dimanche 24 novembre 2013

Sacrée poulette!

Je vous présente un blog que j'adore:

[CLIC DROIT PUIS " OUVRIR DANS UN NOUVEL ONGLET"]

http://lesbellesendormies.blogspot.fr/

Sa créatrice présente dans des dessins ses expériences douces-amères, rigolotes ou décalées de personne en fauteuil en France. J'adore!

J'ai découvert ce petit bijou d'humour au cours de pérégrinations sur internet et je vous propose aujourd'hui, vous aussi, de vous laisser emporter par la lecture de ces vignettes courtes et amusantes. Mais pas que.

Et si vous aimez son travail, n'hésitez pas à le lui faire savoir en commentant l'une ou l'autre de ses publications et bien sûr en partageant son blog autour de vous!

Je vous laisse aussi apprécier son travail d'artiste-illustratrice à travers cet autre site:

http://www.eleonoredespax.com/

dont voici un extrait:

In Utero- © Éléonore Despax


Et puis si elle me lit, je la salue bien amicalement et lui renouvelle mes félicitations pour son blog très réussi. Hi Eléonore! =)

mardi 19 novembre 2013

Impressions.

Un petit exposé rapide de ce que j'aime aux USA et de ce qui me plaît moins. Cela n'est pas exhaustif, il y a plein d'autres sphères ou détails qui me restent à écrire, mais je vous livre pour l'heure mes impressions suivantes.

J'aime:

La liberté.

Tout simplement.

L'absence de suspicion et de jugement sur vos faits et gestes, ça, c'est bonnard.
Avant toute chose, le sentiment de liberté car le regard des autres importe peu ici. Pas de jugement sur la tenue vestimentaire ou sur le physique, à l'inverse de la France où qu'on le veuille on non, la pression sociale est très prégnante (petit clin d'oeil à certaines de mes anciennes collègues pour qui la façon de s'habiller et le prix que tu mets dans tes vêtements et tes accessoires détermine ta qualité intrinsèque lors du scan de ta personne le matin en salle des profs). Ma belle-soeur m'expliquait qu'aux USA, contrairement à l'Europe, il n'était pas mal vu de se balader en baskets quand tu es une fille et en tenue de ville, car ici les gens aiment bien se mettre à l'aise quand ils quittent le travail soit à pied, soit pour prendre un transport en commun. Il est donc très courant de partir avec deux paires de chaussures: l'une pour le trajet, l'autre pour le lieu de travail proprement dit. Elle s'est par contre sentie mal à l'aise de faire cela en Europe, car elle sentait le regard moqueur ou à tout le moins surpris des gens. L'apparence compte chez nous bien plus que le confort.

La liberté, aussi, de prendre strictement ce qu'on veut au resto par exemple, à savoir juste un verre d'eau et une petite entrée si on n'a pas faim, ou que la personne qui accompagne ne consomme rien. Pas de regard qui tue, pas de supplément de principe, pas de sale remarque des serveurs. C'est open et toujours avec le sourire. Bon, je dis ça mais vous vous doutez bien que sur une tablée, je ne suis jamais celle qui ne consomme rien! Idem dans les hôtels: vous êtes cordialement invités à prendre avec vous dans la chambre un café (gobelets avec protection prévus pour) et/ou des muffins ou tout autre assiette de nourriture disponible au buffet du petit déjeuner. Souvent même, un petit buffet avec des cookies, du café et du thé est à disposition gratuite 24/24 à la réception de l'hôtel. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, les gens n'en abusent absolument pas. Pour eux, buffet à volonté ne signifie pas comme chez nous goinfrage obligatoire. Sans doute - explication toute personnelle- car l'abondance de biens et de nourriture rassure et n'implique pas de frustration anticipée de manque. Aux Etats-Unis, le manque n'est pas au programme. J'y reviendrai dans la partie "Ce que je n'aime pas".

La discipline.

Je l'évoquais déjà dans l'un de mes posts consacrés à la gestion de l'ouragan Sandy. Autant les Américains sont casual (décontractés), autant ils sont disciplinés: respect de la loi, du code de la route sans aucun énervement ou volonté de transgresser. A ce propos, petite parenthèse sur les STOP. Je crois l'avoir déjà évoqué: quand plusieurs voitures arrivent de routes différentes à un carrefour où il y a 4 stops, la règle qui s'applique est la suivante: le premier qui s'est arrêté repart le premier. Et contre toute attente, ça roule. Les gens sont très attentifs et ça ne leur viendrait pas à l'idée de forcer le passage pour passer le premier. Mais d'où nous vient ce tempérament, en France, de toujours vouloir gagner quelques secondes et d'être prioritaire? Encore heureux que c'est réglementé!
La discipline est aussi de mise ici dans les files ou dans les restos, même quand on vous annonce une demi-heure d'attente. Les gens font preuve d'une patience qui peut déconcerter (quand on est français et un peu speed comme moi). Bon, je dis ça, mais... la patience n'est pas la qualité maîtresse de mon cher et tendre.

L'hospitalité des gens.

Je n'ai pas le souvenir de m'être sentie mal accueillie quelque part ici, que ce soit chez des particuliers ou chez des professionnels (en tant que cliente. En tant que collègue ou employée, je pense que c'est une autre paire de manches...). Contrairement à ce qui se dit en France sur l'individualisme des Américains, qui n'est pas fondé, l'attention portée à la personne est un vrai principe de vie. Cette culture a le mérite de différencier les choses, à savoir: évidemment que dans le cadre d'une banque ou d'une assurance, vous êtes traités commercialement à la hauteur des garanties que vous avez souscrites. Mais pour ce qui est de l'humain proprement dit, les rapports sont toujours cordiaux et avenants et la charité souvent bien ordonnée. Les Américains aident volontiers, mais comme je le disais, surtout après s'être aidés eux-mêmes. Il est donc vrai (et légitime) que les situations d'assistanat sont très mal perçues.

L'accessibilité pour les personnes en situation de handicap. 

Une fois de plus, on dit les Américains individualistes, mais s'il y a une société qui donne un sens au terme d'inclusion, au moins en termes d'accessibilité, ce sont bien les Etats-Unis, grâce aussi à une loi de poids qui est respectée depuis 1990. Je ne dirais qu'une chose: Joseph est paraplégique, mais ne se sent ni se définit comme "handicapé" dans son pays; c'est après son deuxième séjour en France qu'il m'a dit "maintenant je me sens handicapé car ici, on me le fait comprendre par le manque d'accessibilité".  Là-bas, on pense à la personne qui se déplace et au partage d'un espace public par tous; ici, au handicap avant tout. A méditer...

Ça ne me plaît pas:

La consommation à outrance et ses gâchis.

