vendredi 31 mai 2013

37°2 le matin.

C'est la température qu'il faisait hier. OK, pas le matin, à midi. Mais quand même!



Je vous mets la vidéo qu'on a tournée ce matin au cours de notre balade sur le boardwalk de Spring Lake:

http://www.youtube.com/watch?v=g6wZkl1F4Pw

Vraiment très agréable car malgré les fortes températures, la brise de l'océan rend la chaleur plus facile à supporter.

Joseph en a profité pour tourner la sienne aussi, dont je vous donnerai le lien quand il l'aura publiée.

Pas grand chose de plus à ajouter aujourd'hui, tout va bien et nous profitons des joies du littoral et du début de la saison estivale ici.

dimanche 26 mai 2013

Sans rire!

Une discussion avec Joseph ce soir a abouti à d'étonnantes découvertes.

Il s'agit des personnalités américaines d'origine française. Quand je dis origine, il peut s'agir du énième degré dans l'ascendance.

Alors déjà, première découverte: il existe(rait) un drapeau franco-américain, le voici:



Ensuite:

- la famille Rockefeller, dont le vrai nom est Roquefeuille, serait originaire du Limousin

- la maman d'Oliver Stone est française

- Alice Cooper aurait un Français huguenot dans ses ancêtres.

- en cherchant bien loin: Laura Ingalls Wilder (de la Petite Maison dans la Prairie) serait une descendante d'un noble du nord de la France, Philippe de la Noye (orthographié plus tard "Delano") qui a engendré une floppée d'individus américains suite à son arrivée par le Mayflower. Parmi eux: Ulysses Grant et Franklin Delano Roosevelt, présidents des USA; ou Robert Redford.

- George Washington est l'arrière-arrière-arrière-petit-fils de Nicolas Martiau, noble huguenot de l'île de Ré, qui s'est exilé en Virginie après avoir été naturalisé anglais.

- Alexander McGillivray, chef des Indiens Creeks, était français par son grand-père, Jean Baptiste Louis de Courtel Marchand, officier français en Louisiane.

Je vous garde les deux meilleures pour la fin:

- la papa d'Avril Lavigne est mosellan; il est né près de Creutzwald!

- Marlon Brando a une ascendance alsacienne. Le grand-père Brandeau (francisation de l'allemand Brandau)  est originaire d'Haguenau. Allez hop!

J'ai aussi appris que le mot "cajun" vient d'une déformation du mot "cadien", après un passage par "cadjin". Les Cadiens sont les descendants des Acadiens d'Acadie.

Incroyable, non?

Here comes the sun!

Ce matin, nous sommes allés prendre notre petit-déjeuner à IHOP (International House of Pancakes). C'était une super idée. Sauf qu'à peu près tout le monde a eu la même.

Le resto était blindé. Un quart d'heure d'attente pour avoir une table. Les gens sortent énormément pour les week-ends fériés. En couple, en famille, entre amis. Des tablées de dix, ce matin, pour manger des pancakes, des gaufres, ou à vrai dire tout autre chose (des oeufs, du bacon, des steaks, des patates...).  Et ce mois-ci, c'est spécial "Brioche French toast". Alors, pour ceux qui ont oublié, un French toast, ici, c'est du pain de mie trempé dans de l'oeuf battu, poêlé avec de la cannelle. Du pain perdu à la cannelle, quoi. Qu'on ne mange pas en France. Mais enfin bref. (c'est comme le "French bread" au Royaume-Uni: baguette à l'ail. Jamais vu ça en France).

Perso, ça ne me fait pas envie du tout, surtout le matin. Mais il en faut pour tous les goûts.
Moi je suis fidèle aux oeufs, au bacon et aux saucisses. Et aux pancakes. Non mais!

Les plages de Manasquan ont rouvert officiellement vendredi dernier en grandes pompes. Maire, sénateur, autre gratin officiel, tout le monde était réuni pour l'inauguration du nouveau front de mer et le lancement de la saison estivale. Et devinez qui a pointé le bout de son nez aujourd'hui? Le soleil! 

Nous en avons donc profité pour aller nous y promener. Même qu'il faisait chaud, comme le prouvent les gugusses sur les photos. 

Certaines maisons sont encore détruites et entourées d'une barrière de protection, mais la plupart des maisons du front de mer sont louées ce week-end. Memorial Day est un jour férié important aux Etats-Unis (c'est demain, lundi). Déjà pour se souvenir des soldats qui sont morts pour leur patrie; mais aussi car ce week-end est associé aux loisirs et aux barbecues. Je vous rappelle quad même que contrairement à chez nous, les jours fériés ne sont pas légion et qu'ils sont donc particulièrement savourés. Surtout que Memorial Day est généralement associé à du beau temps ici (chez nous aussi, vous allez me dire).

Comme je le disais il y a quelques jours, il est question que Barack Obama passe visiter Point Pleasant mardi. Alors, Point Pleasant, c'est dans le fond, sur la première photo. C'est la commune qui est directement au sud de Manasquan. 

Ah, j'oubliais: ce soir, c'est feu d'artifice. On ne sait pas si on va y aller car quand même le soir il fait frisquet.



