mercredi 20 août 2014

Take me home, country roads (West Virginia)

Almost heaven, West Virginia
Blue Ridge Mountain, Shenandoah River
Life is old there, older than the trees,
Younger than the mountains, blowing like a breeze

Country roads, take me home,
To the place I belong,
West Virginia, Mountain mamma,
Take me home, country roads

La chanson de John Denver, "Take me home, country roads", que je vous indiquais dans l'article précédent, n'a pas quitté mon esprit pendant les quatre jours de visite dans les montagnes de Virginie et Virginie Occidentale.

John Denver l'a écrite après avoir emprunté les routes pittoresques des parcs naturels que nous avons visités.

Almost heaven, West Virginia. 

Nous sommes partis lundi matin de Manasquan, avons traversé le New Jersey vers le sud-ouest, puis le Delaware, le Maryland, passé Baltimore, puis un bout de Virginie avant d'arriver en Virginie Occidentale (West Virginia) pour notre première pause-visite, Harpers Ferry, sous un temps incertain.

Le village de Harpers Ferry est célèbre pour être une ville historique, au confluent des rivières Potomac et Shenandoah. Harpers Ferry tient son nom de Robert Harper, premier habitant de cette ville qui y a créé un ferry pour traverser le Potomac en 1761. La ville est devenue un lieu de villégiature à la mode au debut du 20è siècle pour les habitants de Washington, DC, ou de Baltimore, qui y venaient en train. Un article mentionne jusqu'à 28 dessertes par jour! Le lieu est ensuite devenu désuet, puis abandonné. Il a pour mérite de se situer dans un parc naturel et d'avoir conservé ses demeures et trottoirs d'origine. Ainsi, se promener dans High Street, les touristes en moins, donne un aperçu de la vie à Harpers Ferry il y a un ou deux siècles en arrière. Chacune des maisons accueille aujourd'hui soit un mini-musée, soit des photos ou reconstitutions, ou de petits magasins de souvenirs. Le village classé propose aussi des ateliers vivants en costume certains jours, façon écomusée: cuire son pain dans le four en briques communal, voir le maréchal-ferrant ou le tanneur effectuer leur métier, etc. Pas de parking dans le centre du village. Il faut se garer en périphérie, comme dans les villages classés en France. Une navette dépose cependant les personnes souhaitant écourter leur temps de marche jusqu'au centre. La marche entre le parking et le centre du village nous fait longer la forêt, les ruines de l'ancienne usine à pulpe (de papier), ainsi que la vieille et encore usitée voie de chemin de fer.





Nous avons ensuite mis le cap sur Berkeley Springs, dans le nord de la West Virginia, visite qui promettait sur le papier d'être vraiment sympa mais qui nous a beaucoup déçus. Berkeley Springs est la première ville thermale américaine, qui a vu défiler George Washington et moult personnalités de l'époque. Nous nous attendions, au pire, à quelque chose comme Amnéville, mais les installations thermales se résument à un hôtel au bord d'une fontaine, source originelle. Le tout, pas de bol, sous une pluie battante, donc nous avons fait un grand détour de plusieurs dizaines de kilomètres pour franchement pas grand chose. Je ne conseille donc pas le passage, sauf de circonstance, par Berkeley Springs. 

Le lendemain a été bien plus fructueux et réel point de départ de notre séjour en Virginie Occidentale. L'Etat regorge de sites naturels protégés, soit parcs d'Etat, soit parcs nationaux. La première incursion dans les montagnes nous a d'emblée happés et réjouis. Et cela n'a fait qu'aller crescendo au cours du séjour. 

Petit point info concernant la situation géographique et géologique.

La Virginie Occidentale est traversée par la chaîne des Appalaches, chaîne de montagnes qui s'étend de Terre-Neuve, au Canada, jusqu'à l'Alabama:

Carte: Wikipedia

Le point culminant est le Mont Mitchell, en Caroline du Nord (2037 mètres). Les Appalaches ne sont pas à proprement parler de la haute montagne, mais le relief est vraiment typique, souvent escarpé, et creusé par de nombreuses vallées appelées cluses. Si je devais faire une comparaison (loin d'être strictement identique de par la formation géologique, entendons-nous bien), je dirais que le relief est similaire à un mélange de ce que nous trouvons dans le Massif Central, les hautes Vosges, le Jura ou les Pré-Alpes mais dans de bien plus grands espaces et c'est ce qui fait toute la différence.

