lundi 3 mars 2014

Le nouveau Nouveau-Monde.

Back in the USA!!!

Mon vol a été plus long que prévu car cette fois-ci, et pour la première fois depuis que je viens ici, c'est à Orlando, en Floride que j'ai atterri, avec un départ depuis Francfort. 10h de vol, mais bizarrement, moi, la flippée de l'avion, cette fois-ci je n'ai pas eu peur et même le vol ne m'a pas paru si long que ça. J'ai eu le temps de voir trois films que j'ai adorés.

Le premier: Lost in Translation. Là, je me demande comment ça se fait que je n'aie jamais pris le temps ou la peine de regarder ce film pourtant sorti il y a dix ans. Une belle découverte tout en tendresse, en émotion et en humour aussi. Je le regarderai à nouveau, j'ai adoré.

Le deuxième, très différent: Paulette. Film français de 2012 avec Bernadette Lafont. Une comédie française bien sympathique, que j'étais d'ailleurs surprise de trouver dans l'avion mais puisque je voyageais avec la Lufthansa et non United cette fois-ci, leur programmation ciné est plus ouverte sur l'Europe. Les Allemands aiment nos films, et notamment les comédies. Il y a deux ans, lors de mes premiers vols avec la Luft, Dany Boon avait la part belle dans la programmation avec Bienvenue chez les Ch'tis et Rien à Déclarer, que je n'avais pas aimé mais Paulette m'a emballée.
J'ai même franchement ri du début à la fin. Ce petit gang de mamies banlieusardes m'a beaucoup amusée.

Le dernier: Last Vegas, avec Michael Douglas, Robert de Niro, Morgan Freeman et Kevin Kline. Comédie américaine avec tous les ingrédients du genre, mais fort plaisante, car les héros sont en fait des anti-héros vieillissants et c'est appréciable de voir ce petit retour à la fois tendre et critique. Franchement mois drôle que Paulette, mais tout aussi divertissant.

Le reste du temps j'ai écouté de la musique et tenté de faire abstraction des coups dans le siège que me donnait le gamin de trois ans derrière qui a voyagé sur les genoux de sa mère. Il a été fort sage, mais les vibrations répétées dans le dos et la nuque pendant 3 heures, j'ai connu mieux... Ah: pas de classe Economy Plus sur la Lufthansa, donc là, pour le coup, je pouvais m'asseoir sur mon upgrade gratuit pour un meilleur siège. J"ai bien fait de profiter de ma Business Class inattendue la dernière fois, avec siège inclinable, attentions multiples, repas gargantuesque et picole à volonté.

Mon arrivée à Orlando a été un bonheur. A la douane, très longue file de personnes (dernière sortie de l'avion, ou presque): 400 personnes devant moi. Mais beaucoup de guichets ouverts, une file qui avance très vite, et surtout une initiative très intelligente: le passage sur borne informatique pour les voyageurs munis d'un ESTA et qui sont déjà venus aux USA depui 2006. C'est mon cas, donc HOP, je squeeze d'emblée une partie de la file. Après ce passage aux bornes où il faut seulement répondre à quelques questions, se faire prendre les empreintes et en photo par la machine, la borne sort un reçu. Deux possibilités:  votre reçu est OK et vous passez à un guichet pour vous faire tamponner le passeport, OU il est barré et vous devez passer à un guichet avec agent de l'immigration pour le traditionnel interrogatoire. Pour moi, c'est tout bon (youpi!!), je passe récupérer ma valise et là: deuxième très longue file d'attente pour les bagages. C'est l'inverse de Newark. A Newark, il suffit de donner son formulaire I-94 et il est rare de passer à l'inspection des bagages. Ici, à Orlando, l'interrogatoire est long. C'est mon tour.

L'agent me fait signe d'avancer. Il regarde mon passeport, sourit, et me dit, tout guilleret: "Hey, we have French here! Hello!". Hello! Il regarde l'adresse où je me rends et me dit (en américain): "Oh, vous allez à Venice, la chance!" Puis la question à deux balles qui fait sourire: "bon, vous êtes française, vous me certifiez que vous ne transportez pas de nourriture?" - "Non, juste une bouteille de Cognac."- "Mais pas de viande, de fromage, de saucisse?" - "Non" - "Pas de saucisson, hein?" (il dit le mot "saucisson" en français et en insistant sur chaque syllabe) Je me marre. Il se marre aussi. "Non, pas de saucisson." Okay, c'est tout bon, bon séjour!