Le gazebo (kiosque) a été inauguré vendredi. Il avait été détruit par la tempête. Et puis c'est cool, ils l'ont reconstruit sans la marche, ce qui fait que maintenant il est complètement accessible en fauteuil. C'est sous ce gazebo que j'ai vu mon premier feu d'artifice  d'Independence Day, dans les bras de mon chéri, le 4 juillet 2011, lendemain de notre première rencontre "physique".

Réaction de ma sœur quand je lui ai envoyé la photo: "il y a tout de même quelques nuages!" Lol.

Température de l'eau ;-)

Même si les dunes ont disparu, le front de mer de Manasquan reste toujours aussi agréable et j'espère en profiter encore longtemps.

vendredi 24 mai 2013

Je me coucherai moins bête ce soir.

Aujourd'hui, j'ai appris que le volant au badminton s'appelle un shuttlecock en anglais. Shuttlecock, shuttlecock, shuttlecock. Je n'avais aucun souvenir d'avoir appris ce mot-là et pourtant je peux vous dire en avoir appris, des listes de vocabulaire thématiques et notamment relatives au sport!

Ensuite, j'ai découvert le hacky sack. Le hacky sack (aussi appelé footbag en bon français) se joue avec une balle aki (elle est aki la baballe?). C'est une petite balle en tissu remplie de billes ou de grains (riz, sable...). Le but du jeu est de jongler avec le pied un maximum de fois sans que le hacky sack touche terre. La balle peut aussi passer de pied en pied s'il y a des partenaires de jeu. C'est de la jonglerie de pied, en fait. Joseph m'informe que ce loisir a été ultra populaire dans les années 80 et 90 aux Etats-Unis. Je ne sais pas si j'ai hiberné pendant toutes ces années mais je n'ai pas le souvenir d'avoir vu cela même pratiqué dans une série américaine. Et vous, vous connaissiez le hacky sack?

J'ai aussi découvert le mot myrmécologie. C'est la science spécialisée dans l'étude des fourmis, liée à l'entomologie. Vous m'en direz tant.


Dans un autre registre, j'ai appris que Barack Obama risquait de passer à Point Pleasant mardi prochain. Je m'en réjouis d'avance même si le Gouverneur Christie a bien énoncé cette possibilité au conditionnel. La raison en est que ce week-end est le Memorial Day week-end, week-end suivi du lundi férié qui ouvre officiellement chaque année la saison estivale. Vu que les efforts sont encore en cours pour la reconstruction du littoral après Sandy, les politiques s'y affichent pour inciter les gens à revenir sur la côte et à dépenser leurs dollars. C'est également ce que nous devrions allez faire si le temps le permet, car l'hiver revient ici aussi, après une semaine de temps estival...

mercredi 22 mai 2013

Les poupées russes - Part 2

Pendant le déjeuner, Bruce nous dit: "Christelle, Joseph, je suis vraiment très honoré de votre présence parmi nous cette semaine et souhaiterais vous inviter à participer au Conseil d'administration qui a lieu dans ...dans combien de temps, Bob?" - "20 minutes" - "Dans 20 minutes, pour vous présenter à nos membres". Oops. On est à peine en train de manger l'entrée! Bruce veut nous présenter à son staff et notamment à la présidente du conseil, Jennifer Lowe, qui est une utilisatrice de Minspeak et que nous avons vue dans le film que Bruce a diffusé au cours du séminaire deux jours auparavant.

Nous voilà donc invités d'honneur d'une réunion officielle! Nous arrivons en retard (forcément, le temps de manger!). Je salue les membres. Sept personnes, dont quatre utilisatrices du Minspeak. Jenn Lowe me salue, avec son appareil. C'est un peu impressionnant, à vrai dire, car on réalise vite à quel point nous projetons des idées fausses sur les capacités de communication des personnes polyhandicapées (j'avais initialement précisé "nous, valides", mais j'ai une sainte horreur de cette appellation toute française- ce mot n'a d'ailleurs pas vraiment d'équivalent en anglais. Je déteste aussi l'expression "couple mixte handi-valide" que je vois/entends beaucoup dans les media français car je ne nous identifie pas comme tel avec Joseph. Nous sommes un couple, point. Si notre couple est mixte c'est bien pour des raisons de nationalité et de culture différentes. Bref). Jenn Lowe, tout comme les autres personnes présentes ce jour là, dispose bien de tout son bagage intellectuel et cognitif, et tout l'intérêt du Minspeak est de libérer ces personnes du carcan physique dans lequel elles sont enfermées à cause d'une déficience musculaire généralisée.

Pour exemple, voici une vidéo où Jenn Lowe donne son avis sur un sujet (à partir de 1'15"):
 http://www.youtube.com/watch?v=P1qlbFw7aFw

Peu importe si vous ne comprenez pas l'anglais, la vidéo montre que Jenn construit des phrases complexes qui ont du sens et avec un vocabulaire spécifique.

Le Conseil d'administration avait pour but vendredi de fixer le cadre du PEC, Pittsburgh Employment Conference, une conférence organisée pour permettre à des personnes porteuses de handicap(s) de trouver un emploi.