Gardez donc en tête, donc, que ce que les Américains appellent montagne (en dehors des très hauts sommets des Montagnes Rocheuses dans l'ouest américain), sont en fait des reliefs fortement arrasés et pour l'essentiel boisés.

Revenons à nos moutons. 

La première visite de la journée fut Blackwater Falls, nichée au coeur de la forêt de Virginie occidentale. 

Un chemin balisé dans la forêt mène à un belvédère d'observation des chutes et indique, pour les voyageurs à mobilité réduite, que ce chemin comporte des marches mais qu'un autre point de vue existe de l'autre côté du canyon (canyon est un synonyme de gorge, en anglais). Information vraiment appréciable pour ne pas être frustré de ne pas pouvoir y accéder. Je me rends donc seule au premier point d'observation.

  

Le chemin balisé qui descend aux chutes.
Je suis frappée par la sérénité du lieu qui, bien que martelé par le bruit fort de l'eau qui tombe, inspire vraiment la quiétude. Je crois que sérénité et quiétude auront été les maîtres mots de ce séjour, et j'imagine aisément que les natifs de ce territoire, tribus indiennes, vivaient de fait en parfaite harmonie avec la nature et ses éléments, en en tirant une grande force mais aussi leur sagesse légendaire. Ces lieux sont "inspirants", pour reprendre une expression très usitée en Amérique.

Les chutes de Blackwater vues du belvédère.

L'eau des chutes paraît sale, mais a en fait cette couleur marron due à la présence de nombreux tanins organiques que l'on trouve dans les racines, les feuilles, les écorces, et plus particulièrement de certaines essences d'arbre. D'où le nom de Blackwater.

Après ce premier point de vue observé seule, nous avons donc contourné le canyon pour nous rendre au point accessible, appelé "gentle trail", pour personnes à mobilité réduite. 





Les cascades vues de ce deuxième belvédère.

Les parcs d'Etat et nationaux sont gardés par des Rangers, personnel fort aimable et souriant, disponible pour renseigner sur la faune et la flore. Les Park rangers ont des missions très diverses: protection des parcs et ressources naturelles, protection et renseignement des visiteurs, interventions d'urgence (feux, animaux sauvages), maintenance, administration. Ainsi, certains des rangers que nous avons rencontrés tenaient les caisses des petites boutiques dans les cabanes en bois, où sont vendus des produits en rapport avec le lieu: livres ou jeux éducatifs, cartes postales, peluches d'animaux rencontrés dans les forêts, cartes de randonnée.

Photo d'emprunt. Je n'ai pas pensé à photographier les nombreux Park Rangers rencontrés.
Dans certains états, les Rangers sont des forces de l'ordre plus puissantes que les polices d'état ou fédérale. Ainsi, les fameux Texas Rangers tels que Walker en font partie.

Après les chutes de Blackwater, nous avons visité Charleston, la capitale d'état, qui ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Notre hôtel était néanmoins bien situé, au bord de la rivière Kanawha, dans la même rue que le Capitol, siège du gourvernement de l'état. Bien que capitale d'état, Charleston ne compte que 51 000 habitants et n'en est pas moins la plus grande ville Virginie occidentale.

Nous avons tout de même pu apprécier l'East End Historic District, quartier entre l'hôtel et le Capitol au bout de la rue. L'East End est une rue qui comporte des maisons des XIXè et début XXè siècle, de style Eastlake, qui englobe des tendances victoriennes, géorgiennes, Queen Anne Revival, free Renaissance, inspiré également par le style Second Empire en France. Certaines demeures, appelées mansions, m'ont fait penser à certaines villas de La Baule ou de Biarritz, donc definitely Second Empire.

(Photo d'emprunt) Situation insolite pour ce bâtiment officiel.

Voilà pour la première partie du séjour. La deuxième, la meilleure,  sans aucun doute, the time of our life, vous attend dans le prochain article. A suivre... :-) 

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