vendredi 1 mars 2013

Suspecte.

Le décollage de Charles de Gaulle ce matin vendredi s'est fait dans de bonnes conditions. Le vol a été bon. J'ai pu me mater quelques films et écouter un peu de musique. Mais dormir... toujours pas! C'est un truc que je n'arrive pas à faire en avion. Et cette fois-ci, pas la main de Joseph à serrer pour me rassurer quand monte l'adrénaline pendant les turbulences. Alors j'ai compté mes traversées de l'Atlantique depuis la première fois où je suis venue rencontrer Joseph, soit en juillet 2011, comme certains comptent leurs moutons. C'est la neuvième fois que j'y vais. Donc ma dix-septième traversée en un an et demi. Ah ouais, quand même. Je suis pas un peu maso, moi qui ai la phobie de l'avion??

L'arrivée à Newark a été nettement moins drôle... Déjà: 400 personnes (au moins) devant moi à l'immigration. Non non, je ne suis pas marseillaise. Trois avions ont atterri en même temps et le temps que je descende de l'avion (je suis toujours assise à l'arrière), bonjour la file d'attente. Une ligne du hall comprend en moyenne entre 80 et 90 personnes. Et là il y avait 5 lignes. Faites vos calculs. L'avion a atterri avec une heure d'avance (7 heures de vol "seulement" aujourd'hui, c'est exceptionnel), mais autant vous dire que l'heure a été rattrapée, et de loin, par l'attente d'un guichet à l'immigration.

Enfin, c'est mon tour. L'agent de l'immigration trouve mon profil suspect. Il me demande de le suivre dans la salle de contrôle où ils envoient tous les cas suspicieux. On me demande de m'asseoir et d'attendre. Je suis appelée. Enfin... disons que je reconnais ce qui semble être mon nom et mon prénom, tous les deux imprononçables pour un anglophone. L'agent débute son interrogatoire: vous venez pour quoi? Il fait quoi votre petit ami? Vous repartez quand? Vous avez du travail ici? Vous êtes sûre? De quoi vivez-vous en France? Vous travaillez où? D'où avez-vous l'argent qui vous permet de voyager et de venir aussi souvent? Vous n'avez pas de travail ici? (déjà posé comme question...). Vous n'avez vraiment pas de travail ici? Parce que vous savez que votre programme ne le permet pas; vous le savez, oui?

Voilà...le fait que je vienne aussi souvent et sur des périodes plus ou moins longues, pour eux, c'est justifié par le fait que j'ai un travail ici et que je cherche à leur mentir.

Après avoir expliqué mon cas, à savoir: fonctionnaire de l'Etat français ayant pris une année de disponibilité après avoir vendu sa maison, il finit par me tamponner mon passeport et me souhaiter un bon séjour. Il ne fait pas bon être amoureuse et honnête par les temps qui courent...

Je peux enfin aller rejoindre mon cher et tendre qui, tellement heureux et impatient de me voir arriver, passe dessous les barrières et se précipite pour m'accueillir avec un joli bouquet et un gros câlin, sous le regard attendri des autres personnes qui attendent des proches ou des inconnus avec des pancartes.

*long soupir*

Voilà, j'y suis.  On est allé manger un bon burrito pour fêter ça =).


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