Chris Klein, que vous voyez sur cette vidéo est l'un des utilisateurs du Minspeak les plus impressionnants et est à ce titre partenaire de Bruce pour ses séminaires: le dernier jour, les participants (=nous) communiquent avec Chris sur Skype. Nous lui posons des questions; il répond en tapant ses réponses avec son orteil. Très, très impressionnant:

http://www.youtube.com/watch?v=KVerQa2J4Tw\

Pour information, amis lecteurs, sachez que Chris est chef d'entreprise.

Après le Conseil d'administration, nous avons remercié tout le personnel de la petite entreprise pour son accueil et sa confiance, ainsi que pour toutes les modalités pratiques (tous les repas et collations étaient offerts). J'en ai aussi profité pour grappiller des documents intéressants sur l'apprentissage du langage. On ne se refait pas. ;-)

Puis nous avons vaqué à nos occupations: monter la vidéo dont je vous ai donné le lien dans mon post précédent, surfer sur le net pour rattraper les quelques jours où j'ai été pratiquement déconnectée du monde faute de temps, digérer un peu l'ensemble des informations engrangées cette semaine, aller se reposer un peu sur la terrasse ombragée de la maison avant de partir pour dahntahn à la Symphony.

Quelques heures après, le temps de prendre une douche et de s'habiller l'un et l'autre correctement, nous sommes prêts pour aller au concert. Bruce sort sa voiture du garage: une énorme Cadillac blanche, intérieur cuir, super confortable. Le trajet jusqu'au centre a duré une vingtaine de minutes, avec le concerto pour violon en ré majeur de Tchaikovsky en toile de fond sonore pour se mettre dans l'ambiance. Le concert a lieu au Heinz Hall de Pittsburgh.

Heinz, comme le ketchup? Hé bien oui, les amis, précisément! C'est dans la banlieue de Pittsburgh qu'Henry J. Heinz, un Américain d'origine allemande, a créé le célèbre condiment à la fin du 19è siècle.


Ayant fait fortune dans l'industrie du condiment, mais ayant également été le patron préféré de l'Amérique pour son souci du bien-être de ses employés, ainsi qu'un urbaniste visionnaire, la ville de Pittsburgh doit un important tribut à ce personnage local dont la renommée est mondiale. L'un de ses petits-fils a racheté un bâtiment du centre de Pittsburgh voué à la démolition dans les années 1960, et a entrepris pour 10 millions de dollars de rénovation pour en faire un lieu consacré aux performances artistiques. Les lustres, les dorures aux feuilles d'or, et le mobilier m'ont vraiment rappelé le luxe des opéras européens.

Le goût du luxe nous a déjà été donné à déguster sur le parking du Heinz Hall à notre arrivée: Bruce laisse les clés de sa Cadillac au valet du parking privé qu'il utilise quand il vient (il utilise le parking, pas le valet; la construction de ma phrase prête à confusion!). Le temps que je sorte le fauteuil de Joseph du coffre et que je l'assemble, nous voilà partis pour le concert. Des intérieurs somptueux, qui m'ont d'ailleurs remémoré le décor de la Première classe sur le Titanic. Et à juste titre: je tenais à l'évoquer car pour ceux qui ont le film bien en tête, Cal(edon) Hockley est présenté comme l'héritier de Nathan Hockley, un magnat de l'acier de Pittsburgh. James Cameron s'est sans doute inspiré d'un histoire réelle: celle de Henry Clay Frick, un richissime industriel de l'acier américain, ami avec Andrew Carnegie (émigré écossais installé en banlieue de Pittsburgh avec sa famille, surnommé "l'homme le plus riche du monde" suite à sa réussite dans l'industrie de l'acier) qui avait réservé la suite la plus chère à bord du Titanic, mais qui a finalement annulé à la dernière minute suite à une entorse de sa femme.

Revenons à notre luxe: quand vous voyez tout autour de vous des hommes en queue de pie, et certains avec des cannes avec un pommeau en or, là, vous vous dites que vous êtes dans un univers très particulier. Je ne sais pourquoi mais c'est le film Titanic qui m'est venu en tête instantanément. Comme si le temps d'une soirée, on avait fait un saut dans le temps. Des dames et demoiselles apprêtées comme pour un mariage, des coiffures fantasques, des vêtements et accessoires de luxe pour se montrer le temps d'un soir. J'allais dire... tout ça pour venir écouter un orchestre et une pianiste.

Nous étions situés à quelques mètres de la scène. Nous avons ainsi pu voir de près la pianiste Valentina Lisitsa, un concentré de fraîcheur, d'énergie et de talent. Elle sourit quand elle joue et se parle à elle-même, son regard est très expressif. Un plaisir de l'entendre jouer. Bruce nous a acheté son CD et nous a priés d'aller le faire dédicacer à l'entracte; ce que nous avons fait. J'en oublierais presque le programme. Nous avons entendu le fantastique Concerto pour piano de Grieg, op. 16, la Rapsodie Espagnole de Ravel, ainsi que Dans le Sud (Alassio) d'Elgar. Le tout dirigé par un chef d'orchestre français, Yan Pascal Tortelier, lui aussi fort énergique et très drôle. La façon dont il présente les oeuvres fait rire l'auditoire, déjà parce qu'il y met un peu de ses interprétations personnelles ("mmm, vous verrez, le cor anglais donne une touche très sexy à l'ensemble"), et aussi parce que son accent français à couper au couteau fait sourire. Accent bien factice, j'en suis sûre, pour accentuer la French touch car ses premières phrases de bienvenue étaient dans un anglais quasi limpide.