Là, je dois dire, cet aspect m'a surpris dès mon premier jour ici et ne s'est jamais dissipé. Il est vrai que les excès sont de mise. Alimentaires, énergétiques... Prendre sa voiture pour un oui pour un non plusieurs fois par jour car il manque un produit de consommation tout à fait secondaire (y compris le soir à 22h et qui peut attendre le lendemain), l'abondance de biens et l'éventualité d'en disposer à la demande est très déconcertant et va à l'encontre de tout ce qui nous est inculqué en France dans le cadre de la consommation responsable... également appelé aussi pour moi "bon sens" mais le bon sens semble conditionné par des notions de besoin tout à fait différentes en Europe et en Amérique. Je me rappelle que l'étude des besoins (primaires, secondaires, tertiaires) faisait partie de mon programme de techno en 5ème. En France, nous retenons qu'un besoin peut être tertiaire et donc appartenir à la sphère de l'accessoire; ici, un besoin est un besoin puisqu'il est identifié comme tel. Un Américain a ainsi besoin d'avoir un distributeur de glaçons à l'étage de sa chambre d'hôtel; cela fait partie des services quasi obligatoires des hôteliers ici. Il se peut que certains lecteurs trouvent ma description peu objective, mais après en avoir discuté avec quelques autochtones, il en est ressorti que le seul fait que je pose la question concernant les distributeurs de glaçons prouvait que je n'en avais pas saisi l'importance.

A ce sujet, à ajouter sur la liste des "J'aime pas": la glace dans les boissons. Toute boisson servie aux USA l'est avec une pelle de glaçons, qui remplissent vos verres à hauteur de moitié. Alors si vous êtes comme moi et que vous n'appréciez vos boissons qu'à température ambiante (à quelques rares exceptions près: vins blancs of course), votre demande "no ice, please" est toujours comparée à un énorme pavé dans une mare (gelée). Et je rappelle aussi  que la contenance d'un verre ici est de 50 cl. Je me rappelle le premier verre de jus de fruit qui m'a été servi... Moi qui me contente d'un maximum de 20 cl que j'ai souvent du mal à finir, je me suis demandé si ma belle-mère pensait que j'avais besoin de m'abreuver après être venue à pied de France la première fois que je suis allée voir Joseph. Je pensais qu'elle m'avait servi à boire dans un vase.

Le calcul des pourboires au resto.

J'ai fini par m'y faire avec l'expérience, mais bon sang, que c'est contraignant... L'avantage est évidemment qu'il est rare d'être mal servi car "Pay your server" signifie bien que vous le rémunérez à hauteur du service fourni, et les serveurs américains tiennent à leur pourboire. Je pensais naïvement que tous les Américains avaient ça en eux et le faisaient d'instinct, mais je me rends compte que le moment de l'addition est toujours aussi celui de la discussion entre hôtes pour calculer le pourcentage de l'addition au plus proche. 10% de l'addition minimum, mais dans les faits, les pourboires laissés dépassent souvent les 15% car les Américains ont conscience du travail réalisé et il est récompensé. Mais je rencontre aussi de plus en plus de gens qui sont mécontents de ce système de payer son serveur, et certains clients réclament un système à l'européenne, où l'on paye une prestation tout compris sans mettre à contribution la participation en extra.

Les douches sans flexible.

Grrrrr. Ça me fait toujours râler car j'aime me laver les cheveux avec la douche dans la main, et toutes les douches que j'ai vues, chez les particuliers ou dans les hôtels, sont encastrées. Ce n'est pas pratique non plus pour passer un coup de jet dans la baignoire pour la nettoyer. Bon, question d'habitude personnelle.

La clim.

Partout, tout le temps, et trop froide. Je suis souvent congelée dans les cinémas, les restos ou les centres commerciaux. Je ne comprends pas le pourquoi cette climatisation à outrance. Idem dans les maisons. Toutes celles que j'ai visitées ou dans lesquelles je vis aux USA ont un système de climatisation, hiver comme été. Souvent accompagné dans les hôtels de ce bruit de soufflerie fort incommodant, mais là aussi: perception personnelle car Joseph, lui, ne l'entend même plus. Cela fait partie des bruits de fond des habitations.

Le coût prohibitif des études en college et la nécessité pour tout étudiant de commencer dans la vie avec un crédit d'études.

Wikipedia indique que le coût moyen d'une année universitaire est de 6 500 dollars, mais une bonne université tourne plutôt autour de 25 000 dollars l'année. C'est en tout cas ce qu'il en a coûté aux personnes que j'ai recontrées. Cela signifie, en clair, que l'étudiant qui finit ses études et trouve un emploi doit inclure dans ses frais, en plus du logement et des frais courants, le remboursement du crédit d'études qui tourne autour de 500 euros sur plusieurs années, et qui dépend de votre premier salaire. Si la banque estime que vous pouvez payer plus, elle vous fera payer plus.


Ça m'inquiète: les soins et la santé en général.

Là, je dois dire, gros gros point noir pour moi. Il suffit de connaître un peu l'histoire personnelle de Joseph et de celle de sa famille pour avoir de sérieux doutes sur la qualité ou la prise en charge de certains soins... J'ai bien dit certains. Et je ne parle même pas de l'aspect financier. Là, c'est un autre monde, c'est sûr..

... et la protection des clients dans le monde bancaire. Mes quelques mésaventures l'an dernier m'ont permis de me rendre compte que le client, en France, était bien protégé contre les fraudes. Je vous le dis car on a l'impression que ce n'est pas le cas, mais la France est un pays où le client a une garantie d'interlocuteur et de remboursement en cas de gros pépin. Croyez-moi sur parole. C'est en discutant avec Joseph que nous nous sommes rendus compte de la différence de traitement et de sécurité propres à nos deux pays. La protection des données est également accrue en France. C'est donc un fier cocorico que je chante ici!

En tout cas, je me sens toujours dans un état de sérénité bien plus important quand je suis aux Etats-Unis que lorsque je suis en France; cela s'est vérifié à chacun de mes 13 séjours chez l'oncle Sam depuis deux ans (hormis passage et conséquences de l'ouragan Sandy l'an dernier) et cela est aussi pour moi un indicateur important. Des questions?

mercredi 30 octobre 2013

Education

Les mots et leur sens...

C'est au cours d'une banale discussion sur l'éducation des enfants d'un côté et de l'autre de l'Atlantique que je réalisai l'an dernier à quel point un contresens pouvait être porteur de conséquences et combien aussi les notions étaient ancrées socialement.

