dimanche 16 décembre 2012

Miracle on 34th Street.

Jeudi dernier, je me suis passée une journée en solitaire à New York, comme une grande, pour faire mon shopping de Noël.

J'ai quitté la maison à pied vers 9h40, direction la gare de Manasquan pour attraper le train de New York. Ce train est une semi-bénédiction: le point positif est qu'il se rend directement à New York Penn Station, la gare en plein centre de Manhattan, dont l'entrée donne directement sur Madison Square Garden. C'est le pied côté géographique, pas besoin de faire correspondance. Le GROS point négatif: ce train est omnibus et s'arrête dans un nombre impressionnant de gares côtières. La première ou la deuxième fois, c'est rigolo: on observe, on est excité par la nouveauté, par ces petites gares, par les noms des villes, par l'agitation qui grandit quand on approche de New York City, par l'excitation même de se dire qu'on est au coeur d'une des plus grandes métropoles mondiales, avec l'impression que chaque recoin nous appartient puisqu'on va l'arpenter. Et profiter de ce plaisir à un prix, celui de la patience: presque deux heures et demie de train, alors que la voiture nous y mène en une heure environ.

Je suis donc à la gare de Manasquan. Le ticket s'achète sur le quai, en machine. Prix d'un aller-retour: $31, soit une vingtaine d'euros. Quand le train arrive: surprise! L'accès au train se fait à même le ballast, il n'y a pas de quai. Voilà pourquoi quand je le prends avec Joseph, nous devons nous rendre dans une gare adaptée aux fauteuils, c'est-à-dire avec plateforme (comme chez nous en France). La montée dans le wagon peut s'avérer quelque peu acrobatique; aussi les contrôleurs sont à la porte pour aider. J'aimerais dire à ce sujet: le compostage de billet à la française est pour moi, qui suis tout de même pro-système, l'une des choses les plus stupides et aberrantes qui soit à ma connaissance. Ici, comme au Royaume-Uni, le billet peut s'acheter à bord du train, auprès du contrôleur, sans aucun risque de passer pour un voleur qui cherche à échapper à l'achat d'un billet. C'est tellement plus simple, surtout en cas de retard. Surprise aussi: il y a un contrôleur par wagon, il passe dès la fermeture des portières et du départ du train. Leur compostage/poinçonnage reste néanmoins pour moi encore un mystère: il poinçonne plusieurs fois le billet , et place sur un petit crochet devant le siège un autre billet comme preuve qu'il est passé si vous avez une correspondance; vous prend votre billet et met à la place cet autre billet devant vous si votre train est direct. Cet autre billet est ramassé comme une copie d'école peu de temps avant la fin du trajet. Vous suivez? Non? Moi non plus. Ça fait plusieurs fois que je prends ce train, que j'observe, mais je ne comprends pas pourquoi il y a cet échange de papier qui au final est récupéré; vous n'avez plus rien sur vous pour prouver que vous avez pris le train. Bref.

C'est donc parti pour deux heures et demie de trajet. Qui permet de constater, une fois de plus, les dégâts laissés par Sandy. Nombre incalculable d'arbres arrachés le long des voies, et particulièrement à l'approche de Newark et New York City, engins de travaux... La reconstruction n'a dans certains endroits même pas encore commencé.

Arrivée à New York Penn Station: une petite ville en soi. De magnifiques décorations de Noël, de la musique de circonstance, et plein, plein de petits fast food pour tous les goûts: hamburgers, mexicain, italien, français, des donuts, des tacos, du chaud, du froid, des sandwiches... C'est pas ici que je mourrai de faim. Je cherche la sortie, pas bien difficile à trouver: "To Madison Square". YESSSS !

Premier effet kiss cool: la foule de gens qui vont, qui viennent, les klaxons, la file de 50m de long pour prendre un taxi. New York, New York!

Je suis venue surtout car avec Joseph la semaine dernière, on avait oublié de passer chez Macy's, magasin de légende, l'équivalent de nos Galeries Lafayette ou du Printemps à Paris. J'avais repéré sur un plan avant de venir. Pour se perdre dans Manhattan, il ne faut pas être doué: toutes les rues sont en quadrillage et sont numérotées. Le tout est de savoir au croisement de quelle rue se situe votre point de chute, et vous comptez les "blocks" (pâtés de maison/intersections). Et de Penn Station à la 5ème Avenue, rien de plus facile.

Me voici donc devant Macy's: 9 étages de tradition, avec les escalators d'époque: en bois! Noël chez Macy's, au rayon parfumerie, c'est un vendeur tous les mètres. Je le récris, dès fois que vous ayez mal lu: un vendeur tous les mètres. On se croirait à Barbès, mais version de luxe! Chaque vendeur a dans sa main une bouteille de parfum ou un produit de maquillage ou un prospectus, et ils vous le tendent au passage. Mais sans cri; ce sont des appels discrets aux clients. Et bien sûr, ça grouille de monde. Idem au rayon accessoires hommes où je me suis rendue pour mes achats: autant de vendeurs que de clients, pratiquement, histoire d'être accessible et de servir le client au plus vite. C'est à voir. Je fais un tour rapide, pour le coup d'oeil, car j'ai l'intention de faire des achats plus loin et près de Central Park, donc je ne fais que du repérage pour ma fin de journée.



