jeudi 14 mars 2013

Houston, we have a problem.

Nos deux premières journées dans la maison en Floride se sont déroulées au gré des réjouissances propres à toute installation, à savoir: des emmerdes. Vous êtes nombreux à m'écrire très régulièrement (en message privé, puisque vous n'avez toujours pas trouvé la méthode pour commenter mes posts. OK j'arrête mes sarcasmes. N'empêche y'en a qui ont trouvé :-p. Trêve de plaisanterie: merci infiniment pour tous vos messages perso. C'est grâce à eux que je continue le blog. Et bien sûr merci à ceux qui commentent!):  "je te lis tous les jours, continue de nous faire rêver, Christelle!".

Vous voulez du rêve?

OK.

Voyons ce que j'ai en stock: pas d'eau chaude, intervention d'un serrurier, monsieur internet qui nous indique que la ligne n'est pas reliable à internet. C'est tout?  Ah, non: une fuite de chasse d'eau avec de l'eau partout. Et des lézards crevés sous le canapé.

Ça fait rêver, hein!

Ouais, vous avez pas tort, on a les palmiers, le soleil, le Golfe du Mexique à 1 km (ce qui signifie donc: en première ligne pour les ouragans. Arf. On a survécu à Sandy, on survivra bien à Kévina ou Pepita *ahem*).

Problem #1 (oui, aux USA, "numéro" ça s'écrit dièse):

Joseph souhaite changer les serrures puisque nous prenons possession d'une maison déjà existante, dont un nombre inquantifiable d'agences a eu (ont eu?) les clés. Tout contents de nos serrures Brinks achetées à Walmart, Joseph démonte la première serrure (porte de derrière). Jusqu'à un problème fort intrigant: il visse une vis qui une fois vissée à moitié, ne se visse pas davantage ni ne se dévisse. Vous me suivez? On se retrouve avec un bouton de porte bancal qu'il n'arrive pas à serrer ni à enlever. L'arrière de la maison donnant sur une allée et les maisons de voisins, et Joseph étant à l'oeuvre depuis bientôt trois quarts d'heure, sa présence intrigue notre voisine qui débarque.

[Rappel: la maison se trouve dans un lotissement réservé aux plus de 55 ans. C'est-à-dire avec surveillance des faits et gestes, observation et analyse de nos extérieurs. L'histoire ne dit pas s'ils vérifient nos exonérations- mort de rire, je viens de trouver ce synonyme pour fèces, j'adore!- pour s'assurer que nous consommons des produits conformes au règlement de la copropriété. OK, j'arrête mes sarcasmes. Oui ça fait deux fois que je le dis, mais... pourquoi s'en priver?]

La voisine débarque, donc. C'est Phyllis, elle vient du Kentucky, a un accent à couper au couteau, ressemble à une cougar et nous indique qu'elle fait partie du Conseil d'Administration et que nous pouvons compter sur elle pour quoi que ce soit. D'ailleurs, voyant le problème, elle rameute sa copine présidente du Conseil d'administration ainsi qu'un ami bricoleur de la copro. C'est fort sympathique et très américain: l'entraide est une seconde nature chez les Américains. Je précise: l'entraide envers des gens qui ont donné la preuve qu'ils ont déjà essayé de s'aider eux mêmes ou alors vraiment des cas désespérés. Nous faisons connaissance. Cougar #1 et Cougar #2 font de l'oeil à Joseph pendant que j'aide Bob the Builder. A 5 pour dévisser une vis indévissable, on devrait y arriver. Vous pensez?

Ben non. Il n'a pas réussi. Nous devons appeler un serrurier qui lui même n'a pas réussi! Il a dû faire un trou dans la porte pour remplacer la serrure. Mais au moins, ça, c'est fait.

Problem #2

Nous attendons le gars qui vient mettre internet (mais comment vivait-on avant sans internet?!). Il se pointe en même temps que le serrurier. Sa mission: installer la télé, internet et le téléphone conformément au nouveau forfait commandé. Ce qui devait n'être qu'une formalité devient vite (=après un quart d'heure d'observation et de trifouillage) un casse-tête: "Euh... la ligne électrique qui passe chez vous appartient en fait aux voisins". Ah ouais d'accord. Mais, euh, concrètement, y se passe quoi maintenant? Il s'est débrouillé, est monté au grenier, et a apparemment fait son travail puisque au bout de deux heures- quand même- tout fonctionne. Merci m'sieur internet. Joseph va pouvoir regarder le basket sur le nouvel écran tout neuf de l'après-midi.

Problem #3

Pendant que le serrurier et internet guy sont à l'oeuvre, je me rends compte que d'eau chaude, il n'y a point. J'observe, je trifouille, je m'interroge et bien que des fois je sois une femme Kinder (brune à l'extérieur, blonde à l'intérieur), je trouve la solution. On se sera au moins épargné la venue d'un plombier chauffagiste. Enfin... jusqu'à aujourd'hui, où Joseph tire la chasse d'eau et m'appelle "Christellllllllle" (ouais, j'adore avec son accent américain!) "there is a leak!". Ah oui en effet, c'est pas une petite fuite! Par chance, il y a deux WC dans la maison, mais quand même, avait-on besoin de ça?