En France, quand on parle d'éducation, on pense avant tout à la façon d'éduquer ses enfants dans le cercle familial, à leur apprendre des principes de vie sociale pour qu'ils deviennent de bons citoyens respectueux de ses parents d'abord, puis des autres et des lois. On installe les cadres et les référents moraux qui permettront à l'enfant de s'insérer dans un cadre social. L'école vient compléter l'éducation par une acquisition des facultés intellectuelles, logiques, physiques et morales. Pour rappel, le ministère de l'Education Nationale était autrefois celui de l'Instruction Publique. Ce glissement peut paraître subtil (vaste sujet de discussion dans le monde de l'éducation nationale précisément) mais en anglais la différence est tranchée.

En anglais, education implique tout cadre autre que les parents: l'école, un institut, l'université... Ainsi, tout organisme extérieur au cercle familial  qui instruit les enfants et leur donne les outils pour réussir une carrière.

Je me souviens avoir dit, grosso modo, que l'un des problèmes rencontrés en France actuellement est que les parents attendent de l'institution qu'elle éduque leurs enfants à leur place. Ce à quoi Joseph m'avait répondu (nous ne savions pas alors que nous ne parlions pas de la même chose) que c'est évident que c'est à l'école d'educate, pas aux parents. Mais alors, avais-je répondu, quel est le rôle des parents? Le rôle des parents est d'apprendre à leurs enfants les bonnes manières, les formules de politesse, le respect des autres et comment se comporter en société pour ne pas déranger autrui, m'avait-il répondu. Ah. Nous étions donc bien d'accord, mais seulement, la terminologie n'est pas la même en français et en anglais.

Education in English: seulement en tant qu'élève. Education en français: en tant qu'enfant ET élève.

Je ne vais pas gloser davantage sur toutes les implications sociales et éducatives de cette disctinction, mais je voulais simplement vous évoquer cette conversation et attirer l'attention des non English speakers sur l'utilisation d'un mot mal traduit.

samedi 26 octobre 2013

Delaware, mon amour.

"- Dis, mon chéri, on part en week-end quelque part?

 -OK. Que penses-tu du Delaware?

Hop. Filons acheter un guide touristique, repérons les lieux de visite et faisons-nous la malle.

Quelques informations sur le Delaware. Cet état, souvent surnommé par les Américains le "DelaWHERE?" (DelaOU? Meuh non pas Delahousse, rooooo) tellement cet état est petit et éloigné de tous les autres que tout le monde s'en fiche.

Le Delaware, c'est où?

C'est là où c'est écrit "DE". En rouge, Manasquan, où Joseph habite. En vert, nos points de chute: Wilmington, New Castle, et plus au sud, la John Dickinson Plantation.





Le Delaware a été le premier état à ratifier la Constitution des Etats-Unis, obtenant ainsi son surnom de "The First State" que l'on voit sur toutes les plaques d'immatriculation.

En voici le drapeau:


"Liberty and Independence"

Et que dire... Le Delaware, c'est tout simplement... magique. Quelle bonne idée tu as eu là, mon chéri.

Ce panneau résume à lui seul nos deux jours de vadrouille:


Le Delaware, c'est une bouffée d'oxygène et d'Histoire avec un grand H. Les traces des 17è et 18è siècles sont encore très prégnantes et surtout visibles partout dans l'architecture des bâtiments et aussi quelquefois des infrastructures routières. Voir des voies pavées à l'ancienne aux USA, c'est extrêmement rare mais certaines villes ont fait le choix de la préservation historique au détriment de la modernité.


Eleutherian Mills



Notre périple a débuté par la visite du Hagley Museum and Library. Ce site enchanteur est situé en pleine nature, dans la vallée de la Brandywine, rivière au nom non moins enchanteur. Le site est l'endroit qu'ont choisi les du Pont de Nemours en 1802 pour l'exploitation de leurs poudreries. 


du Pont de Nemours... Tout une légende et une fois de plus, pour moi,  l'effondrement d'un mythe car je les croyais encore français! Que nenni!


Pierre Samuel du Pont de Nemours a quitté la France en 1799 pour des raisons politiques. Ce défenseur de Louis XVI a su saisir l'opportunité d'une nouvelle vie quand elle s'est présentée. C'est son fils, Eleuthère Irénée du Pont de Nemours, chimiste , qui a créé la fortune de la maison renommée encore aujourd'hui. Eleuthère Irénée ayant découvert que la poudre était de très mauvaise qualité en Amérique, il lui vint l'idée de repartir à Paris acheter une machine pour en fabriquer et se former aux techniques de fabrication en France. Il fonde ainsi en 1801 la maison de commerce Du Pont de Nemours. 


Les du Pont de Nemours, ou DuPont, écriture la plus courante maintenant, ont forgé la réputation du Delaware autant que l'industrie américaine. Que d'inventions à leur actif... Le nylon, le lycra, le kevlar, le teflon, ... toutes ces créations devenues appellations courantes indiquent à quel point les innovations de cette entreprise ont modifié et amélioré le quotidien de millions de gens mais aussi enrichi le monde scientifique. Le pavillon d'accueil de Hagley retrace sur trois étages l'installation de la famille sur le site et explique via des dioramas les techniques employées sur le site de la poudrerie et des moulins. Tellement intéressant que nous y avons en fait passé une heure et demie au lieu d'une demi-heure. Le deuxième étage présente une exposition sur le nylon: sa création à base de polymères, et toutes ses utilisations dans l'histoire, dans la vie courante, dans l'industrie, en astronomie, ... Enfin le troisième étage explique et expose toutes les implications des créations de DuPont. Vraiment, une visite très enrichissante. 

L'envie tout de même de terminer par un petit cocorico car si les du Pont de Nemours sont devenus un pilier de l'industrie américaine, c'est à la base grâce à des techniques importées de France, que ce soit les roues des moulins ou la fabrication de la poudre qui a fait la fortune d'Eleuthère Irénée. Certes, l'histoire a fait le reste et "le reste", c'est intégralement made in USA. Comme aime à me dire Joseph: "Les Français ont des idées, les Américains les améliorent et les produisent". Hé oui. Comme dirait Audiard à qui j'emprunte ma citation préférée: "Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche". CQFD. 


La raison de ma venue à Hagley était néanmoins autre: j'adore les jolies maisons de campagne et le guide nous présentait cette résidence comme la plus jolie et la plus complète des trois résidences de la famille du Pont pour comprendre l'esprit "du Pont de Nemours". C'est exactement ce que nous y avons trouvé. [NB les deux autres résidences, toutes proches, sont Winterthur et Nemours Mansion and Gardens]


Dès l'arrivée, on est happé par la vue bucolique de la Brandywine qui coule au milieu de la forêt. J'adore. C'est reposant et vivifiant en même temps.


[CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR]


La Brandywine coule paisiblement dans l'immense propriété.

