samedi 31 août 2013

Papiers, s'il vous plaît!

Quoi?! Christelle a encore tenté de passer la frontière après ses sueurs froides au Canada?

Hé ben non, elle a juste voulu aller boire un verre sur un café branché de la plage de Point Pleasant, le Tiki Bar. Les Tiki Bars sont des bars à la déco exotique, souvent avec des toits en paille et des spécialités de cocktails avec fruits tropicaux et exotiques. Ils sont souvent associés aux bars de plage et aux piscines.

Arrivés à l'entrée du Tiki Bar, qui se fait par un couloir, nous tombons sur un important "barrage": deux employés du bar assis sur un tabouret de bar, eux mêmes escortés de deux agents de sécurité avec oreillette.

"ID, please."

Pour pouvoir entrer, il faut montrer son papier d'identité. Souvenez-vous qu'aux Etats-Unis, pour consommer de l'alcool, il faut être âgé de plus de 21 ans et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne rigolent pas avec ça. La réglementation est stricte, et les contrôles sont systématiques. Même si vous paraissez ostensiblement plus que 21 ans. Et pas seulement dans les bars, mais dans tout point de vente d'alcool. A ce propos: on ne trouve pas d'alcool en supermarché aux USA. Pour acheter son vin ou ses apéritifs, il faut aller dans un liquor store, magasin spécialisé avec licence, qui vous demande votre ID avant de régler les achats.

Donc nous voilà à l'entrée du bar. Je montre mon passeport, Joseph son permis de conduire (c'est leur papier officiel d'identité aux States. Les Américains qui n'ont pas le permis de conduire peuvent demander une non driver photo ID card). On nous met à chacun un gros bracelet vert fluo, puisqu'on a plus de 21 ans et que nous avons donc le droit de consommer de l'alcool.

On va s'sinstaller à une table. Je commande un Blue Hawaiian.




La serveuse me demande... mes papiers. Je m'exécute, non sans lui demander à quoi sert le bracelet vert fluo. Elle répond qu'il y a des trafics de bracelet et des échanges, et que par sécurité ils vérifient toujours l'âge de la personne au moment de la commande. Ah. C'est bien la peine d'avoir un immonde bracelet vert fluo.

Surtout que ce bracelet ne s'enlève qu'à condition de le couper avec des ciseaux. Bref. Montrer deux fois mon passeport pour boire un malheureux verre qui au final contenait plus de jus de fruit que d'alcool... why not.

La consommation d'alcool chez les moins de 21 ans est apparemment importante dans les soirées privées, donc les restrictions dans les points de distribution publics sont très pointilleuses.

Ah, fait intéressant aussi: Joseph était surpris de voir que la bière était proposée dans les McDo chez nous. Jamais vous ne verrez ça aux USA.

Joseph, lui, adore "getting carded" (se faire demander son papier d'identité): il se sent ainsi toujours jeune et honoré qu'on puisse penser qu'il a moins de 21 ans. Moi non. Ça fait cougar.

Et puis je pense qu'en France, on prend plutôt ça comme une infantilisation et le doute qu'on ne soit pas suffisamment adulte. Mais ce n'est que mon point de vue.


* (je voulais terminer ce post par l'expression: "ça soûle!", mais j'ai trouvé ça trop facile. :-p)

samedi 24 août 2013

Skunk.

Bonjour, savez-vous qui je suis?




Appelé skunk aux USA, mouffette ou sconse en français, on me trouve sur le continent américain et la raison pour laquelle Christelle parle de moi sur son blog est que ça fait deux semaines que régulièrement, le soir, je diffuse mes odeurs nauséabondes autour de la maison et les gars, laissez-moi vous dire que ÇA DAUBE GRAVE.

L'odeur âcre et pestilentielle est difficilement supportable.

La mouffette diffuse cette odeur sur ses ennemis quand elle se sent menacée.

On suppose donc qu'à la nuit tombée, un skunk vient régulièrement chasser sur le terrain de Joseph. Les températures étant très élevées en ce moment, le soir est le moment où nous ouvrons toutes les fenêtres pour un peu de fraîcheur. Dès que cette odeur parvient à nos narines, nous fonçons sur toutes les fenêtres pour les fermer car on ne se défait pas de l'odeur de cette bestiole avant un long moment.  

Si une mouffette a été écrasée sur une route, son odeur s'incruste dans les véhicules jusqu'à des heures après si vous avez le malheur de passer par là.

Le liquide projeté est constitué de thiols, composants chimiques que l'on retrouve dans les boules puantes; c'est dire.