Valentina Lisitsa






Yan Pascal Tortelier
















Après le concert, Bruce nous a offert une visite de Pittsburgh by night, ô combien plaisante. Se faire balader en Cadillac, avec de la musique classique et des vues fantastiques sur la ville illuminée, ses rivières (la Monongahela et l'Allegheny), ses collines qui lui donnent un aspect San Francisco, le voilà, le vrai goût de l'Amérique (petit clin d'oeil au slogan des pubs Heinz en France).



Le tout avec des explications sur Andrew Carnegie, Heinz et bien d'autres natifs de la ville: Andy Warhol, Mary Cassatt, Andrew Palmer (le golfeur qui a donné son nom au cocktail). Mes recherches m'ont aussi révélé que Michael Keaton, Gene Kelly, Sharon Stone et Christina Aguilera étaient natifs de l'agglomération, tout comme l'inventeur de la grande roue, George Washington Gale Ferris, Jr. (pour info, une grande roue s'appelle une "Ferris wheel" en anglais) et Robert Fulton, l'inventeur du bateau à vapeur qui a expérimenté sa création en France, sur la Seine.

Quelques autres anecdotes sur la ville:

- son activité minière a attiré une grosse population russe. Ce qui explique les nombreuses églises orthodoxes dans la région de Pitssburgh. Cela est également évoqué dans le film Voyage au Bout de l'enfer, tourné dans les environs (The Deer Hunter en anglais).

- Ces films ont été tournés à Pittsburgh: Inspecteur Gadget, Unstoppable, Batman The Dark Knight Rises, Flashdance, Robocop, Le Silence des Agneaux, La Prophétie des Ombres, Diabolique (version avec Sharon Stone), Mort Subite (avec Jean-Claude Van Damme), Un jour sans fin, Piège en eaux troubles.

- Le premier Big Mac de l'histoire a été expérimenté à Pittsburgh à la fin des années 60 par McDonald's. Le succès de l'expérimentation a été ensuite confirmé dans le monde entier.

- Le premier briquet Zippo a été inventé ici, ainsi que le premier vaccin antipolio.

Nous avons quitté Pittsburgh samedi matin, sous un soleil chaud qui ne nous a pas quittés toute la semaine. Mais hélas, notre retour vers l'est a aussi été synonyme de pluie et de froid. Je ne vous fais pas de dessin, je crois savoir que vous en avez aussi pour votre grade en France depuis quelques semaines...

Notre chemin retour a permis une visite chez les Amish. Aller voir cette communauté faisait partie de mes souhaits la première fois que je suis venue rendre visite à Joseph il y a bientôt deux ans. C'est maintenant chose faite.

C'est donc autour de Lancaster, en Pennsylvanie, que nous avons fait une première pause, et plus précisément dans la ville d'Intercourse.


Nous sommes arrivés le week-end du Festival Annuel de la Rhubarbe.

Pour la petite histoire, "Intercourse" signifie en anglais "relation" et sous-entendu "sexuelle". D'autres villes de Pennsylvanie au nom insolite se trouvent dans un rayon de 100 km autour d'Intercourse, telles que: Blue Balls (couil*es bleues), Climax (orgasme), Virginville (ville vierge ou des vierges). Une visite à Intercourse ne laisse donc aucun de vos amis anglophones indifférents, puisque les jeux de mots sont à gogo. "Oh, you go through Intercourse? Don't stop till you've made it to Climax!" (oh, vous passez par [une relation sexuelle]? Ne vous arrêtez pas tant que vous n'aurez pas atteint [l'orgasme]).

Retour à nos moutons. Saviez-vous que l'origine des Amish remonte au 17è siècle en Alsace, près de Sainte-Marie-Aux-Mines?


Amish buggy.
Je vous invite à lire ces deux articles qui vous donneront une idée de ce que nous y avons vu. Les photos y sont conformes à ce que nous avons vu (les charrettes, les habits des femmes, des hommes, des enfants, et le s travaux dans les champs).

Sur les Amish:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Amish

Sur Jakob Amman, suisse installé en Alsace initiateur du mouvement au 17è siècle:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jakob_Amman

Pour le côté insolite: nous y avons vu plusieurs voitures avec une plaque allemande (factice) à l'avant des véhicules, bien qu'elles soient immatriculées en Pennsylvanie. Les habitants des pays Amish aiment rappeler leur origine germanique, bien que l'est de la Pennsylvanie soit surnommé "Dutch Country" (pays hollandais). Mais cette appellation vient en fait d'une déformation de "Deutsch", qui est devenu "Deitsch". C'est donc bien une référence à la provenance germanique et non hollandaise des populations Amish (allemands luthériens, suisses et alsaciens mennonites).


Une voiture avec plaque américaine à l'arrière, allemande à l'avant.