Une partie du parc se visite en autonomie, puis un bus vous emmène à la propriété familiale des du Pont. Voici Eleutherian Mills, une vraie demeure de rêve pour moi:



Je ne me suis pas lassée de l'admirer de l'extérieur, ni de l'intérieur. Encore maintenant, je regarde la photo et je rêve. *soupir de plénitude* Je veux cette maison.

Elle me rappelle en bien des aspects le Palais Briau, à Varades (44), pas tant pour l'architecture de la maison elle-même que pour l'environnement extérieur: le porche et les jardins sauvages qui surplombent un terrain en contrebas, mais aussi l'intérieur de la maison, bourgeois et chaleureux. J'en profite pour faire un petit clin d'oeil à des lecteurs du Maine-Et-Loire qui me sont chers et que je sais fidèles à mon blog, Claire notamment. Je vous embrasse et vous me manquez ainsi que votre belle région dont je ne manque jamais de vanter les charmes. 

Notre promenade historique et bucolique a duré quelques heures sur ce domaine qui mérite clairement une journée complète de visite si on inclut la vieille école, les bâtiments des ouvriers, les moulins, les sites de la poudrerie. C'est en fait un site du 19è siècle complet qui a été conservé pour les visites à des fins historiques et didactiques. 

Suite à cette parenthèse enchantée qui a permis de faire une pause de tout et d'apprendre aussi énormément de choses, nous sommes revenus au monde moderne en nous rendant au mall de Christiana, près de Wilmington, la ville la plus peuplée du Delaware. Pour deux raisons: la première pour aller se restaurer (les malls sont d'excellents fournisseurs à bas coût pour une qualité somme toute correcte quand on sélectionne ses produits) et aussi par curiosité, car le Delaware est un taxfree state: 0% de taxes sur les biens dans cet état. Les visiteurs de passage sont nombreux dans ce centre commercial proche de la Pennsylvanie et du New Jersey.

New Castle

Après une nuit à l'hôtel Sheraton dans notre suite au lit King size (roooooo, fallait bien que je vous la case celle-là!), nous sommes repartis sur les chemins de l'histoire pour voir la ville la plus charmante que j'aie jamais vu jusque là aux Etats-Unis. J'ai nommé New Castle. Cette bourgade a fait le choix de la conservation historique de ses rues. C'est pour le grand plus grand plaisir des amateurs d'histoire car chaque maison, chaque pan de trottoir porte en lui des siècles de vie. La balade qui devait ne prendre qu'une petite heure s'est doublée en temps car mon oeil a été attiré par les moindres caractéristiques architecturales: portes, fenêtres, médaillons, brèches, inscriptions... Je ne savais plus où donner de la tête. La ville est en bordure de l'estuaire du Delaware, la rivière qui a donné son nom à l'état, qui le tire elle-même de Thomas de la Warr, gouverneur anglais de la colonie de Virginie qui a défendu la colonie dans la première guerre anglo-Powhatan en 1610. Les Indiens Powhatan ont donné du fil à retordre aux colons Anglais qui avaient pris possession de ces terres. Lord de la Warr aurait alors utilisé des stratégies de guerre utilisées par les Anglais contre les Irlandais pour les dominer. La première guerre anglo-powhatan fut soldée par La Paix de Pocahontas, où Pocahontas épousa John Rolfe (et non John Smith dont elle a sauvé la vie). Ces guerres ne se résument pas à quelques lignes, l'histoire est dense; aussi, pour ceux que ça intéresse, je vous laisse "googler" ou "wikipédier" guerre anglo-powhatan pour plus de détails.

Revenons à nos moutons. Je disais donc: la ville est en bordure du Delaware River. L'occasion, sous un beau soleil automnal, de faire une balade sur les rives aménagées. 

Des vues aussi sereines et picturales que celles-ci:





ça faisait longtemps que je n'en avais plus vues. On dit souvent d'une peinture très bien faite qu'on dirait une photo. Là, c'est l'inverse: le paysage est tellement pittoresque qu'on dirait un tableau. Un Monet ou un Pissaro de passage dans le Delaware auraient à coup sûr posé leurs bagages quelques temps dans le Delaware pour produire quelques oeuvres. Vous allez me dire, Mary Cassatt est originaire de la Pennsylvanie voisine.

Notre promenade aux couleurs froides a permis la découverte d'un végétal fort surprenant:


Oranger des Osages

De loin, ça ressemble à des pommes. La taille est similaire, un tantinet plus gros. Ce sont des oranges des Osages, du nom de la tribu des Indiens qui leur a donné leur nom. La répartition géographique de cet oranger se cantonne normalement au sud de l'Oklahoma, de l'Arkansas, le nord du Texas et un peu le Missouri. Le fruit n'est pas comestible car trop amer. Mais il fait le régal des écureuils qui ne ménageaient pas leur peine pour s'offrir ce festin.

Un gourmand pris sur le fait.
Les orangers des Osages ont été importés en France courant 19è siècle. Peut-être en avez-vous déjà croisé? Moi non.


Les drapeaux en bordure du Delaware River.

Nous continuons notre périple vers le centre ville. Le guide mentionne que les trottoirs sont d'époque et qu'ils sont soulevés par les racines des arbres centenaires. C'est encore vrai. Balade atypique en remontant la rue principale. Vous noterez l'ombre de l'arbre qui dénote à quel point le sol est bosselé.






Evidemment, cette promenade n'est pas de tout repos pour les personnes en fauteuil... 



Une bonne maîtrise du fauteuil et de la force dans les bras sont de rigueur pour éviter de perdre l'équilibre et de garder son cap de balade. Exemple avec cette vidéo tournée hier:

[clic droit sur souris puis "ouvrir le lien dans un nouvel onglet"]

http://www.youtube.com/watch?v=qkLVhYBBanQ&feature=youtu.be

Comme on dit en anglais, ce trottoir n'est pas "wheelchair friendly". C'est l'expression consacrée pour un lieu accessible (ou non).

La ville mérite néanmoins le coup d'oeil. Voici quelques autres vues de notre balade:





William Penn, fondateur de la Pennsylvanie, a débarqué dans le Delaware en premier lieu.

Les restes de la gare de 1832.


Une rue tout en anciens pavés.



Ça prête à confusion, n'est-ce pas?

Halloween arrive!


Un mur décoré pour Halloween. Le fantôme vous regarde!

Une couronne d'automne.
C'est enchantée que j'ai quitté New Castle. Dans l'espoir d'y revenir car ce n'est qu'à deux heures de chez nous. Une destination idéale pour une escapade de courte durée.


John Dickinson Plantation 


La suite de notre périple nous a menés encore plus au sud de la péninsule, dans le sud de Dover, la capitale de l'état. Nous y avons visité la Plantation de John Dickinson. Dickinson fut le rédacteur de la première Constitution américaine, d'où son surnom de "Penman of the Constitution". Il fut aussi le fermier le plus puissant de l'état et le premier à libérer ses esclaves près d'un siècle avant l'abolition officielle.