Sinon c'est dommage, c'est beau une mouffette et il paraît même que c'est très affectueux.

jeudi 22 août 2013

Francherepue et festoiement.

Hier soir, nous sommes allés à Lyndhurst, juste à côté de New York, pour assister au dîner-spectacle médiéval que Joseph m'a offert pour mon anniversaire. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre; un spectacle médiéval, aux Etats-Unis, quelle idée! Hé bien je n'ai pas été déçue du voyage!


Le nom du spectacle est Medieval Times. Le concept a été créé par un Espagnol en 1973. Il travaillait dans un dîner-spectacle à Majorque, et vu le succès rencontré chaque été, l'idée a germé d'exporter le concept  aux USA.

Le concept en question: assister à un tournoi de chevalerie avec joutes équestres, tout en dînant et en encourageant son Chevalier servant.

La salle est une arène couverte avec gradins, répartie en 6 couleurs. Chaque couleur correspond à un Chevalier. Donc selon la place qui vous est attribuée, vous allez soutenir tel ou tel Chevalier. Les 6 chevaliers sont engagés dans le tournoi pour faire plaisir au roi et obtenir la main de sa fille, qui assistent tous deux d'un balcon au tournoi.

Un château a été construit spécifiquement pour le spectacle. Il y en a sept autres aux USA, et un à Toronto. Chacun de ces châteaux est une réplique de château du XIè siècle, et créateur espagnol oblige, les chevaliers proviennent de provinces espagnoles. Ainsi que les chevaux, de pure race espagnole. Ils sont dressés spécialement dans un ranch au Texas pour l'occasion. C'est un peu curieux d'assister à un spectacle médiéval dans un cadre andalou, mais après tout (je vais dire une lapalissade à la limite de l'ineptie), la France n'a pas le monopole des traditions médiévales.

Voilà le château de Lyndhurst, lieu de notre amusement:

[CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR]



Nous sommes accueillis dans un immense hall où l'on nous remet nos couronnes. Les nôtres sont bleues, de la couleur du chevalier qui va nous représenter. Puis passage à la photo. On peut choisir un costume pour 5 dollars supplémentaires. On passe sur le costume et nous prenons place sur le trône.

Voici le roi et sa reine:


Je n'ai pas résisté à l'envie de porter ce diadème médiéval que je trouvais fort seyant sur d'autres damoiselles (ou damsels, mot anglais très souvent usité) :



[Pis c'est bien, je pourrai le réutiliser pour une soirée Star Wars ou Les Maîtres de l'Univers. :-p]


Entre autres surprises, mon roi avait réservé la formule "Traitement royal", nous avons donc à notre arrivée reçu une carte VIP avec placement préférentiel. Yes! Plus devant tu peux pas!



Nous sommes installés au bord de la piste, séparés par une vitre car vu que nous dînons également, il est de bon ton d'éviter toute projection de sable, ou pire, de crottin, dans nos assiettes! A ce propos, le gros "OOPS" de la soirée pour moi. Notre servante en costume d'époque arrive pour nous expliquer le déroulement du repas-spectacle. Première règle: pas de couverts pour manger. Ah....


Ou plutôt:

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH!



Gros moment de panique, car en l'occurrence, voici le menu:

Bisque de tomate
Pain du château
Poulet Rôti
BBQ Spare Rib
Pomme de terre Rôtie aux herbes
Pâtisserie du château

Et contre toute attente, laissez-moi vous dire que la pitance fut bonne. Très copieuse, bien cuisinée, vraiment très savoureuse. Le morceau de poulet rôti était énoooooooooorme! J'ai pris mon courage à deux mains (c'est le cas de le dire!) pour me dépatouiller comme je pouvais, même s'il m'a fallu un long moment de concentration et d'hésitation avant de me lancer pour limiter les dégâts. J'avais peut-être un joli diadème très élégant, mais j'avais aussi des traces de sauce et de gras jusque sur les pommettes. Ajoutez à ça que vous mangez une partie du repas dans une luminosité très réduite, quand il ne fait pas carrément noir, et vous obtenez un joli tableau.

Donc me voici en train de dévorer ma cuisse de poulet, le visage souillé, en train de crier, d'applaudir ou m'ébaudir devant les prouesses équestres des chevaux andalous et de leurs Chevaliers. Fait amusant: à plusieurs moments de la soirée, le Roi donnait des fleurs aux chevaliers pour qu'ils aillent les lancer dans l'audience. Je n'en ai eue aucune. Pô grave. Je me suis consolée avec un verre de vinasse et aussi quelques photos avec les chevaliers:

The Black and White Knight, qui a gagné le tournoi.