Pour vous résumer, j'ai eu l'impression, pour ceux qui connaissent, de me retrouver à Azannes aux Vieux Métiers, dans la Meuse. A ceci près que les Amish vivent comme cela en permanence.

Je dois malheureusement aussi faire tomber un mythe: j'ai aperçu une Amish au volant d'une voiture, et une autre en train de téléphoner derrière une fenêtre. Cela n'a pourtant rien d'anormal. Certains Amish, lors de congrès avec leurs instances, demandent des dérogations à titre personnel ou pour leur communauté. Ainsi, certains utilisent l'électricité ou des produits chimiques pour la culture des champs.



L'improbable ville de "North Versailles" sur notre chemin. Et son équivalent plus au sud, "South Versailles".


Nous avons fait notre dernière pause avant Manasquan dans le plus grand mall des Etats-Unis, à King of Prussia. "King of Prussia" (Roi de Prusse) est bien le nom de la ville. Plus de 400 magasins et enseignes de luxe, ça laisse rêveur pour qui aime le shopping. Pour moi, c'était uniquement pour le coup d'oeil et pour aller manger au Food Court.

Voilà... ainsi s'est achevé notre périple en Pennsylvanie. Très, très riche en événements, en nouveautés, en rencontres et en plaisirs. Des semaines comme j'aimerais en vivre plus souvent.

dimanche 19 mai 2013

Les poupées russes - Part 1

Toutes les bonnes choses ont une fin. Notre semaine à Pittsburgh s'est achevée hier. Je suis rentrée à Manasquan avec un feu d'artifice dans la tête. 

Vous connaissez le principe des poupées russes? Hé bien cette semaine à Pittsburgh peut sans doute se résumer ainsi pour moi. Une poupée russe de plaisir et d'enchantement peut en cacher une autre. Une telle richesse d'événements, de nouveauté et de plaisir, bon dieu que ça ravigote!

Pour vous dire à quel point il m'est difficile de vous dire à quoi j'accorde le plus d'importance tellement tout ce que j'y ai vu, entendu, échangé, reçu m'a plu, cela fait 5 fois que je recommence l'écriture de ce post pour tenter de hiérarchiser les informations. 

Je reviendrai dans un post ultérieur sur les apports du séminaire de communication améliorée et alternative quant à la pratique de mon métier et en quoi cela a été tout à fait marquant sur la considération vouée aux questions éducatives d'un côté et de l'autre de l'Atlantique. En fait, j'avais déjà tout tapé il y a deux jours et après avoir joué au bonneteau en voulant déplacer le texte dans une nouvelle fenêtre, j'ai perdu mon document. Pouf pouf, comme dirait mon maître à penser Desproges.

Le séminaire s'est donc terminé jeudi midi sur un dernier lunch pris tous ensemble, avant que les uns ne repartent pour l'aéroport (certains participants venaient de Chicago, Denver ou Washington) ou que d'autres ne reprennent la route. Nous concernant, il avait été convenu que notre séjour se prolonge pour le plaisir. Et quel plaisir! Le co-responsable de la société nous avait promis une visite guidée particulière de Pittsburgh, suite à quoi nous avions prévu de repartir. 

C'est donc sous un soleil de plomb que Bob nous a menés dans les rues de Pittsburgh pour une découverte de ses merveilles. Une après-midi, c'est bien trop court car tout ce que je découvre comme informations historiques et culturelles sur la ville après notre départ me donne vraiment envie d'y retourner.

Bob s'est concentré sur deux points principaux: le Phipps Conservatory and Botanic Gardens et le PPG.

Le Phipps Conservatory and Botanic Gardens est un bijou botanique qui me rappelle en bien des aspects The Botanic Gardens de Washington que nous avons visité à l'été 2011. Le Phipps Conservatory a été créé en 1893 et se situe dans un écrin de verdure, sur l'une des nombreuses collines que comporte la ville de Pittsburgh. La notion d'espaces verts dans les villes américaines est tout à fait inhabituelle et les habitants de Pittsburgh sont à ce titre tout à fait fiers de présenter les leurs aux visiteurs. La serre géante est organisée en plusieurs parties, dont deux m'ont particulièrement plu: le jardin aux papillons, où des plantes ont été installées à dessein pour que les papillons s'y développent et y butinent, ainsi que le jardin d'orchidées, où j'y ai vu des sortes encore jamais vues jusque là. Une explosion de couleurs et de senteurs pour le plus grand plaisir du promeneur.




Deux promeneurs ravis.

Des orchidées géantes.

Saurez-vous deviner ce que c'est? 
La nature fait les choses de façon tout à fait étonnamment parfaite.

Deux promeneurs VRAIMENT ravis. Quelle belle après-midi nous avons passée.


Le choix de photos a été difficile pour le blog. Ceux d'entre vous qui sont intéressés par d'autres photos du lieu pourront passer à la maison pour une séance plus complète. Je l'avais déjà mentionné après chacune de mes visites dans des jardins botaniques ou consacrés aux végétaux aux Etats-Unis, mais les Américains ont un réel souci de la sauvegarde du patrimoine naturel et les lieux en questions dispensent nombre de conseils de jardinage ou de principes écologiques faciles à respecter.



Purple hearts.

Dans le Jardin aux Papillons.


