samedi 26 juillet 2014

Les Invasions Barbares, Opus 2: en pays Viking (1)

Le Danemark

La traversée de Puttgarden jusque Rødby est très courte: à peine le temps de monter sur le ferry et de garer la voiture que le ferry est en route. Je mentionne ici que le ferry est équipé pour les fauetuils roulants: on nous a fait positionner notre voiture au pied de l'ascenseur qui mène aux ponts principaux. Ambiance de ferry dans les deux ponts: bars, jeux, snacks, magasins et salles de "repos" pour observer la traversée. Elle dure en tout 45 minutes, départ et amarrage compris, autant dire que c'est vraiment très court. L'occasion aussi de se familiariser avec la monnaie danoise: les DKK, danske kroner, ou couronne danoise. Hé oui, le Danemark, comme la Suède, n'appartiennent pas à la zone euro.

L'arrivée se fait à  Rødby, ville située sur l'île de Seeland, la partie orientale du Danemark qui comporte aussi la capitale, Copenhague, à 1h45 de là. La route jusque Copenhague se fait le long de champs céréaliers à perte de vue. Le paysage ressemble à celui des Pays-bas. Le Danemark est d'ailleurs un pays à vocation essentiellement agricole.

Notre arrivée à Copenhague s'est faite en fin d'après-midi, dans un hôtel design, le Bella Sky. Cet hôtel est composé de deux gratte-ciels penchés de 23 étages, reliés entre eux par une passerelle au dernier étage précisément. Je ne connaissais aucune des caractéristiques de cet hôtel au moment où je l'ai réservé, la surprise était de taille à l'arrivée.

"Votre chambre est dans la tour numéro deux, au 21 étage. Vous prendrez l'ascenseur, traverserez la passerelle, puis redescendrez au 21è étage".

C'est parti.


Une fois sortis de l'ascenseur, nous commençons la traversée de ladite passerelle. Ah. J'ai le vertige, et les fenêtres sont de plain-pied. Ça flageole sévère. Je suis bloquée. En plein milieu de la passerelle. J'essaie de viser le point de sortie à l'autre bout, mais la pente ascendante me fait perdre mes repères. Allez, je respire et j'y vais. Mon coeur bat à cent à l'heure, mes mains tremblent, mes jambes aussi. Ça amuse Joseph, qui se promène tranquille de fenêtre en fenêtre.

Nous reprenons l'ascenseur pour rejoindre notre chambre. Nous entrons dans la chambre. Déco épurée, c'est joli bien qu'un peu austère. Tout est électrique: le bouton pour signaler sur la porte de ne pas déranger, qui allume une petite lumière, un autre bouton qui allume une autre lumière si l'on souhaite que le plateau de room service soit récupéré, les stores se baissent avec des interrupteurs également: un store épais avec des étoiles, pour la nuit, un autre blanc, plus léger, pour couvrir la lumière. La salle de bains est proprette, de style scandinave. J'aime beaucoup. 

Les fenêtres de la chambre sont les mêmes que celles de la passerelle. J'ai eu beaucoup de mal à m'approcher du bord mais il a bien fallu puisque le côté du lit où je dors jouxte ces fenêtres. Bouffées de chaleur garanties!



Après un court repos dans la chambre, nous nous mettons en route pour le centre ville de Copenhague, à l'assaut de la Petite Sirène. Il est pas loin de 20h, mais le ciel est encore clair. Nous remontons Nyhavn, très joli pan de rue, ancien port de la ville, bordé de maisons colorées. Ce qui nous a le plus frappés n'est pas la beauté du site, mais la foule impressionnante qui grouille à cette heure dans les cafés, bars et restaurants qui se succèdent jusqu'à une plateforme un peu plus loin. Nous avons eu un mal fou à nous frayer un passage, pour deux raisons: la rue était noire de monde, mais aussi pavée de ces pavés à l'ancienne. Inutile de préciser qu'on a galéré pour progresser avec le fauteuil.



D'autant plus que nous pensions être sur la bonne voie vers Den Lille Havfrue (le nom de la Petite Sirène en danois), mais pas du tout. Il nous a fallu galérer sur un autre troncon pavé pendant 45 minutes de marche interminables pour accéder au sésame, raison en somme de ce voyage. Nous avons enfin été récompensés au coucher du soleil, quand la silhouette de la célèbre statue est apparue au détour d'un virage. Tout ça pour ça, me direz-vous! La plupart des gens nous avaient prévenus que la statue était ridiculement petite, mais voyez-vous, après s'être imaginé qu'elle était minuscule, nous avons finalement trouvé que sa taille correspondait à ce qu'on attendait. C'est le symbole de son enfance que Joseph comptait venir voir, quelle que soit sa taille. Et il était ravi.