Le Chevalier Rouge et Jaune, mon préféré. :=p


Ah, fait très drôle, au sommet de l'anachronisme: les boissons incluses dans le menu sont de l'eau, du Pepsi et le café. Du Pepsi, quoi! C'est assez cocasse d'entendre notre serveuse en costume nous expliquer en vieil anglais le contenu du menu et de préciser qu'il y aura du Pepsi. M'enfin. Ça n'a gâché en rien le plaisir et l'amusement de cette superbe soirée.

Merci mon chevalier servant!



mardi 20 août 2013

Osmose.

La semaine dernière, après être allés dans mon resto préféré, Four Winds, sur les coups de 15 heures pour prendre notre lunch tardif (ou dîner anticipé?) et déguster le foie de veau aux oignons caramélisés et bacon qui me faisait de l'oeil sur la carte, nous sommes allés faire notre tour de vélo quotidien.

Cette fois-ci, c'est du Allaire State Park que nous sommes partis, un Parc Naturel Régional au bord duquel habite Joseph. La piste cyclable dont je vous ai parlé l'an dernier, la Edgar Felix Bike Path, part du parc forestier et rejoint Manasquan, à 300 m de la maison de Joseph. 

Ce parc est un havre de paix fort appréciable. De la forêt à perte de vue, des étangs avec des cabanes qui expliquent la faune et la flore du New Jersey, et surtout des animaux en liberté qu'il n'est pas rare de croiser le long de la piste cyclable.

C'est ainsi que nous avons croisé une vingtaine de daims, faons et ces deux chevreuils qui étaient à peine à 5 mètres de nous, en train de se nourrir dans les hautes herbes au détour d'un virage. Ils semblaient à peine surpris de nous voir!





Nous avons aussi vu un groundhog et d'innombrables lapins.

Quel bonheur de rouler dans la fraîcheur de la forêt avec cette odeur d'herbe fraîchement coupée.


Vivement les prochaines balades!

dimanche 18 août 2013

Happy birthday!

Moi qui aime les surprises, j'ai été gâtée pour le week-end de mon anniversaire.

Heureux hasard, nous avons été conviés avant-hier à participer à la pendaison crémaillère d'un couple d'amis de Joseph à New York. Youpi! Je cherchais une idée pour m'éloigner temporairement de la maison histoire de marquer l'occasion.

Avant de se rendre chez eux, je suis allée dans le spa où j'ai un abonnement pour profiter de mon massage mensuel. Et puisque c'est mon anniversaire, j'ai aussi choisi de me faire faire un soin de visage, histoire de me faire chouchouter un peu avant la rentrée qui approche à grands pas.

Ensuite, direction New York, ou the city comme disent les Américains. Les amis de Joseph habitent sur Broadway (rien que ça!). Et pour cause, Jay est un acteur professionnel qui consacre sa vie aux comédies musicales. Il vient de se fiancer à Scott, professeur d'anglais à Harlem, avec qui il vient aussi d'emménager dans un joli petit appartement bourgeois des années 20. La vie bobo à NY comme si vous y étiez. Hé une seconde! J'Y ETAIS!

Jay et Scott vont se marier mi-octobre. Je suis invitée et ne pourrai malheureusement y assister (grrrrrrrrr) car les vacances de la Toussaint commencent une semaine plus tard... Leur mariage a ceci d'original que la cérémonie aura lieu dans une librairie, Scott étant bibliophile. Ils l'ont réservée entièrement pour l'occasion.

La soirée fut bien sympathique et détendue. Les invités venaient d'horizon divers: acteurs professionnels ou non, profs, avocats... Un joyeux mélange. Nous avons eu l'honneur d'être les premiers invités à passer la nuit chez eux et sommes allés prendre un brunch ce matin dans le cadre fort agréable du Garden Café à deux pas de chez eux. Ça rappelle un peu l'esprit de la Bellevilloise à Paris, le chichi en moins.

Retrouvailles après le spectacle où Jay, Joseph et Calvin étaient sur scène il y a 4 ans, Miss Saïgon.

La terrasse du Garden Café où nous avons brunché.


Scott, Jay, Joseph et moi.


L'occasion aussi de dire que le métro, que nous avons pris pour nous y rendre, est accessible aux personnes en fauteuil et qu'il n'y a besoin d'aucune assistance. Tous les wagons sont adaptés et les ascenseurs fonctionnent. Moi, j'dis ça, j'dis rien. :-p


De retour à Manasquan par le train côtier (l'équivalent du train de banlieue, complètement accessible lui aussi, dans tous les wagons, y compris les toilettes), nous nous sommes posés une heure avant d'aller au restaurant thaï.