Quittons le végétal pour le minéral. L'une des réussites de Pittsburgh est la création d'un ensemble architectural insolite en son centre ("downtown" en anglais, "dahntahn" en Pittsburghese; oui, Pittsburgh a ses propres marqueurs linguistiques). La One PPG Place de Pittsburgh est une place bordée par des immeubles en verre, construits dans les années 80 pour abriter le siège de la PPG (Pittsburgh Plate Glass), et qui ont ceci de particulier que leur style est néogothique. Ils ressemblent à une cathédrale de verre, ou à un château fort en verre. Le lieu a été utilisé dans le film Batman, The Dark Knight Rises, pour servir de décor à Gotham City, mais aussi dans Inspecteur Gadget (le film).






J'ai pris cette photo à travers le toit ouvrant de la voiture.



Bob, notre guide, bras droit de Bruce, est un personnage fort intéressant. Il est assez maladroit et cocasse mais fait les choses avec un naturel tel que tout roule, avec le sourire. Il est fier de ses origines italiennes, et nous a avoués que son seul regret dans la vie était de n'avoir jamais été en prison comme tout Italien qui se respecte car cela lui donne l'impression qu'un élément manque à son palmarès pour être estampillé "vrai italien aux Etats-Unis". Curieuse façon de voir les choses, mais que c'est drôle de l'entendre dire ça avec un tel sérieux!

De retour de notre après-midi  enrichissante, nous avons dîné avec Bruce et son voisin. Dîner au cours duquel Bruce nous a invités à rester une journée supplémentaire car il avait une surprise pour nous deux: il a souhaité nous emmener à la Pittsburgh Symphony pour écouter Grieg, Ravel et Elgar. Je manifeste rarement mes émotions, positives comme négatives, de façon excessive, mais sur ce coup-là, je pense avoir fait comprendre à Bruce que cela me réjouissait au plus haut point. YES YES YES!

Déjà, passer une semaine aux frais de la princesse en tant qu'invités personnels du président de la société est quelque chose de jubilatoire en soi, mais alors quand il y a du bonus offert de façon inattendue, là, c'est le pompon!

Le lendemain, ayant quartier libre puisque le séminaire était terminé, nous avons pu profiter d'une mini grasse matinée, avant de rejoindre la société où Joseph comptait tourner une vidéo pour sa chaîne Youtube. Nous avons eu carte blanche pour filmer les locaux et le matériel. Nous avons apprécié la confiance qu'on nous a accordée, car nous avons pu utiliser la salle de conférence pour nous tous seuls, en utilisant l'ordinateur du président lui-même pour faire la démonstration. Joseph voulait expliquer dans sa vidéo comment fonctionne la méthode Minspeak©. Voici la vidéo:

https://www.youtube.com/watch?v=qI2qOdfkCF0

Continuons à ouvrir nos poupées russes. Une fois la vidéo terminée, Bruce est venu nous dire qu'il nous invitait au restaurant à midi avec deux de ses collaborateurs. Un sympathique restaurant italien accessible à pied depuis leur société (à ce propos, Pittsburgh est souvent surnommée "Pizzaburgh" en raison de la forte immigration italienne et du nombre de restaurants italiens et pizzerias renommés).

Le lunch a donné l'occasion de soulever une nouvelle poupée.

(à suivre...)

Menu.

Notre magnifique semaine à Pittsburgh s'est terminée hier.

J'ai énormément de choses à consigner par écrit pour les partager avec vous. Afin de ne pas laisser un vide bloggistique, je vous dresse la liste des choses que j'évoquerai: quelques éléments historiques de la ville de Pittsburgh, le concert à la Pittsburgh Symphony ainsi qu'un conseil d'administration auxquels nous avons assisté, un petit détour par l'univers de la haute de Pittsburgh que nous avons côtoyé, et aussi notre après-midi en pays Amish, dans l'est de la Pennsylvanie.

Le temps de rédiger tout ça, je vous souhaite une bonne fin de semaine et bon courage pour la reprise demain!

mardi 14 mai 2013

J'suis dans un état proche de l'Ohio.

Mais je n'ai pas le moral à zéro!

Nous sommes rendus depuis lundi à Pittsburgh, dans l'ouest de la Pennsylvanie, à 6 heures et demie de route de Manasquan, pour un séminaire de Communication Améliorée et Alternative (Augmentative and Alternative Communication, AAC en anglais). Ce terme désigne l'ensemble des méthodes de communication utilisées pour compléter ou remplacer la parole ou l'écriture pour les personnes ayant une déficience dans la production de langage, notamment les autistes ou les personnes victimes d'AVC ou de la maladie de Parkinson.

Joseph avait été contacté par Docteur Baker (mais non, pas le médecin de la Petite Maison dans La Prairie!), docteur en linguistique, fondateur et président de Semantic Compaction Systems. Dr. Bruce Baker a créé la méthode Minspeak en 1980, après avoir côtoyé, de par son métier, nombre de personnes privées de l'usage de la parole ou dans l'impossibilité de signer, mais sans déficience cognitive. Il a mis au point un outil qui traduit des occurrences linguistiques en interfaces iconiques séquentielles. Oui, c'est pas évident à comprendre pour des non linguistes. En gros, il a créé un ordinateur interactif qui permet à une personne de s'exprimer par le biais de phrases moyennant quelques clics sur des icônes lexicales ou grammaticales. Je tente de vous le résumer succinctement mais le programme est bien plus complexe et l'association images-mot/fonction permet d'utiliser une syntaxe qui correspond à du langage construit. La machine parle une fois que la personne a tapé sur toutes les touches qui forment sa séquence linguistique.

