avoue, la voiture de shériff, toute une légende!

Et en parlant de voie de gauche, sur certains tronçons autoroutiers, elle est exclusivement réservée aux HOV, à savoir "High-Occupancy Vehicles", à savoir pour les véhicules de 2 personnes ou plus. Cette mesure a été prise pour inciter les gens à faire du covoiturage et donc des économies d'énergie. A l'approche de certaines grandes villes, si vous êtes seul dans votre véhicule, vous n'avez pas le droit de rouler sur la voie la plus à gauche sous peine d'amende. On reconnaît cette spécification à l'aide du diamant sur le panneau et au sol sur la voie concernée:


Notre pause à Florence samedi soir n'était qu'une étape manger-dodo. Un sympathique dîner à Chili's (40 minutes d'attente tout de même!).

Dimanche, arrivée à Atlanta vers 14h30. Charmante petite maison de la soeur de Joseph et son mari. Pas le temps de se poser, ils nous emmènent manger quelque chose de léger dans un boui-boui sympa pas loin de chez eux. L'endroit est blindé, même en plein après-midi, où les gens viennent indifféremment pour manger, grignoter, boire. Pour Christy, Simon et moi: salade (oui, vous avez bien lu, j'ai pris une salade... C'est bien la première fois que je vais au resto pour prendre une salade! Mais c'est parce que l'heure du dîner qu'ils avaient réservé approche et que je veux avoir encore faim); pour Joseph: une assiette de brocolis. Il ADOOOOOOOOOOOORE les brocolis. A bon entendeur...

La sympathique terrasse de la maison de Christy et Simon, en plein Atlanta,  le pied!

S'ensuit un tour en voiture à quelques "blocks" du lieu de naissance de Martin Luther King, puis une visite-éclair du laboratoire de Christy à la Georgia State University, où elle enseigne au Département de Géologie.

Bien curieuse bâtisse: c'est un ancien parking à plusieurs niveaux réhabilité que l'Université a racheté. Conclusion: la plupart des pièces sont sans fenêtres, y compris quelques salles de cours. C'est... bizarre! Les rampes des véhicules servent carrément de couloirs, mais que c'est bizarre! A l'inverse, elle nous montre un amphi où elle enseigne une fois par semaine de l'autre côté de la rue: ses murs sont de grandes baies vitrées qui donnent sur la rue. Conclusion: le tout-passant de la rue peut voir les étudiants et leur prof; les étudiants sont distraits en permanence par ce qui se passe dans la rue. Et je précise que c'est à un carrefour, histoire de bien perturber tout le monde. J'aurai ainsi vu à quoi ressemble une université américaine. Une fois de plus: mêmes constats que pour celui du lycée visité en octobre dernier dans le New Jersey: les locaux et le matériel sont loin d'être modernes.

Le soir, nous nous rendons à Decatur, pour une petite virée sympa dans un resto à tapas, The Iberian Pig. Nous garons la voiture près d'un grand arbre dont le tronc biscornu intrigue ma belle-soeur et son mari biologistes. Séance observation, comme souvent avec eux, et là, surprise en levant les yeux! Nous assistons à une scène complètement incongrue pour un centre-ville: un faucon est en train de terroriser un écureuil. Rapport de force naturel: nous observons la scène immobile avec beaucoup de curiosité. L'écureuil est tétanisé et n'ose pas bouger d'un millimètre.





C'est beau, non?

Lundi matin, nous quittons Atlanta pour le Sunshine State: la Floride. Une traversée interminable de la Géorgie. Route d'un ennui inénarrable. Rien à perte de vue. La cambrousse totale.

La végétation change radicalement une fois passé Gainesville, dans le nord de la Floride. Les hauts arbres laissent place à une végétation plus près du sol, très dense et très verte. Les palmiers sont foison.  Nous sommes en climat subtropical. La température est à 81°F, soit environ 26°C.

Notre arrivée sur Venice, en bordure du Golfe du Mexique, s'est faite sans encombres vers 18h.

Je ne vous ai pas dit ce qu'on venait y faire!

Joseph est venu il y a trois semaines pour se chercher une résidence secondaire. Et en deux jours, il a trouvé!  L'acquisition d'un bien immobilier est autrement plus rapide que par chez nous! Joseph étant rentré chez lui dans le New Jersey après son week-end bonne pioche, tout s'est fait par correspondance/mail. Et trois semaines après, à savoir: hier, nous sommes venus prendre possession de la maison. Incroyable, non?