Un week-end rafraîchissant dans la grande pomme pour mes 35 ans!

J'ai aussi été gâtée par mon chéri qui m'a offert un nouvel ordinateur portable avec écran tactile et touches lumineuses. Il est rose, j'adore! Il m'a aussi offert une souris sans fil rose,

Superbe. Par contre, Windows 8, c'est épouvantable. Joseph m'a installé Windows 7.

ainsi qu'un superbe stylo Cross multifonction (rose!), un petit bijou dont je ne connaissais pas l'existence. C'est du trois en un: stylo noir, stylo rouge et porte-mines avec gomme. Bluffée.


L'est bôôô mon stylo 3 en 1!


Il m'offre aussi une soirée à Medieval Times, un spectacle autour du Moyen-Age avec des acteurs, des tournois, de la fauconnerie et j'en passe. Ce sera mercredi soir, je vous raconterai.

Je n'oublie pas non plus la soixantaine de gentils messages que j'ai reçus depuis mon retour de NY, ça fait chaud au coeur! Merci les z'amis!

jeudi 15 août 2013

Connaissez-vous le disc golf?

Hier Joseph m'a emmené pratiquer l'une de ses activités préférées: le disc golf.

Cette activité est basée sur les règles du golf: on évolue sur un green qui au lieu d'avoir des trous est ponctué par des paniers métalliques dans lesquels vous devez ficher, en un minimum de lancers, votre disc.

Les discs de disc golf sont des frisbees, mais légèrement plus petits et plus lourds que les frisbees traditionnels pour permettre des lancers stratégiques et de précision.

Le parcours que nous avons fait hier se situe sur le terrain municipal de Manalapan, dans le centre du New Jersey. Un gigantesque espace vert et gratuit réservé à la pratique des sports: deux terrains de handball, trois terrains de basket, une piste de fitness, six terrains de football (américain et soccer), deux terrains de hockey sur gazon, six terrains de tennis, deux terrains de bocce (pétanque italienne), deux terrains de beach volley, deux aires de pique-nique ombragées, un bâtiment abrité avec toilettes. C'est pas l'espace qui manque! Bref, l'endroit idéal pour les sportifs ou les familles.

Le parcours de disc golf de Manalapan  a neuf trous. Les parcours traditionnels de disc golf en ont 18, comme le golf.

Pour chaque trou (cible), vous avez un panneau indicateur de l'endroit où se trouve le panier, à quelle distance et selon quelle trajectoire y accéder. Plus le parcours avance, plus il y a d'obstacles: arbres, buissons, talus ou distance. Certains parcours comportent aussi des obstacles d'eau ou de sable.

Chaque panneau est accompagné d'une marque au sol pour indiquer l'endroit du lancer.

Joseph pratique cette activité depuis quelques années, il a donc quelques longueurs d'avance sur moi concernant les techniques de lancer. Mes premiers lancers étaient pitoyables.

[CLIQUEZ SUR LES PHOTOS POUR LES AGRANDIR]

Le maître me montre.

L'élève s'exécute. Le croirez-vous, malgré ma proximité de la cible, je n'ai pas été fichue d'y ficher mon disc! J'ai dû m'y reprendre à deux fois.

Ce groundhog (marmotte d'Amérique- Phil la Marmotte pour ceux qui ont vu Un jour sans fin) se trouvait en plein milieu de notre parcours! Il est parti se cacher dans les buissons. Vu ma précision de lancer, il valait mieux pour lui.

On n'a pas su si les arbres avaient une attirance particulière pour les discs de Joseph hier mais à quasi chaque lancer, ils atterissaient dedans!  Rigolade assurée. 

Le lancer peut se faire en tenant le disc à la verticale.

L'un des derniers trous, à l'autre bout du terrain. Mon disc est en l'air au milieu de la photo. Je commençais seulement à maîtriser mes gestes. 

Pendant qu'on évoluait sur le parcours avait lieu un entraînement de cheerleaders (pompom girls), vous savez, ces équipes de filles qui encouragent les joueurs de foot américain avec des pompons pendant les matches? Mais celles-ci avaient à peine 7-8 ans. Elles étaient en uniforme avec des mini-pompons colorés et brillants. C'était à la fois mignon et effrayant car entendre un groupe de filles hurler toutes la même chose sur un ton monotone, ça fait quand même un drôle d'effet!