Pour rappel, Dr. Baker avait été particulièrement interpellé par la façon dont Joseph communiquait dans ses vidéos sur le handicap, et a souhaité l'embaucher en tant que consultant pour donner des conseils à ses patients pour réaliser de courtes vidéos de présentation de leur déficience et l'utilisation de leur outil. C'est donc très gentiment qu'il nous a invités pour le séminaire de mai (il y en a un par mois), car Joseph connaît mon amour de la linguistique et aussi le public avec lequel je travaille. Et je dois dire que c'est un réel plaisir d'être ici, pour plusieurs raisons.

Déjà, nous sommes les invités personnels de Dr Baker. Nous sommes logés chez lui, dans son énorme demeure bourgeoise, décorée à l'anglaise. Nous sommes logés et nourris, aux petits soins. Son assistante personnelle veille à ce que l'on ne manque de rien. Dr Baker nous a également conviés à rester avec lui après la fin du séminaire pour nous faire visiter Pittsburgh et passer du temps avec nous. Et pour cause, en plus d'être latiniste et helléniste, Baker est francophile, et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'il me reçoit car il peut parler français, me raconter son expérience de professeur dans les années 70 en France, et me fait part de ses recherches et centres d'intérêt. C'est un Professeur d'université honoris causa, qui aime partager sa science et qui surtout ne s'avoue pas comme ayant tout vu ou tout lu. Ce soir, en regardant un DVD sur l'architecture d'une maison à Pompéi qu'il tenait à me montrer, réalisé par un autre professeur d'université américaine, il a pris de nombreuses notes en disant, tel un enfant qui vient de faire une trouvaille précieuse: "Ah! Ah! Ça je savais pas!". 

Ensuite, je suis vraiment satisfaite de me reconsacrer un peu à cette discipline qui me fascine tant: la linguistique. Les phonèmes, les morphèmes, la syntaxe, la sémantique... Tout cela me passionne (c'est tant mieux, me direz-vous, vu ma profession....), mais là en plus j'ai le privilège de vivre cette expérience avec des intervenants cliniciens, qui logent aussi à la maison et qui préparent leur speech du lendemain sur la table du salon pendant qu'on regarde Seinfeld avec Bruce. Tout à fait insolite, et le tout dans une ambiance on ne peut plus détendue. 

Les intervenants ne sont pas le seul atout. Les participants aussi. Sur la vingtaine de participants  que nous sommes, une grosse majorité sont des speech pathologists (orthophonistes), qui travaillent pour la plupart dans des centres avec des enfants porteurs de lourds handicaps, mais pas que. La petite minorité restante se répartit entre: éducateurs/professeurs spécialisés et parents d'enfants ayant des troubles de la communication. Joseph et moi sommes les deux "intrus" du groupe mais nous y sommes intégrés sans aucun problème.

C'est cela mon dernier point de satisfaction: tirer quelques conclusions sociologiques suite à l'observation d'un groupe de travail professionnel américain. Cet aveu n'a pas manqué de faire sourire Bruce qui a trouvé ma remarque tout à fait judicieuse. Et comment travaillent les Américains pendant un séminaire? Hé bien déjà, contrairement à chez nous, où c'est café d'accueil et pause-café, ici (dans cette entreprise là en tout cas), c'est buffet d'accueil, chacun se sert ce qu'il veut dans une assiette et comme boisson, et va s'installer à sa place avec ses victuailles. Des céréales, des fruits secs, des fruits frais, du café, du thé, des sodas, de l'eau, des galettes de riz, des bagels avec tout un tas de trucs à mettre dedans, des chips avec leur sauce à dipper. Contrairement à ce que je pensais, cela ne perturbe pas le séminaire d'un point de vue sonore, ni même sur le plan de la concentration. Les Américains sont ultra concentrés, ultra respectueux, ultra silencieux. Pas d'agitation, pas de gens qui râlent. On attend la pause patiemment. La journée a tout de même duré huit heures, 5 heures le matin, 3 l'après-midi, avec des pauses régulières mais de 10 minutes maximum. Les gens ne discutent pas, ne font pas autre chose pendant que l'intervenant expose. Certes, on n'en attend pas moins de professionnels, vous allez me dire, mais quiconque a déjà participé à un stage dans l'Education Nationale voit bien de quoi je veux parler.

Il se fait tard, la journée a été longue. Je vous tiens au courant de la suite de notre séjour en Pennsylvanie très prochainement.

dimanche 12 mai 2013

A bicyclette

Quelques clichés pris au cours de ma balade à vélo cet après-midi pour vous montrer une partie du code cycliste. J'ai emprunté la piste cyclable qui traverse champs, forêt et villages à quelques minutes de chez Joseph.  Un temps parfait: du soleil, des températures agréables, mais aussi un petit vent; bien que celui-ci m'ait fait damner dans les montées. 