La visite de la plantation n'est pas libre. Nous sommes reçus par une domestique en costume d'époque de John Dickinson. Cette maison du XVIIIè siècle au charme à la fois rustique et bourgeois est accessible par un élévateur accolé aux escaliers de l'entrée pour permettre aux personnes en fauteuil de la visiter; que sur le rez-de chaussée, malheureusement. Les parquets sont magnifiques et d'époque dans la plupart des pièces. J'ai beaucoup apprécié que la guide précise pour chaque pièce le degré d'authenticité des meubles et accessoires. La différence est clairement faite entre la reconstitution d'ambiance pour le style et l'exposition de pièces d'époque. La guide nous informe que la peinture verte de la porte du porche qui donne sur la plantation est d'époque. Ils le savent suite à des études en laboratoire et nous indique que la couleur verte était extrêmement recherchée et signe de richesse car le pigment pour cette peinture était très dur à obtenir.



L'extérieur de la plantation est constitué de quelques cabanes et de champs à perte de vue.

Pour l'anecdote: nous associons souvent le mot "plantation" au coton ou au tabac s'agissant des Etats-Unis. Mais cette plantation n'était autre qu'une plantation céréalière, à savoir de blé .



Ainsi s'est achevé notre escapade dans le Delaware, où nous avons, à notre façon goûté à la liberté et l'indépendance.

Je termine cet article par une photo dont les couleurs ne cessent de me surprendre et de révéler toute la beauté de l'automne.

mercredi 23 octobre 2013

Cucurbita cucurbitae

Je disais le mois dernier à Joseph que j'avais préparé une soupe de potimarron. Pour ce faire, j'ai eu un mal fou à lui traduire "potimarron" car pour eux, il n'y a qu'une sorte de pumpkin et c'est celui-ci:


Leurs citrouilles sont grosses, rondes, compactes, lourdes. Tout ce qui ne ressemble pas à ça précisément ne peut pas être appelé pumpkin mais variante de squash (courge). Et aussi, le pumpkin ne se consomme pas autrement que dans les pumkin pie. Ni purée ni soupe ni gratin ne contient de pumpkin. L'idée même leur paraît vraiment bizarre.

J'ai néanmoins promis à Joseph que je lui ferai ma délicieuse soupe de potiron, car sans me jeter des fleurs, je la trouve vraiment bonne. 

Nous sommes donc hier partis à la chasse au squash, pour trouver lequel ressemblait le plus au potimarron. Il m'a averti à l'avance que je serais déçue car les variétés en vente pour la consommation sont rares, voire inexistantes.

Et en effet, à part les butternut squash (courge musquée doubeurre que j'adore, au four ou en tajine), une seule autre variété de courge dans les étals: les acorn squash (courge poivrée ou courgeron en français. Pour les non-anglicistes: "acorn" signifie "gland"), vert foncé, de la taille d'un melon.

Acorn squash.
Toutes les autres citrouilles pour la déco sont en extérieur dans les rayons jardinerie/outdoor.

Je me suis collée tout à l'heure à la préparation de la soupe. Et elle est plutôt bonne. Le goût sucré me surprend un peu; le courgeron est apparemment bien plus sucré que le potimarron, déjà très sucré.

Je termine en vous montrant à quoi ressemble du pumkin pie:


C'est marron, gélatineux, ultra sucré et les Américains adorent ajouter une tonne de chantilly par dessus. Souvenez-vous ce que j'expliquais pour les gâteaux en général: plus il y a de sucre, plus il a de glaçage, plus il y a de crème, plus les Américains aimeront. Pour Joseph, un marbré ou un quatre-quart, c'est une tentative de gâteau avortée! J'exagère à peine. Et c'est tant mieux pour moi. Le marbré est mon rare péché mignon sucré, donc j'en ai toujours plus si Joseph est dans les parages. :-p

Les maisons et jardins sont décorés pour Halloween et les arbres ont leurs belles couleurs d'automne. J'adore l'automne aux Etats-Unis!

mardi 22 octobre 2013

Comme sur des roulettes.

Mon vol vers les Etats-Unis s'est déroulé sans encombres.

J'ai eu la bonne surprise, il y a deux semaines, de recevoir par voie postale ma carte Premier Silver de la compagnie United Airlines avec qui je voyage tout le temps depuis un an et demi. Encore une connerie publicitaire, pensai-je. Hé bien non.

Cette carte m'a permis de ne pas faire la queue à l'enregistrement des bagages samedi matin à Roissy. Je passe sur un comptoir spécial pour les "privilégiés" et autant vous dire que ce n'était pas du luxe car les files d'attente chez United sont toujours bien fournies (vols pour Newark, Chicago, San Fransisco) et en plus, j'étais tout juste à l'heure cette fois-ci.

Deuxième avantage: l'agent qui pose des questions de sécurité dans la file d'attente (de seulement 4 personnes à mon comptoir) m'en a également moins posé cette fois-ci. Si je suis dans la file des voyageurs fréquents, c'est que j'ai mes raisons. Ainsi, pour la première fois depuis que je voyage, un large sourire, et non plus un regard de suspicion, est venu pour toute réponse quand j'ai dit que la raison de mes aller-retours est la visite de mon boyfriend. Ça fait bizarre de ne pas avoir à se justifier.

Une fois l'enregistrement des bagages fait [ma valise a aussi le privilège de se retrouver taggée d'une étiquette rouge "Prioritaire". =)], je passe à la sécurité et rejoins la salle d'embarquement. Je me rends au comptoir United pour demander si ma carte Premier Silver me permet un upgrade de siège gratuitement. "Bien sûr, Madame!". Waouh! La classe!

Je préfère le couloir, mais le seul siège libre qu'il reste en Economy plus est côté hublot. Tant pis. Je prends. Vraiment beaucoup plus de place pour les jambes. Je ne pensais pas que c'était à ce point là. Le vol est parti à l'heure, et à part quelques turbulences au-dessus de l'Angleterre, de l'Irlande et de Terre-Neuve et Labrador, comme très souvent, le voyage a été très agréable. Grand soleil et même 40 minutes d'avance à l'arrivée.

J'ai vu le film The Descendants, un film beau, émouvant et juste, à ne pas regarder si vous venez de perdre un proche car il se juxtapose à votre vécu et c'est un peu rude à tenir émotionnellement tellement les situations présentées sont vraisemblables. En clair il m'a fait pleurer.

Un autre plaisir aussi, en ayant changé de place, a été d'avoir une vue sur les lacs et forêts de l'état de New York toute la dernière heure de vol, et sur New York City, ses buildings, Manhattan, la Statue de la Liberté et la baie de l'Hudson les 5 dernières minutes avant l'atterrissage, en douceur (hormis pour le freinage).