Une après-midi sportive à renouveler. Pour l'heure, nous allons faire notre tour de vélo quotidien alors je vous laisse!

vendredi 9 août 2013

Passeport, s'il vous plaît!

Nous y voilà. Je trouve enfin le temps de me poser pour consigner nos vacances par écrit. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elles sont bien remplies!

Je suis arrivée le 29 juillet à Newark avec Papa. Chose assez inhabituelle: il n'y avait presque personne à l'immigration. Tellement peu de monde et tellement de guichets ouverts que cette fois-ci on nous a demandé de passer à un guichet normalement réservé aux résidents américains. Papa stressait de devoir parler anglais vu son niveau grand débutant, mais l'agent a été tellement occupé à me questionner que papa n'a pas eu grand chose à dire ou à faire, juste passer ses doigts sur la machine pour les empreintes et regarder l'appareil photo. Moi, c'était une autre paire de manches: vous venez pour quoi? Vous repartez quand? Quand avez-vous rencontré votre boyfriend? Comment l'avez-vous rencontré? Ça fait combien de temps que vous êtes ensemble? Combien de temps êtes-vous restée la dernière fois? C'était quand? Et la fois d'avant? Vous savez ce que fait votre boyfriend dans la vie? Il joue où avec son groupe de musique? Vous connaissez bien la côte alors? The Osprey, vous connaissez? [NB: c'est un bar pas loin de Manasquan. Le père de Joseph y a travaillé il y a quelques années! Mon visage s'est illuminé quand il a prononcé le nom de ce bar, mais qu'en aurait-il été s'il en avait choisi  un autre que je ne connaissais pas étant donné qu'on ne fréquente pas les bars ici?]? Vous faites quoi dans la vie? Comment avez-vous les moyens de voyager aussi souvent? Quand retournez-vous travailler? Vous pouvez me montrer votre billet retour? ...

Le tout entrecoupé de nombreux silences et vérifications / lectures d'écran et des coups d'oeil discrets sur mon visage. Restons zen. Il tamponne et nous souhaite un excellent séjour. Ouf. Merci m'sieur. A nous l'aventura!

Joseph et son père arrivent peu après notre arrivée. La Patrick connection commence. "Patrick, voici Patrick. Patrick, Patrick". Nos papas s'appellent Patrick tous les deux, et Patrick est le middle name de Joseph. (Patrick est aussi le nom du fils aîné du père de Joseph, dont l'aîné porte le même nom, ainsi que son propre aîné. Vous suivez? Le père de Joseph est donc: A/ grand-père B/ arrière-grand-père C/ arrière-arrière-grand-père?)

Aussitôt arrivés à la maison et une fois l'installation faite, nous partons pour une petite balade sur le bord de mer à Manasquan. Hello l'Océan, tu m'as manqué! Mais pas que l'océan, il est vrai. =)


Un moment Nutella.


New York

Le lendemain, nous sommes allés rejoindre Guillaume et Marie-Laure à Central Park. Pour ceux qui me lisent et qui ont une bonne mémoire, vous vous souvenez que Guillaume et Marie-Laure sont les amis que nous avons vus à Marseille le mois dernier. Ils sont venus passer leur lune de miel dans la grande pomme, voyage initialement prévu fin octobre, mais une certaine Sandy en a décidé autrement et les a contraints à séjourner à Montréal en attendant la poursuite de leur vol vers New York qui n'a jamais pu se faire. Leur séjour à NY correspondant cette fois-ci au nôtre, je ne sais pas quelle excuse nous aurions eue de ne pas les y rencontrer. Nous avions je pense les uns et les autres savouré le moment où l'on s'était dit "RDV à New York!". C'est pas tous les jours qu'on se dit ça!


Le Club des cinq que nous formions a donc arpenté la partie sud de Central Park, avant d'entamer la Cinquième Avenue.

Mon pote Guillaume et sa chère et tendre, Marie-Laure, dans Central Park.

Avec un passage par FAO Schwarz, où j'ai ENFIN pu prendre en photo les statues en Lego que je n'avais pas prises à Noël dernier.

FAO Schwarz, sculpture en Lego.


Magasin de jouets fascinant, pour petits et grands. Le Casse-Noisette de l'entrée est toujours là malgré l'été, et il accueille toujours les gens avec le sourire et une incitation à s'amuser. Nous avons descendu la 5ème jusqu'à Rockefeller Center, où le cocktail chaleur + fatigue nous a quasiment obligés à faire une pause. On est descendu dans le centre commercial qui jouxte l'emplacement de la patinoire (qui devient une terrasse de café en été). A ce propos, je vais sans doute jeter un énorme pavé dans la mare mais après quelques passages par Starbucks, j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi cette enseigne a autant de succès. L'attente est longue, et les cafés n'ont vraiment rien d'exceptionnel. Alors certes, pour beaucoup, USA=Starbucks, mais franchement, quand on est amateur de bon café comme moi, y'a pas de quoi casser des briques.

