Je ne pensais pas vivre cette anecdote à la suite de la publication du précédent article sur les rampes d'accès. Voici un "simple"copié-collé de mon coup de gueule sur Facebook. Parce qu'y'en a marre.
Les emplacements handicapés sont réservés à des personnes qui le sont. Pas par amateurisme. Pas par paresse. Pas pour le plaisir d'embêter le monde. PAR NÉCESSITÉ. Parce que ces personnes ont un problème de mobilité qu'elles n'ont pas choisi et qu'on leur octroie le droit de limiter leurs trajets en compensation de leur perte de mobilité physique. Si vous avez la capacité de marcher, n'utilisez pas ces places réservées. Tout comme les ascenseurs dans les centres commerciaux sont destinés PRIORITAIREMENT aux personnes dont les jambes ne leur permettent plus de monter ou descendre des escaliers.
Je vis avec une personne en fauteuil dont la mobilité est exceptionnelle, il est vrai, mais cette mobilité ne lui est permise que dans la limite où on lui laisse l'exercer; c'est-à-dire en faisant preuve de respect et de civisme. Utiliser des espaces réservés aux personnes à mobilité réduite, c'est les priver de leur liberté de se déplacer. Et je ne vois pas au nom de quoi notre temps serait plus précieux que leur, ni en quoi notre liberté nous autoriserait à priver ces personnes de la leur. Si vous n'en comprenez pas la raison, je veux bien, par souci pédagogique, expliquer, encore et encore, car je ne suis pas du genre à faire la guerre aux gens, mais je vous prie d'en être convaincu. Merci de votre lecture.
Pour terminer sur une note humoristique, voici un article trouvé sur un site canadien, écrit pour le "gars qui voulait se parquer dans le spot pour handicapés":
Tu débarques à bord de ta rutilante mais ô combien féminine Mercedes CLK 230 et te stationnes dans l’espace réservé aux handicapés.
En bon samaritain, je m’approche de ton véhicule et te signale ton inattention en te faisant des bye-bye-qui-veulent-plus-dire-hey-que-bye-bye.
Tu m’ignores.
Je cogne donc à ta vitre parce que, comme ma mère dit, je n’ai pas de manières. Tu l’abaisses d’un pouce à peine:
RABII NICE GUY DU SAMEDI: Vous pouvez pas vous stationner ici; c’est pour les handicapés.
GARS BÊTE: Hey là, y’a pas d’autre place.
RABII : Oui je l’sais, on est samedi, nous aussi on a rushé pour le stationnement, mais ce serait un peu trou de cul.
GARS QUI EN REVIENT PAS QUE JE DISE QUE SON GESTE DIGNE D’UN TROU DE CUL EST TROU DE CUL : Pardon?
RABII : C’est trou de cul faire ça. C’est le genre de truc que si t’allais voir un trou de cul et tu lui demandais : « Hey, trou de cul, te stationnerais-tu dans un spot pour handicapés? » ben il te répondrait : « Oui, ça m’semble être quelque chose que ma qualité de trou de cul me pousserait à faire ».
GARS QUI ME COUPE LA PAROLE ET S’IMPROVISE STATISTICIEN : ‘Garde-là! Y’a jamais d’handicapés qui viennent ici.
RABII : Je l’sais! Moi aussi j’ai vu le sondage qui disait que les handicapés avaient déserté le Miami Déli.
GARS DEVENU SOUDAINEMENT MUET : …
RABII : C’est de l’ironie. Check, ça arrive que des handicapés viennent, sinon, ils auraient pas fait une place exprès pour ça; à la place, ils auraient mis une pancarte « Retourne chez toi, l’handicapé; t’es pas supposé exister dans ce continuum espace, parce que le gars dans le char de fille a dit que les mongols comme toi ne viennent jamais ici»
GARS FÂCHÉ QUI PRÉTEND COMPRENDRE SANS VRAIMENT COMPRENDRE : J’comprends ben, mais y’a pas d’autre place! Tout l’monde le fait!
Et là, j’implose d’hystérie. En partie parce que j’avais faim, mais surtout parce que tu représentes à mes yeux tout ce que je déteste chez ces gens qui débattent de manière unidirectionnelle en abusant d’arguments vides.
Tu as dit : « Je comprends, mais y’a pas d’autre place ». Décortiquons ton énoncé afin d’en ressortir l’aberrante contradiction avec laquelle je souhaite te gifler:
Je comprends (mensonge) + Mais (conjonction de coordination marquant une opposition à venir) = Y’a pas d’autre place (argument prouvant que tu ne comprends clairement pas.)
Si tu avais réellement compris, ton raisonnement aurait été le suivant:
Je comprends (qu’il n’y ait pas d’autre place plus proche du resto qui m’éviterait de mouvoir ma carcasse de gars qui conduit un char de fille) MAIS cet espace est réservé aux gens que la nature a confinés à un fauteuil roulant = Je décolisse me stationner ailleurs.
RABII : J’pense pas que tu comprennes. Pis fais donc c’que tu veux. Tu sortiras l’argument du manque de place au gars à une jambe qui va devoir se stationner deux rues plus loin.
Tu remontes ta fenêtre, fais marche arrière et vas te stationner ailleurs.
Good move. Ne vas pas croire que j’essayais d’être moralisateur; ça fait longtemps que j’ai perdu ce privilège.
Et rassure-toi, moi aussi il m’est arrivé d’être ce trou de cul: 2011, Galeries d’Anjou. « J’veux juste un truc de La Baie, ça va prendre une seconde », que j’me suis dit en futur ex-trou de cul.
C’est « une seconde plus tard », en quittant le stationnement, que j’ai vu à 12 millions de kilomètres de ma place VIP auto-attribuée, une minuscule dame frêle extraire avec misère la marchette de son mari du coffre de leur Buick. Plantée en évidence au beau milieu du pare-brise pour me faire sentir comme un étron, la fameuse vignette bleue avec le petit bonhomme qui rush pour vrai.
« Tout l’monde le fait », que tu m’as dit. C’est faux. C’est pas une certitude ça, que tout le monde le fait.
La seule certitude, cher gars qui voulait se parquer dans le spot pour handicapés, c’est que le jour où moi j’ai arrêté de le faire, il y avait un trou de cul de moins sur Terre.
http://urbania.ca/blog/3842/cher-gars-qui-voulait-se-parquer-dans-le-spot-pour-handicapes
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