Je me disais que toute cette facilité de voyage allait venir à sa fin avec le passage à l'immigration. Il n'en fut rien. L'agent des douanes, qui avait pourtant une mine patibulaire (mais presque), a commencé par tamponner mon passeport, puis seulement après il m'a demandé "Vous restez combien de temps d'habitude?". Je lui réponds que mon travail ne me permet pas de rester plus longtemps cette fois-ci. Il me reprend: "non, mais d'habitude, vous restez combien de temps?". Je lui réponds. Il me sourit, me tend le passeport, me souhaite un excellent séjour, me regarde partir avec le sourire. J'ai cru percevoir dans ce regard une forme de sympathie entendue qui semblait dire "C'est dommage que tu ne puisses pas rester plus longtemps si c'est pour voir ton boyfriend alors profitez-en".

Zéro stress. Zéro problème. Je vais enfin pouvoir souffler.

dimanche 20 octobre 2013

Vacances, j'oublie tout.

Me voici de l'autre côté de l'Atlantique depuis samedi, et bon sang que ça fait du bien.

Dire: que dire? Les vacances, c'est le pied. Six heures de sommeil en plus, pas d'horaire à respecter, pas de comptes à rendre, pas de rapports à rédiger. Je respire.

Ecrire: tout le bien que ça fait d'être ici. Apprécier l'automne et ses beautés visuelles et culinaires. Halloween est tout proche!

Lire: de vos nouvelles, ça fait plaisir. J'espère en avoir!

Etude la langue américaine: toujours en découverte de ses subtilités. Cette formation permanente me plaît.

Nombres et calculs... rénaux. C'est moins drôle. Joseph doit se faire opérer bientôt. Saleté de kidney stone (c'est le nom anglais d'un calcul rénal).

Géométrie variable: prenons de la distance face aux événements et à la pression scolaire, et enrayons le cercle vicieux de ses violences, bien trop prégnantes ces dernières semaines. Histoire de réaligner les énergies et de recentrer les priorités.

Bref.

Le palier 1 de la décompression est acquis. Mon PIF (Projet Individuel de Farniente) m'aidera à valider des paliers supplémentaires.

Pour ceux qui de demandent à quoi correspond ma trame de rédaction aujourd'hui: c'est un clin d'oeil au Livret Personnel de Compétences des élèves, la nouvelle Bible des profs.

Une seule conclusion pour l'heure: enjoy the silence.

dimanche 29 septembre 2013

Marina.

Enfin! L'article que je vous avais promis l'an dernier sur la marina! 

Le grand plaisir estival de Joseph, son père et son demi-frère, est de se rendre à la marina et de se payer quelques heures de tranquillité sur leur bateau. Etre bercé par les flots tendres à même le ponton en bois (dock en anglais), ou aller sur l'océan pour pêcher. La marina est tout confort pour les propriétaires des bateaux: un bâtiment propre et bien tenu qui inclut tous types de commodités: toilettes, douches, bien sûr, mais aussi hall, salon, laverie, petit magasin. De quoi s'abriter en cas de très mauvais temps ou d'urgence.

Joseph a fait ça tous ses étés quand il était petit et ado, c'est donc avec beaucoup d'impatience qu'il attendait la remise à flot du bateau qui avait été abîmé l'automner dernier par l'ouragan Sandy.

Coup de fil miraculeux le mois dernier: Patty est venu allumer les moteurs et nous avons pu sortir de la marina. Grande grande nouvelle en effet après plus d'un an, car avant l'ouragan les moteurs avaient connu une avarie et les travaux étaient tout juste terminés quand Sandy avait projeté le bateau sur terre et l'avait inondé. Avoir de l'eau dans les moteurs a été encore pire que la simple défaillance technique.

Levés aux aurores pour profiter de la matinée, nous nous sommes rendus donc à la marina, avons rejoint son demi-frère à l'oeuvre depuis une bonne heure, sommes arrivés avant son père. Joseph en a profité pour nettoyer le ponton et enrouler quelques cordages. Une fois l'équipage masculin au complet (le père et ses deux fils), nous avons embarqué sur le bateau "Happy Days III" et sommes partis tous les quatre pour un petit tour dans la baie de Belmar.

Le temps de constater que les moteurs ne tenaient pas une forme olympique et que la sortie en océan n'était pas encore pour tout de suite. C'était tout de même agréable surtout vu le temps qu'il faisait. 




Father and sons.

L'entrée de la marina.

Dans la baie.

C'est Joseph qui a repeint le nom du bateau. Ce bateau, c'est son havre de sérénité. Il y a aussi beaucoup de souvenirs d'enfance avec son papa, des journées entières à pêcher, à dormir dans la cabine, à bronzer sur le pont...  

Maman avec ses deux canetons. Ils ont trouvé refuge sur un jetski dans la marina et ont bien grandi depuis la dernière fois qu'on les a vus. 

Nous avions eu l'immense plaisir il y a deux ans, lors de ma première venue ici, d'assister par deux fois au coucher de soleil sur le ponton en bois de la marina. Une lumière orange, qui assombrit le ciel, le drapeau américain qui flotte dans une brise légère, la musique "My Girl" qu'un groupe est en train de jouer dans le restaurant de l'autre côté de la marina, c'est tout ce qui entoure ce moment mémorable.

Vivement les vacances!

samedi 31 août 2013

Papiers, s'il vous plaît!

Quoi?! Christelle a encore tenté de passer la frontière après ses sueurs froides au Canada?

Hé ben non, elle a juste voulu aller boire un verre sur un café branché de la plage de Point Pleasant, le Tiki Bar. Les Tiki Bars sont des bars à la déco exotique, souvent avec des toits en paille et des spécialités de cocktails avec fruits tropicaux et exotiques. Ils sont souvent associés aux bars de plage et aux piscines.

Arrivés à l'entrée du Tiki Bar, qui se fait par un couloir, nous tombons sur un important "barrage": deux employés du bar assis sur un tabouret de bar, eux mêmes escortés de deux agents de sécurité avec oreillette.

"ID, please."

Pour pouvoir entrer, il faut montrer son papier d'identité. Souvenez-vous qu'aux Etats-Unis, pour consommer de l'alcool, il faut être âgé de plus de 21 ans et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne rigolent pas avec ça. La réglementation est stricte, et les contrôles sont systématiques. Même si vous paraissez ostensiblement plus que 21 ans. Et pas seulement dans les bars, mais dans tout point de vente d'alcool. A ce propos: on ne trouve pas d'alcool en supermarché aux USA. Pour acheter son vin ou ses apéritifs, il faut aller dans un liquor store, magasin spécialisé avec licence, qui vous demande votre ID avant de régler les achats.