Tu fais moins le malin, hein, Batman?

Sur Times Square, un mythe tombe: Spiderman a une banane.
(Dans les cheveux de Joseph: le reflet des lumières rouges de Time Square)


Chutes du Niagara

C'est la partie adrénaline de notre séjour. Les chutes sont à environ 7 heures de route de chez nous. Donc autant dire qu'on est content d'arriver le soir pour se poser. Joseph a réservé nos chambres d'hôtel à Niagara Falls, côté canadien, histoire de mettre les pieds au Canada pour Papa. Mais... à une heure et demie de passer la frontière, Joseph se rend compte qu'il a oublié son passeport. Avant 2009, il était possible pour tout Américain de se rendre au Canada avec son seul permis de conduire (l'équivalent de leur pièce d'identité) et de rentrer ensuite chez eux. Mais depuis cette date, tout Américain doit être en possession de son passeport s'il veut rentrer chez lui. Autrement dit, le Canada peut laisser entrer, mais les USA refusent le retour. Intéressant. Joseph se renseigne sur internet (merci les Smartphones quand même!), mais apparemment les nouvelles sont claires: c'est niet. Il réserve donc à l'arrache (re-merci les Smartphones!) deux chambres d'hôtel à Niagara Falls pour le soir côté américain. Dès notre arrivée, nous allons voir les Chutes pour en profiter. Puis pour en avoir vraiment le coeur net, nous décidons d'aller voir un agent des douanes à l'entrée de la passerelle-frontière pour aller au Canada en piéton, traverser le pont, et donc enjamber le Niagara  qui passe en dessous, pour aller profiter des chutes côté canadien.

Pour aller parler à un agent de l'immigration américaine, il faut passer un portail  qui indique "To Canada" (vers le Canada), sauf qu'on ne veut pas traverser le pont avant de s'assurer que Joseph a la possibilité de revenir ensuite aux USA. Nous entrons dans le bâtiment et attendons notre tour.

Next please! C'est à nous.

Et là, la blague, première question de l'agent des douanes américains: "Passport, please". Alors, comment te dire, mec, on n'est pas sorti des USA et on n'est pas encore au Canada, on veut juste savoir si... ben oui mais non! Dès lors que tu passes le portail, tu es considéré comme quittant les Etats-Unis. Ah ouais d'accord. Surtout, ne pas rire. Vous pouvez vous imaginer à quel point j'étais tendue, moi qui étais tellement contente d'avoir passé sans trop d'encombres la douane à Newark, me voilà trois jours après à nouveau en train de devoir expliquer pourquoi je viens aux Etats-Unis alors que je ne les ai pas quittés depuis mon arrivée. Restons zen. On dirait un sketch, mais le genre de sketch où tu ris APRES que le truc t'est arrivé. L'agent interroge Joseph et lui confirme qu'en l'absence de passeport, seul un extrait de naissance qui complétera son permis de conduire l'autorisera à rentrer de nouveau aux USA. Le cas particulier de Joseph a détourné l'agent des questions qu'il aurait pu nous poser. Il n'empêche que nos passeports sont scannés et vérifiés comme une nouvelle entrée sur le territoire. Si papa et moi souhaitons aller au Canada en piéton, il faudra le faire sans Joseph, ce qui ne m'arrange pas, car la présence de Joseph est un adjuvant important de mon propre passage aux douanes. Je me souviens l'an dernier, au retour du Canada, la seule question posée à la frontière que nous passions en voiture était "et elle, c'est qui?" - "my girlfriend" -"OK". Et hop, bon retour aux States les gars.