Le magasin Macy's, son sapin géant, et son non moins géant "Believe" qui scintille de mille éclats.

Après le bain de foule tourbillonnant chez Macy's, direction" la 5ème Avenue proprement dite. NB: on ne dit pas "the Fifth Avenue" mais "Fifth Avenue". Idem pour toutes les autres avenues. Vous remontez "Eighth Avenue" ou descendez "Seventh Avenue". Ma vue est attirée par le bâtiment suivant:



Je suis bien contente de passer devant, presque par hasard, car je l'avais repéré dans les choses "à voir" à NYC sur un site, mais je n'avais aucun souvenir qu'il était sur mon chemin ce jour là. Et je n'ai pas regretté.

Ce bâtiment est la New York Public Library (bibliothèque de la ville de NY). Deux affiches: l'une pour une expo Dickens, une autre pour une expo sur le concept du LUNCH. Il n'en fallait pas davantage pour m'attirer! Rien que les escaliers sont majestueux. Une porte-tourniquet à l'entrée, et voici la vue d'accueil à l'intérieur:

Un hall et des escaliers majestueux.


Un superbe sapin illuminé.
Vous trouverez peut-être que j'abuse des superlatifs dans ce post: majestueux, superbe, grandiose, magnifique, sublime, ... mais ce qui se trouve dans et autour de la 5ème Avenue, et notamment en période de Noël, l'est vraiment. Et ceux qui me connaissent savent que je suis plutôt quelqu'un de facilement blasé ou dubitatif côté émotions. ("Certains" m'appellent Daria ;-)).

Les deux expos sont gratuites. Raison de plus d'en profiter. Je commence par le LUNCH. Rien de bien passionnant, mais c'est drôle et bien amené: l'histoire du lunch à travers les années dans Manhattan. Le 19è siècle, puis la Dépression, puis l'ambiance working boy/girl; les influences culinaires, l'art du sandwich; les objets et véhicules autour du lunch; les affiches. C'est anecdotique.

Je file chez Dickens. De vieux exemplaires, des estampes, des eaux-fortes... le tout dans une petite pièce sombre. Je n'accroche pas, je m'attendais à un fil conducteur plus prononcé et davantage d'explications et plus de ... Dickens. (Daria, que je vous disais!). 

Je suis néanmoins absorbée par les couloirs, les galeries, les murs, les plafonds. C'est... majestueux.


Plafond sculpté dans un couloir.

Galerie qui mène à une salle de lecture.
Je n'ai déambulé que dans le rez-de-chaussée, et ai passé une grosse partie de mon temps dans la boutique qui regorge de livres et d'objets intéressants. Je ne voulais pas y passer l'après-midi, donc j'ai abrégé la visite mais j'y retournerai. 

Je poursuis donc la remontée de la 5ème Avenue vers Central Park, histoire de prendre quelques photos "oubliées" la semaine dernière. Les voici:

Versace.

Tiffany & Co.

Vitrines ambiance années folles chez Bergdorf Goodman. Des paillettes, des plumes, des petites robes... j'adore!

Le Plaza au coin de Central Park et ses magasins décorés... somptueusement. C'est beau, vraiment.

Après avoir remonté la 5è, j'ai longé Central Park pour me rendre au petit mall "The Shops at Columbus Circle" (Time Warner Central) afin d'y faire quelques achats, puis ai redescendu la 8ème Avenue jusqu'à Macy's.

Mes achats terminés, direction la gare pour me poser, enfin, après 4h de marche et de piétinement en magasin, pour manger un chicken burrito chez Taco Bell, et attraper mon train retour. Bonjour les pieds, j'ai fait chauffer les semelles!

Quelques souvenirs nocturnes autour de Madsion Square:

Sponge Bob était là avec son pote Winnie the Pooh (Winie l'Ourson). 

Le sapin devant Macy's, la nuit. 
Le haut de l'Empire State building, près de la gare.
Pour la petite histoire, une fois de retour à la maison, où j'ai dégusté un bon roastbeef sandwich devant la télé, j'ai eu une réaction d'enfant en montrant du doigt la télé et en criant: "Hééééééééé! J'étais là cet après-midi!!!". Le film qu'on était en train de regarder montrait le personnage qui se rendait... à la Bibliothèque de New York!
J'aurais sans doute eu la même réaction si j'avais fait mes courses au Saint-Jacques de Metz et que je l'avais vu le soir à la télé sur France 3 Lorraine, mais, comment dire... se dire qu'on a passé la journée dans un quartier qui sert sans cesse de cadre à des films ou séries populaires, it kinds of made my day.

Miracle on 34th Street*.

* c'est la rue de Penn Station et de Macy's et c'est aussi un film de Noël qui fait partie des classqiues de la période ici.

2 commentaires:

  1. passionnant ma chère ! on a vraiment envie d'y être.
    Et les prix comparés à chez nous, c'est comment ?

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    1. Difficile de répondre... Tout dépend ce que tu cherches. Un bijou chez Harry Winston coûte entre $4000 et $50000. Mais à Macy's, les prix sont équivalents à notre Printemps, et en plus on y gagne avec le taux de conversion en ce moment. Idem pour la nourriture. C'est moins cher ici. A moins de se retrouver dans un restaurant hyper classe, où là, forcément, tu y laisses des plumes.

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