Nous avons profité de la sirène un bon quart d'heure, avant de regagner la voiture via la place octogonale d'Amalienborg. Cet ensemble architectural classique est la résidence d'hiver de la famille royale du Danemark. Les façades sont magnifiques. Nous avons été contents de voir cela au soleil tombant (soit bien après 22 heures, la luminosité crépusculaire à cette latitude étant bien tradive).



La place était gardée par deux gardes danois, semblables aux Britanniques mais avec un costume bleu et non rouge, qui faisaient les 400 pas sur les trottoirs de la place.


La Suède

Le lendemain, nous avons mis le cap sur la Suède voisine: Copenhague se situe en effet à la limite extrême-orientale du pays. Le pont de l'Oresund, qui relie le Danemark à la Suède se situe à 10 minutes de Copenhague.

Nous commençons une journée un peu spéciale à la recherche du mémorial de Cliff Burton, le bassiste de Metallica décédé sur une route près de Ljungby en Suède, autre point d'attrait du séjour pour Joseph.

La route qui mène vers Ljungby, en direction du nord-est, nous a menés dans des forêts de pin interminables, qui ont fini par devenir pesantes. Nous nous sommes aisément imaginés que les trolls de la mythologie nordique et du folklore scandinave étaient nés un jour de perdition dans ces lieux d'allure calme, mais dont l'atmosphère devient vite psychologiquement menaçante. Au bout d'une heure et demie de chemin sans la moindre trace d'une habitation, mon GPS nous ayant de plus joué de mauvais tours en nous menant dans des destinations "nues", au milieu de nulle part ( les destinations d'arrivée qu'il nous indiquait étaient des routes désertes, sans intersection, ou des culs-de-sac. C'était assez flippant), nous avons décidé d'abandonner la quête de cette stèle, si proche du but, car nous étions bien dans un rayon de 10 km autour du lieu cherché, mais dans la peur de se retrouver coincé dans ce no man's land de forêt sans autre vie que le vent qui remue les arbres.

Nous avons donc remis le cap au sud-ouest, pour trouver notre hôtel, en espérant que le GPS avait retrouvé ses esprits bienfaisants. Une pause s'imposant sur le trajet, nous nous sommes arrêtés dans un lieu de pause indiqué sur la route, mais en suédois.

[Je pensais que l'allemand que je maîtrise finalement mieux que je ne pensais m'aurait servi au Danemark ou en Suède, mais en fait: pas du tout. Ces deux langues sont bien plus complexes et comportent notamment des faux-amis avec la langue de Goethe]

Bizarre, me disais-je en roulant, cela ne ressemble en rien à une aire d'autoroute avec toilettes (l'objet de notre pause). Nous nous arrêtons, intrigués, sur le parking d'une guitoune qui vendait apparemment des cafés et des glaces. Nous entrons dans la bâtisse et nous sommes surpris par l'odeur, pas désagréable en fait, de poisson fumé. Je venais de comprendre, en regardant la vitrine et le comptoir à l'intérieur, que nous étions dans une fumerie de poissons familiale, qui proposait aussi des snacks. Hé bien figurez-vous que les toilettes de cette baraque au milieu des bois étaient adaptées pour les handicapés. Nous avons compris assez vite que la Suède était un pays accessible. Le comble, c'est que les emplacements ou les indications relatives aux handicapés ne sont pas légion, car tout ou presque est de fait adapté, donc point n'est besoin de mentionner que l'établissement peut recevoir des personnes en fauteuil.

*quelques secondes de silence admiratif et songeur pour louer cette civilisation moderne*

L'occasion était trop belle pour la rater. Je me suis pris, en plein milieu de l'après-midi, une petite assiette de saumon à déguster. Du saumon élaboré sur place, avec le petit blini qui va avec. Rien à voir avec le saumon fumé de chez nous, bien trop salé et au goût de fumé bien trop prononcé. J'en salive encore rien que d'y repenser. L'envie était grande d'acheter des poissons fumés entiers, mais nous n'étions pas équipés pour garder des produits au frais pendant notre voyage. Et du poisson dans la voiture par temps caniculaire...

A suivre...


2 commentaires:

  1. Quoi! Aucune visite au parc Lego, the place to be in Danemark!
    J'en connais un qui du haut de ses bientôt 8 ans aurait tué pour y aller (bon pas père et mère, ça s'est réservé pour L'étoile de la mort ou un Sandcrawler...)

    Comment ça, trop loin...Joseph n'est plus legophile?

    ^^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Un peu de patience! Je n'ai pas terminé la rédaction de l'article suivant et OUI nous avons été à LEGOLAND! ;-)

      Si Joseph n'est plus legophile??? Il m'a fait lever aux aurores lundi matin pour aller à Toys'R'Us à la première heure pour trouver un set qu'il a finalement commandé en livraison express sur internet. Set reçu hier et devine ce qu'on fait de nos petites mimines, hein?!

      Supprimer