Nous allons à l'hôtel, allons dîner dans le bar le plus bruyant de tout l'est américain je pense, puis nous raccompagnons Joseph à l'hôtel avant d'entamer notre balade digestive au Canada. Petit pincement au moment où nous repassons le portail, en espérant pouvoir rentrer le soir! Nous traversons ce fameux pont-frontière. Il est déjà minuit passé, il fait une nuit noire et je suis surprise par le manque d'animation et de lumière. L'an dernier, les Chutes étaient illuminées et les foules nombreuses côté canadien pour les admirer. Là, pas un bruit, et beaucoup d'obscurité. Bon, maintenant qu'on est au milieu du pont, on ne va quand même pas rebrousser chemin. Nous dépassons le drapeau canadien, continuons jusqu'au bâtiment de l'immigration, et sommes accueillis par un douanier canadien  fort sympathique, qui s'est efforcé de nous poser quelques questions pour le principe. "Euh... Vous restez combien de temps au Canada? " - "Environ une heure" - "Euh... Vous habitez où? Euh... Vous repartez quand en France?... Euh... C'est bon, vous pouvez y aller". Le tout en anglais. Nous longeons les chutes, que l'on devine majestueuses mais à ma grande déception, je les croyais illuminées et ce n'est pas le cas. Sans doute le sont-elles jusqu'à une certaine heure. Les promeneurs noctambules que nous sommes n'en auront pas profité. Mais, il y a pire balade digestive quand même, qu'une marche en bordure d'un site majestueux et de surcroît au Canada. Nous continuons notre balade dans une chaleur lourde pour l'heure (il devait faire 25 degrés à une heure du matin), et retournons vers les USA, fatigués par notre longue journée et nos émotions.

Arrivés au bâtiment côté américain, mauvaise surprise: au moins 20 personnes attendent. Bonne nouvelle: ce sont des passagers d'un bus qui attendent dans une autre file. Nous passons rapidement. Oops, l'agent n'a pas l'air aussi commode que celui de cet après-midi. A peine nos passeports en main, il soupire en voyant qu'on est français. Ça comment fort. Scan des passeports, lecture d'écran, silence... Puis une question: "Vous avez acheté quelque chose au Canada?" - "Non". Silence. Il rend les passeports. "C'est bon."

*soupir de soulagement*

L'entrée aux USA la plus rapide de tous les temps pour moi.

Nous voilà de retour, on va pouvoir aller dormir en Amérique!

Niagara Falls côté canadien.

La même, la nuit.

Le lendemain, nous avons passé notre journée "touristes à Niagara". Ça fait deux fois que je les vois, deux fois que je suis toujours autant époustouflée par la force, la majesté et la dimension de ces chutes. 

Au fond, la plateforme d'observation et l'ascenseur qui descend au bateau.


=)

Lumière naturelle, j'étais contente d'arriver au bon moment en début de soirée. Dans le fond: le panache de gouttellettes des chutes canadiennes, dites en fer à cheval.




Nous avons commencé par une balade le long du Niagara, sur le dessus des chutes. Un flot et un débit impressionnants, c'est vertigineux et on imagine à quel point le site est dangereux. Nous allons surplomber les chutes en fer à cheval et prendre, comme tout bon visiteur qui se respecte, notre douche de mist. Le mist, c'est cette brume de gouttelettes d'eau vaporisées par la chute de l'eau qui forme un panache haut de plusieurs dizaines de mètres (voir avant-dernière photo). Rafraîchissant, mais on est trempé! Heureusement, le soleil tape et nous séchons vite. Pas pour bien longtemps, étant donné que nous allons prendre le bateau The Maid of the Mist qui nous emmène au pied des Chutes. Souvenez-vous, l'an dernier, je vous avais déjà raconté que l'on vous fournit le poncho en plastique bleu pour la balade en bateau, et on comprend pourquoi puisque une fois au pied des chutes, c'est comme si vous vous trouviez sous une averse violente. Vous êtes littéralement douchés.

Le plastique, c'est fantastique. Ça donne l'air con mais ça maintient au sec.

Sensations garanties.

Buffalo. 

Notre périple à Niagara aura été court mais intense. Nous prenons le chemin du retour après un déjeuner à TGI Friday à Nigara Falls. Nous décidons, par curiosité, de faire notre retour par Buffalo, cité en bordure du Lac Erie et de la rivière Niagara, célèbre pour avoir inventé les non moins fameuses Buffalo wings. Ce fut néanmoins une très mauvaise idée, car à défaut d'avoir trouvé le centre ville attractif, nous cherchons à nous rendre dans le Burger King que nous indique le GPS de Joseph pour une pause pipi. Au détour d'un virage, nous nous retrouvons sur les voies de traversée du pont vers le Canada. Sketch numéro deux. Nous voilà embourbés dans une file de voitures gigantesque en partance pour le Canada, avec l'impossibilité de faire demi-tour. Crévindiou. Dis-moi pas qu'c'est pas possib'. Nous faisons un demi-tour illégal avant la frontière canadienne pour retourner vers la file US.