Cet après-midi, nous avons assisté à l'assemblée des copropriétaires. Nous avons fait baisser la moyenne d'âge!! Normal, quand on sait que l'une des conditions pour acquérir une maison dans le lotissement est d'avoir plus de 55 ans. Et ils en ont bien plus!! C'était d'un côté très similaire à ce que je connais en France, et d'un autre assez rigolo  car les Américains sont très disciplinés, Personne ne crie, Ils lèvent patiemment la main en attendant d'être interrogés par Cougar #2 qui frappe sur la table avec son marteau de juge quand il y a trop de bruit, Personne n'interrompt ou ne râle... Tout se fait de façon très lisse. Alors qu'en France, quel bordel, les assemblées de copro! Ce qui prévaut ici est la sécurité du lotissement et la beauté des extérieurs. Il faut donc accepter d'être surveillé et aussi les règles de l'aménagement extérieur: pas le droit de planter ce que tu veux dans ton jardin, tous travaux extérieurs sur parcelle privative sont soumis à acceptation du conseil d'administration. S'en est suivi un Bingo (équivalent du loto... 3ème âge oblige!!!!) auquel nous n'avons pas assisté. 

Joseph ayant quitté l'assemblée un peu avant la fin et intriguant ses nouveaux voisins, je me suis fait mettre le grappin dessus par le troisième âge. Un nuage autour de moi qui me serre la patte et je ne sais plus où donner de la tête pour retenir tous ces nouveaux prénoms de gens qui me souhaitent la bienvenue et m'indiquent leur numéro de maison si jamais on veut passer ou qu'on a besoin de quelque chose. 

Bob, tout particulièrement, un petit monsieur replet qui a remballé deux trois personnes pendant les votes [NB: ici, seuls les membres élus votent- équivalent du conseil syndical- les copropriétaires ne sont là que pour entendre ce qui est voté ou discuter certaines propositions]. Bob me serre la patte et me dit: "Mon fils, il est comme ton mari". J'ai mis quelques secondes avant de comprendre qu'il voulait dire: en fauteuil. Il me raconte comment son fils est devenu paraplégique en tombant d'un toit où il faisait des réparations et comment il bousille tout l’intérieur de ses voitures neuves en y balançant les roues et le cadre de son fauteuil. Pour les non initiés: sachez qu'un fauteuil se démonte facilement en enlevant les roues une par une par un système de clipsage; et se remonte tout aussi facilement, cela pour les transports en voiture. Tout pendant que Bob me cause, un autre homme débarque et me serre la main et plaisante: "Ah, faut pas lui parler à lui, il a une grande gueule!". Un autre petit vieux en short me saute dessus pour le pot de demain auquel nous sommes cordialement invités: le vin, les hamburgers et les hot dogs sont fournis, il faut juste apporter une salade. Je ne sais pas si on ira, Joseph n'est pas du tout emballé. Moi un peu plus, parce que j'aime papoter et a fortiori avec des Américains d'horizons divers. OK. Et aussi parce que j'aime boire et manger. On ne se refait pas.

Bon. Sinon, on a quand même réussi à profiter un peu de la Floride. Joseph m'a emmené manger dans ses deux endroits préférés: Gold Rush BBQ, où je me suis enfilé des BBQ baby back ribs avec une succulente purée et une bonne salade, et aussi Sharky's, le restaurant en bord de mer spécialisé dans le poisson et les fruits de mer. C'est super bon et c'est à 1 km de la maison; on ne va pas s'en priver.

Une petite promenade sur la jetée (la même que dans Alerte à Malibu!) m'a donné quelques sueurs froides: un pêcheur était en train de dépecer tranquillou le requin qu'il venait de pêcher. Une belle bête de presque 2m dont le sang jonchait les planches. Je n'avais pas mon appareil photo à ce moment précis, et c'est bien dommage.


Par contre je l'avais pour ces autres moments:



La jetée de Sharky's, le resto en bord de mer.




Pour une fois, c'est sans alcool.
Ne pas nourrir les pélicans.

Mon pélican d'amour. Celui-là faut bien que je le nourrisse!



Notre premier coucher de soleil en Floride. C'était beau.



Vue de l'arrière de notre maison ce soir.

La même quelques minutes plus tard.

Je n'ai pas évoqué mon aller-retour à Sarasota aujourd'hui pour une recherche de travail. J'en parlerai dans un futur post. Pour l'heure il se fait tard et le soleil se lève bientôt chez vous. See you soon, folks!

3 commentaires:

  1. On n'a jamais rien sans rien ! ça valait le coup d'avoir ttes ces tracasseries. Les paysages me font penser au Mexique, à Cuba. Je continue de voyager avec vous.Et à apprendre... Super

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  2. Superbes photos, ça donne envie! Marre de la neige!
    Alors, le suspens est à son comble: BBQ or not BBQ avec la copro??
    Bises et bonne installation!

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  3. @Delphine: Tadam.... Oui! Nous avons été au BBQ de la copro. Le vin était à volonté, faut pas déconner, j'allais quand même pas rater ça! Ils étaient tellement contents qu'on soit venus qu'on a été les stars de la soirée. Nous formons pour eux un couple très attendrissant. C'est ambiance pension Kellermann dans Dirty Dancing, mais c'est pas désagréable!

    @Marieline: J'ai réalisé seulement hier à quel point nous étions près de Cuba, ceci expliquant cela.

    Merci les filles!

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