Il s'agit d'un "condo". Ce que les Américains appellent "condo" (short for "condominium"), c'est un appartement en copropriété dans une résidence. En l'occurrence, là, il s'agit d'une maison de plain pied dans un lotissement style maison de vacances. Pour la petite histoire, bien que son offre ait été acceptée tout de suite par le vendeur du bien, la copropriété avait d'abord refusé car il s'agit d'une résidence réservée... aux plus de 55 ans! Ils ne veulent pas de jeunes qui font la java en dégueulant dans le piscine ni de locataires saisonniers. Les gens viennent ici pour être au calme. L'agent immobilier a plaidé la cause de Joseph qui vient ici surtout pour des raisons de santé et pour aller pêcher avec son père, résultat: la copro a changé d'avis et a donné son aval. Conclusion: il va falloir montrer patte blanche pour à peu près tout ici afin de montrer que nous sommes dignes de la résidence!!

La couiiiiiiiisine.

La vue de la chambre d'amis.

Le salon. Les canapés paraissent tout petits alors qu'ils sont super grands!  Je sens que l'immonde tableau rose va dégager dans pas longtemps.

La chambre d'amis.

Le dressing de notre chambre, tellement grand  qu'on peut rentrer à dix dedans!! Presque une pièce à part entière!
Nous sommes accueillis par l'agent immobilier qui a réalisé la vente. Angie, une dame d'un certain âge, pomponnée, maquillée, bijoutée, en train d'astiquer sa grosse berline noire rutilante bien qu'elle soit en tenue de ville. Ici, tout le monde s'appelle par son prénom, le client comme le professionnel. Angie nous donne les clés, nous félicite, et dit à Joseph: "Bien. Tu prends possession de la maison, vous posez vos affaires, et tu emmènes manger ta girlfriend au Daïquiri Deck pour y prendre du bon temps. C'est la maison qui offre, ça nous fait plaisir". WOW! Si je m'attendais à ça! Un repas à l'oeil payé par l'agence immobilière! Bon, en même temps... ça leur coûte pas grand chose sur la commission qu'ils touchent suite à la vente. Une façon de remercier le client d'être passés par eux. Oh, à ce propos: Joseph m'expliquait hier soir que la raison pour laquelle il était passé par cette agence est que l'agence dans laquelle il voulait initialement aller n'était pas accessible aux fauteuils roulants. Il s'est "rabbatu" sur la suivante dans la rue, accessible, elle. Hé bien tant pis pour l'agence d'à côté, ils ont foiré une vente, voilà ce que c'est que de ne pas mettre de rampe!

Nous prenons donc possession de la maison, déjà meublée et équipée. Inspection et bricolage au programme: je dois enlever la porte de la salle de bains qui ne permet pas le passage du fauteuil. C'est chose faite en 5 minutes: il s'agit de charnières et non de gonds. Nous déchargeons la voiture (ah au fait, nous sommes partis avec le Dodge et non la Saturn bleue: http://www.youtube.com/watch?v=kD_ZfdWw4c0), mettons l'eau en route, vérifions que tout fonctionne, puis nous nous rendons au Daïquiri Deck pour profiter de notre soirée. C'est là qu'on se dit que la Floride est un monde à part: nous sommes lundis soir, c'est  encore l'hiver, mais l'ambiance est caliente. Jeunes serveuses bronzées et souriantes en mini-short baskets, cocktails, fruits de mer et autres classiques américains aussi.

Suite à quoi  nous nous baladons sur Venice Avenue, la rue principale de la ville avec ses petites boutiques. Qu'il fait bon se balader le soir à 22h sans veste... J'ai oublié ce que c'est.

Puis direction notre hôtel, Le Best Western Ambassador Suites de Venice, car d'une il était prévu que nous ayons les clés de la maison aujourd'hui mardi uniquement, et de deux nous voulions impérativement avoir internet le soir pour régler diverses choses. Internet sera normalement opérationnel cet après-midi dans la maison car nous avons RDV pour l'installation du téléphone/télé/internet.

Au programme aujourd'hui : faire les courses de première nécessité mais aussi un petit passage par Home Depot, l'équivalent de notre Castorama ou BricoMan. Bref, la routine des installations, quoi!

2 commentaires:

  1. PAS-SION-NANT ! je voudrais y être, mais en mm temps, on le vit avec vous. Il ne manque que la carte pour suivre le trajet.
    Bonheur et repos à tous les 2.

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    1. Ben pour la carte, tu cliques https://maps.google.com/ et tu rentres point A: Manasquan, point B: Florence, point C: Atlanta, Point D: Venice. Pour le point G c'est toi qui vois. :-p

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