Poussée de stress maximale pour tous les trois... Joseph va-t-il pouvoir rentrer aux USA? Nos passeports à papa et moi ne vont-ils pas bloquer suite aux deux passages-éclair d'hier Usa-Canada? Et surtout, SURTOUT, comment va réagir l'agent d'immigration américain au postulat suivant: on s'est retrouvé dans la mauvaise file en voulant aller faire pipi au Burger King au bout de la rue. On a envie de rire, mais en fait, non. C'est pas le moment. Pas du tout. L'envie pressante le devient encore plus à mesure que le stress monte. Vite, vite, pourvu qu'on passe...

C'est notre tour. Je suis au volant. Le douanier commence. "Raison de votre venue aux Etats-Unis?". Allez Christelle, explique au monsieur que tu voulais aller au Burger King pour faire pipi et que tu t'es retrouvée au Canada "sans faire esspré"... C'est la vérité, tant pis, je dis. Il me regarde, dubitatif et sans doute au fond de lui-même amusé... "Vous vous êtes trompés de file... Hmm". Et là, mitraillette de questions agressives. Surtout, que fait un Américain à l'arrière du véhicule avec deux français à l'avant?  A qui appartient la voiture? "Ouvrez la porte arrière s'il vous plaît". Va expliquer au douanier que la porte ne s'ouvre que de l'intérieur car le bouton électrique ne marche plus, mais que ton boyfriend américain à l'arrière n'a pas l'usage de ses jambes et qu'il se trouve de l'autre côté du véhicule. Je me retourne pour essayer de l'ouvrir. En me retournant, sans faire gaffe, j'enlève mon pied du frein (voiture automatique) et la voiture commence à avancer, en même temps que sans faire gaffe, mon coude appuie sur le klaxon. Le mec me dit, mi-agacé, mi-sarcastique "ben pourquoi vous me klaxonnez, maintenant?". Vas-y c'est ça, rajoutes-en. Au bout de quelques secondes de lutte avec la porte, Joseph se détache, rampe (le milieu du monospace est vide à l'arrière pour laisser entrer le fauteuil) et va ouvrir la porte comme il peut. Début de son interrogatoire... Les mêmes questions que pour nous, avec en prime le couteau dans la plaie: "mais votre permis de conduire, c'est pas un passeport. Vous faites comment maintenant pour rentrer?" Joseph ré-explique l'histoire. Burger King, pipi, GPS, mauvaise file, tout ça... Le douanier est tout speed. La situation ne lui plaît pas. Il répète, désabusé: "donc vous vous êtes trompés de file, c'est bien ça?". - "Oui". Voyant l'expression de détresse de Joseph, il nous rend les papiers en soupirant, et dit à Joseph: "Vous avez de la chance, votre passeport apparaît à l'écran avec votre photo quand on scanne votre permis de conduire. Allez... allez-y. Et ne vous trompez plus de chemin cette fois-ci."

*soupir de soulagement 2*

Je pense que quelque part, dans un bêtisier des douanes américaines, apparaîtra désormais la phrase suivante: "Excuse la plus naze pour rentrer aux USA: a voulu faire pipi au Burger King et s'est trompé de voie".

Que voulez-vous, on a tous son quart d'heure de gloire une fois dans sa vie...

A venir: Philadelphie et Atlantic City.


NB: aucune mention sur l'accessibilité des sites nécessaire dans cet article puisque TOUT est accessible ici et sans exception: les bateaux, les magasins, les restaurants, les toilettes, les trottoirs, les trains, les bus...

mardi 6 août 2013

J'voudrais bien... mais j'peux point...

Quoi donc?

Ecrire, pardi!

Depuis mon arrivée aux States le 29 juillet dernier, pas une heure de libre pour me consacrer au blog et vous raconter mes riches heures ici.

Il nous est arrivé quelque aventure à Niagara en traversant, sans le vouloir (si, si, je vous assure, sans le vouloir, vous raconterai!), la frontière canadienne à deux reprises (et là vous vous dites, elle déraille Christelle, mais non, on s'est bien retrouvé deux fois au Canada sans le vouloir!).

Donc, à venir: les chutes du Niagara (encore!); New York, la 5ème Avenue (encore!), Central Park, la Statue de la Liberté, l'Empire State; Philadelphie... J'en ai des choses à vous raconter!

Tout va pour le mieux ici. Il fait beau et chaud, mais rien à voir avec la canicule.

A très bientôt pour le récit détaillé de mon douzième séjour ici (ouais, il a tiré une drôle de tête l'agent d'immigration, ça a questionné sévère, mais ça a stamplé* quand même).

* Pour les non Mosellans : le stample (prononcez chtempeul) est le coup de tampon.