Donc nous voilà à l'entrée du bar. Je montre mon passeport, Joseph son permis de conduire (c'est leur papier officiel d'identité aux States. Les Américains qui n'ont pas le permis de conduire peuvent demander une non driver photo ID card). On nous met à chacun un gros bracelet vert fluo, puisqu'on a plus de 21 ans et que nous avons donc le droit de consommer de l'alcool.

On va s'sinstaller à une table. Je commande un Blue Hawaiian.




La serveuse me demande... mes papiers. Je m'exécute, non sans lui demander à quoi sert le bracelet vert fluo. Elle répond qu'il y a des trafics de bracelet et des échanges, et que par sécurité ils vérifient toujours l'âge de la personne au moment de la commande. Ah. C'est bien la peine d'avoir un immonde bracelet vert fluo.

Surtout que ce bracelet ne s'enlève qu'à condition de le couper avec des ciseaux. Bref. Montrer deux fois mon passeport pour boire un malheureux verre qui au final contenait plus de jus de fruit que d'alcool... why not.

La consommation d'alcool chez les moins de 21 ans est apparemment importante dans les soirées privées, donc les restrictions dans les points de distribution publics sont très pointilleuses.

Ah, fait intéressant aussi: Joseph était surpris de voir que la bière était proposée dans les McDo chez nous. Jamais vous ne verrez ça aux USA.

Joseph, lui, adore "getting carded" (se faire demander son papier d'identité): il se sent ainsi toujours jeune et honoré qu'on puisse penser qu'il a moins de 21 ans. Moi non. Ça fait cougar.

Et puis je pense qu'en France, on prend plutôt ça comme une infantilisation et le doute qu'on ne soit pas suffisamment adulte. Mais ce n'est que mon point de vue.


* (je voulais terminer ce post par l'expression: "ça soûle!", mais j'ai trouvé ça trop facile. :-p)

samedi 24 août 2013

Skunk.

Bonjour, savez-vous qui je suis?




Appelé skunk aux USA, mouffette ou sconse en français, on me trouve sur le continent américain et la raison pour laquelle Christelle parle de moi sur son blog est que ça fait deux semaines que régulièrement, le soir, je diffuse mes odeurs nauséabondes autour de la maison et les gars, laissez-moi vous dire que ÇA DAUBE GRAVE.

L'odeur âcre et pestilentielle est difficilement supportable.

La mouffette diffuse cette odeur sur ses ennemis quand elle se sent menacée.

On suppose donc qu'à la nuit tombée, un skunk vient régulièrement chasser sur le terrain de Joseph. Les températures étant très élevées en ce moment, le soir est le moment où nous ouvrons toutes les fenêtres pour un peu de fraîcheur. Dès que cette odeur parvient à nos narines, nous fonçons sur toutes les fenêtres pour les fermer car on ne se défait pas de l'odeur de cette bestiole avant un long moment.  

Si une mouffette a été écrasée sur une route, son odeur s'incruste dans les véhicules jusqu'à des heures après si vous avez le malheur de passer par là.

Le liquide projeté est constitué de thiols, composants chimiques que l'on retrouve dans les boules puantes; c'est dire.

Sinon c'est dommage, c'est beau une mouffette et il paraît même que c'est très affectueux.

jeudi 22 août 2013

Francherepue et festoiement.

Hier soir, nous sommes allés à Lyndhurst, juste à côté de New York, pour assister au dîner-spectacle médiéval que Joseph m'a offert pour mon anniversaire. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre; un spectacle médiéval, aux Etats-Unis, quelle idée! Hé bien je n'ai pas été déçue du voyage!


Le nom du spectacle est Medieval Times. Le concept a été créé par un Espagnol en 1973. Il travaillait dans un dîner-spectacle à Majorque, et vu le succès rencontré chaque été, l'idée a germé d'exporter le concept  aux USA.

Le concept en question: assister à un tournoi de chevalerie avec joutes équestres, tout en dînant et en encourageant son Chevalier servant.

La salle est une arène couverte avec gradins, répartie en 6 couleurs. Chaque couleur correspond à un Chevalier. Donc selon la place qui vous est attribuée, vous allez soutenir tel ou tel Chevalier. Les 6 chevaliers sont engagés dans le tournoi pour faire plaisir au roi et obtenir la main de sa fille, qui assistent tous deux d'un balcon au tournoi.

Un château a été construit spécifiquement pour le spectacle. Il y en a sept autres aux USA, et un à Toronto. Chacun de ces châteaux est une réplique de château du XIè siècle, et créateur espagnol oblige, les chevaliers proviennent de provinces espagnoles. Ainsi que les chevaux, de pure race espagnole. Ils sont dressés spécialement dans un ranch au Texas pour l'occasion. C'est un peu curieux d'assister à un spectacle médiéval dans un cadre andalou, mais après tout (je vais dire une lapalissade à la limite de l'ineptie), la France n'a pas le monopole des traditions médiévales.

Voilà le château de Lyndhurst, lieu de notre amusement:

[CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR]



Nous sommes accueillis dans un immense hall où l'on nous remet nos couronnes. Les nôtres sont bleues, de la couleur du chevalier qui va nous représenter. Puis passage à la photo. On peut choisir un costume pour 5 dollars supplémentaires. On passe sur le costume et nous prenons place sur le trône.

Voici le roi et sa reine:


Je n'ai pas résisté à l'envie de porter ce diadème médiéval que je trouvais fort seyant sur d'autres damoiselles (ou damsels, mot anglais très souvent usité) :



[Pis c'est bien, je pourrai le réutiliser pour une soirée Star Wars ou Les Maîtres de l'Univers. :-p]


Entre autres surprises, mon roi avait réservé la formule "Traitement royal", nous avons donc à notre arrivée reçu une carte VIP avec placement préférentiel. Yes! Plus devant tu peux pas!



Nous sommes installés au bord de la piste, séparés par une vitre car vu que nous dînons également, il est de bon ton d'éviter toute projection de sable, ou pire, de crottin, dans nos assiettes! A ce propos, le gros "OOPS" de la soirée pour moi. Notre servante en costume d'époque arrive pour nous expliquer le déroulement du repas-spectacle. Première règle: pas de couverts pour manger. Ah....


Ou plutôt:

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH!