THE crainte of THE produits non pasteurisés! Ah là là!

Voilà, je peux maintenant rejoindre mon chéri mais avant cela, il faut prendre un shuttle qui mène aux terminaux.

Je cherche du regard et -avantage du fauteuil- je repère rapidement Joseph qui m'attend cette fois-ci avec un accoutrement spécial: Orlando oblige, il s'est acheté de grandes oreilles de Mickey qu'il porte, en plus d'un beau bouquet sur les genoux et une pancarte avec mon nom dessus. Enfin, mon nom... modifié car on aime bien s'appeler de tout un tas de noms ridicules et la présence de lointains ancêtres teutons dans ma généalogie ainsi que la phonologie particulière de la langue de Goethe ne manquent pas de titiller sa créativité. C'est original. =) Gros câlin de retrouvailles sous les "hourrah" d'un couple assis un peu plus loin et qui attend aussi des voyageurs. La dame me dit "Enfin! Ça y est! Il n'en pouvait plus de vous attendre!".

Je suis complètement à l'ouest, au sens propre comme au sens figuré. La fatigue combinée à un mal de tête (otite et rhino naissantes à l'atterrissage, et bien développées à l'heure où j'écris, deux jours après) me donnent un peu le tournis, et je dois dire aussi que cela fait tellement longtemps que je ne suis pas venue aux USA (5 mois, ce qui est un record car habituellement c'est deux mois maximum) que je me sens déconnectée d'être là. Sans compter que je n'ai pas mes repères habituels de l'aéroport de Newark. L'atterrissage au soleil couchant, sous les palmiers et dans une région marécageuse, la route que nous prenons direction le sud avec des noms inconnus cette fois-ci me dépayse complètement. L'arrêt à Ruby Tuesday pour dîner est encore plus flagrant. C'est la première fois que je suis entourée d'obèses, plutôt rares dans les villes du nord. Ici, toutes les tablées sont grassement occupées et c'est impressionnant.

Nous avons pu profiter dès le lendemain, dimanche, d'une après-midi à la plage. Joseph habite à 500 m à vol d'oiseau du Golfe du Mexique. L'eau y est turquoise, les plages bordées de palmiers et de sable blanc. La plage où il aime aller, Caspersen Beach, se trouve 1 mile plus loin. C'est la plage où il vient chercher des dents de requin fossilisées. Son père a amélioré deux choses depuis le début de l'hiver: 1/ la technique pour emmener Joseph sur la plage, car il n'a pas descendu faute de place son fauteuil de plage 2/ la technique pour permettre à Joseph de chercher ses dents de requin depuis la plage sur un tamis spécial. Ça sert toujours, un papa bricoleur! (je parle en connaissance de cause aussi =))

A Caspersen Beach, Venice. 27 degrés. Le pied.


Aujourd'hui lundi, journée un peu chamboulée par les travaux à la maison. C'est un champ de bataille car Joseph fait carreler toute la maison, et les carreleurs (est-ce la torpeur du sud?) traînent pour faire les travaux. Nous sommes donc sortis faire quelques courses (des tongs, je n'ai pas de tongs!) et sommes allés manger à Pop's Sunset Grill quelques fruits de mer frits (c'est comme ça que ça se mange ici, tout est frit). Table en bordure de la baie aux eaux turquoises. Un dauphin est venu distraire les clients du restaurant mais le temps que les gens crient "Ohhhh!" en montrant du doigt, je ne l'ai pas aperçu. J'ai par contre vu beaucoup de pélicans voler au-dessus de l'eau, il y en a à foison!

A notre retour de sortie, nous voyons nos deux carreleurs dehors, devant la porte d'entrée, en train d'observer le buisson. Nous nous garons, les rejoignons, et là le carreleur père me dit: "Vous voulez voir le nouvel animal de compagnie de Joe?" Je réponds oui, intriguée. Il s'agit d'un... serpent noir. Ah ouais d'accord. Vive la Floride. Même pas peur. Je m'approche pour voir de plus près mais ne vois rien. Cela fait quelques jours qu'il est aperçu devant la maison. Joseph l'a même vu dans son salon la semaine dernière et il l'appelle le baby snake. Il est tout petit et surtout inoffensif. J'espère que cette dernière information est correcte car autant je ne suis pas effrayée par les serpents, autant je suis incapable de dire quelle serait ma réaction si j'en voyais un pour de vrai dans mon salon en ignorant tout de sa toxicité.

Demain est un autre jour! A bientôt!

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