Gros moment de panique, car en l'occurrence, voici le menu:

Bisque de tomate
Pain du château
Poulet Rôti
BBQ Spare Rib
Pomme de terre Rôtie aux herbes
Pâtisserie du château

Et contre toute attente, laissez-moi vous dire que la pitance fut bonne. Très copieuse, bien cuisinée, vraiment très savoureuse. Le morceau de poulet rôti était énoooooooooorme! J'ai pris mon courage à deux mains (c'est le cas de le dire!) pour me dépatouiller comme je pouvais, même s'il m'a fallu un long moment de concentration et d'hésitation avant de me lancer pour limiter les dégâts. J'avais peut-être un joli diadème très élégant, mais j'avais aussi des traces de sauce et de gras jusque sur les pommettes. Ajoutez à ça que vous mangez une partie du repas dans une luminosité très réduite, quand il ne fait pas carrément noir, et vous obtenez un joli tableau.

Donc me voici en train de dévorer ma cuisse de poulet, le visage souillé, en train de crier, d'applaudir ou m'ébaudir devant les prouesses équestres des chevaux andalous et de leurs Chevaliers. Fait amusant: à plusieurs moments de la soirée, le Roi donnait des fleurs aux chevaliers pour qu'ils aillent les lancer dans l'audience. Je n'en ai eue aucune. Pô grave. Je me suis consolée avec un verre de vinasse et aussi quelques photos avec les chevaliers:

The Black and White Knight, qui a gagné le tournoi.


Le Chevalier Rouge et Jaune, mon préféré. :=p


Ah, fait très drôle, au sommet de l'anachronisme: les boissons incluses dans le menu sont de l'eau, du Pepsi et le café. Du Pepsi, quoi! C'est assez cocasse d'entendre notre serveuse en costume nous expliquer en vieil anglais le contenu du menu et de préciser qu'il y aura du Pepsi. M'enfin. Ça n'a gâché en rien le plaisir et l'amusement de cette superbe soirée.

Merci mon chevalier servant!



mardi 20 août 2013

Osmose.

La semaine dernière, après être allés dans mon resto préféré, Four Winds, sur les coups de 15 heures pour prendre notre lunch tardif (ou dîner anticipé?) et déguster le foie de veau aux oignons caramélisés et bacon qui me faisait de l'oeil sur la carte, nous sommes allés faire notre tour de vélo quotidien.

Cette fois-ci, c'est du Allaire State Park que nous sommes partis, un Parc Naturel Régional au bord duquel habite Joseph. La piste cyclable dont je vous ai parlé l'an dernier, la Edgar Felix Bike Path, part du parc forestier et rejoint Manasquan, à 300 m de la maison de Joseph. 

Ce parc est un havre de paix fort appréciable. De la forêt à perte de vue, des étangs avec des cabanes qui expliquent la faune et la flore du New Jersey, et surtout des animaux en liberté qu'il n'est pas rare de croiser le long de la piste cyclable.

C'est ainsi que nous avons croisé une vingtaine de daims, faons et ces deux chevreuils qui étaient à peine à 5 mètres de nous, en train de se nourrir dans les hautes herbes au détour d'un virage. Ils semblaient à peine surpris de nous voir!





Nous avons aussi vu un groundhog et d'innombrables lapins.

Quel bonheur de rouler dans la fraîcheur de la forêt avec cette odeur d'herbe fraîchement coupée.


Vivement les prochaines balades!

dimanche 18 août 2013

Happy birthday!

Moi qui aime les surprises, j'ai été gâtée pour le week-end de mon anniversaire.

Heureux hasard, nous avons été conviés avant-hier à participer à la pendaison crémaillère d'un couple d'amis de Joseph à New York. Youpi! Je cherchais une idée pour m'éloigner temporairement de la maison histoire de marquer l'occasion.

Avant de se rendre chez eux, je suis allée dans le spa où j'ai un abonnement pour profiter de mon massage mensuel. Et puisque c'est mon anniversaire, j'ai aussi choisi de me faire faire un soin de visage, histoire de me faire chouchouter un peu avant la rentrée qui approche à grands pas.

Ensuite, direction New York, ou the city comme disent les Américains. Les amis de Joseph habitent sur Broadway (rien que ça!). Et pour cause, Jay est un acteur professionnel qui consacre sa vie aux comédies musicales. Il vient de se fiancer à Scott, professeur d'anglais à Harlem, avec qui il vient aussi d'emménager dans un joli petit appartement bourgeois des années 20. La vie bobo à NY comme si vous y étiez. Hé une seconde! J'Y ETAIS!

Jay et Scott vont se marier mi-octobre. Je suis invitée et ne pourrai malheureusement y assister (grrrrrrrrr) car les vacances de la Toussaint commencent une semaine plus tard... Leur mariage a ceci d'original que la cérémonie aura lieu dans une librairie, Scott étant bibliophile. Ils l'ont réservée entièrement pour l'occasion.

La soirée fut bien sympathique et détendue. Les invités venaient d'horizon divers: acteurs professionnels ou non, profs, avocats... Un joyeux mélange. Nous avons eu l'honneur d'être les premiers invités à passer la nuit chez eux et sommes allés prendre un brunch ce matin dans le cadre fort agréable du Garden Café à deux pas de chez eux. Ça rappelle un peu l'esprit de la Bellevilloise à Paris, le chichi en moins.

Retrouvailles après le spectacle où Jay, Joseph et Calvin étaient sur scène il y a 4 ans, Miss Saïgon.

La terrasse du Garden Café où nous avons brunché.


Scott, Jay, Joseph et moi.


L'occasion aussi de dire que le métro, que nous avons pris pour nous y rendre, est accessible aux personnes en fauteuil et qu'il n'y a besoin d'aucune assistance. Tous les wagons sont adaptés et les ascenseurs fonctionnent. Moi, j'dis ça, j'dis rien. :-p


De retour à Manasquan par le train côtier (l'équivalent du train de banlieue, complètement accessible lui aussi, dans tous les wagons, y compris les toilettes), nous nous sommes posés une heure avant d'aller au restaurant thaï.

Un week-end rafraîchissant dans la grande pomme pour mes 35 ans!

J'ai aussi été gâtée par mon chéri qui m'a offert un nouvel ordinateur portable avec écran tactile et touches lumineuses. Il est rose, j'adore! Il m'a aussi offert une souris sans fil rose,

Superbe. Par contre, Windows 8, c'est épouvantable. Joseph m'a installé Windows 7.

ainsi qu'un superbe stylo Cross multifonction (rose!), un petit bijou dont je ne connaissais pas l'existence. C'est du trois en un: stylo noir, stylo rouge et porte-mines avec gomme. Bluffée.


L'est bôôô mon stylo 3 en 1!


Il m'offre aussi une soirée à Medieval Times, un spectacle autour du Moyen-Age avec des acteurs, des tournois, de la fauconnerie et j'en passe. Ce sera mercredi soir, je vous raconterai.

Je n'oublie pas non plus la soixantaine de gentils messages que j'ai reçus depuis mon retour de NY, ça fait chaud au coeur! Merci les z'amis!