Quand la piste cyclable croise une route (highway), ceci apparaît au sol à 25m environ de l'intersection:

"Highway Crossing Ahead"
Puis, à 5m environ:


Plus intrigant et insolite pour nous, Français (je dis ça car je n'ai jamais vu ce système en France, si vous l'avez déjà vu, merci de me corriger), le cycliste est invité à appuyer sur ce bouton qui trois secondes plus tard déclenche deux flashs clignotants, de part et d'autre de la route, pour indiquer aux automobilistes qu'un cycliste va traverser:


Le flash se situe au niveau de la borne noire que vous voyez dans le fond à droite:


Tous les automobilistes jouent le jeu et s'arrêtent. J'ai oublié de préciser une chose lors de me précédents posts sur le code de la route aux Etats-Unis: les voitures s'arrêtent bien en amont des passages piétons, contrairement à en France où la voiture s'arrête juste devant le passage piéton. Cela m'a beaucoup perturbée lors de mon retour en France en avril. Je n'y avais jamais prêté attention jusque là, mais avec le recul et les habitudes qui s'installent, je me suis retrouvée plusieurs fois en France à ne pas oser traverser sur un passage de peur que la voiture s'arrête sur moi, alors que je connais bien le système pour le pratiquer depuis 30 ans. Maintenant que je suis habituée à un système de sécurité qui me sécurise plus, j'ai du mal à appréhender le précédent. Curieux, n'est-ce pas, comme l'instinct de sécurité peut varier selon les circonstances?

Pour terminer, ce panneau qui rappelle une loi d'état (celle du New Jersey en l'occurrence):


Tous les cyclistes, skateboarders, et les usagers en rollers (on a un terme pour ça, en France? Help me!) âgés de moins de 17 ans doivent porter un casque de sécurité. La loi est très récente, mais elle est suivie.

Miscellanées de printemps.

Merci à mon chéri pour ce beau bouquet d'accueil à l'aéroport mardi dernier:
 
 
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                           Un épluche-légumes américain. Le trou est au milieu, et la lame pivote.                               
                    Un épluche-légumes français. Les trous sont sur les côtés.

Evidemment, Joseph trouve le modèle américain plus pratique. Et évidemment, moi, l'inverse.
Je trouve que le modèle américain fait super mal aux mains et en plus il faut appuyer comme une brute en plus de gérer le fait que la lame n'est pas fixe. Question d'habitude, me direz-vous. Quoi qu'il en soit j'ai apporté mon outil de travail ici!

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Nous avons profité du beau temps quasi-estival pour faire du jardinage. Enlever des racines et des mauvaises herbes, mettre de la terre en pots, et planter des graines. Le choix de Joseph: haricots verts, tomates, poivrons, betteraves, concombres carottes et radis (appelés ici "French Breakfast Radish". Vous mangez des radis au petit déj, vous? Tu m'étonnes que des fois Joseph me dit que les Français sont bizarres!). Comme vous le voyez sur la photo, le jardinage est tout à fait faisable en fauteuil. On travaille la terre à même la brouette. C'est lui qui fait le plus gros du travail: trier la terre, mettre en pots, semer, arroser. Absolument rien de différent par rapport à la France. Ah, si: à l'arrière des paquets de graines, on vous indique les périodes de semis avec une carte des USA légendée, différences de climat oblige.

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Joseph m'a montré une production Disney de cette année. Elle est en version originale:

http://video.disney.com/watch/croissant-de-triomphe-4d7b3aae690a98650d776d97

Ça le fait beaucoup rire et maintenant, il s'imagine que le monde s'arrête de tourner pour les Français s'ils n'ont pas leurs croissants, leur fromage et leur vin quotidiens! (Mais a-t-il tout à fait tort?)

vendredi 10 mai 2013

Dites clairement que vous ne voulez pas de nous.

Voici trois pubs de l'APF que je trouve particulièrement réussies. Le message est on ne peut plus clair:




C'est pourtant le ressenti réel quand on se retrouve face à ces situations ô combien frustrantes dans la vie de tous les jours. Certains établissements feraient aussi bien de mettre un signe "interdit aux personnes en fauteuil".

Si vous vous sentez un tant soit peu concerné par les questions d'accessibilité, je vous propose d'aller faire un tour sur ce site:

http://www.necoutezpasleslobbies.org/

Peut-être vous prendra-t-il l'envie de signer leur pétition. C'est la première fois de ma vie que j'en signe une.

(Non. La deuxième en fait. La première c'était pour virer un guignol du conseil syndical de ma précédente copro. J'ai royalement ignoré pendant toutes ces années toutes celles qui trônaient en salle des profs et où on vous harcèle, dénigre et traite de traître si vous ne partagez pas la pensée unique du vomi syndical).

Vous y trouverez des déclarations à peine croyables concernant la mauvaise foi des entreprises ou des lieux publics à mettre en place la plus élémentaire des rampes d'accès. Je parle bien de la France, ce pays de la liberté, de l'égalité et de la fraternité. Liberté de nuire aux personnes à mobilité réduite, égalité dans la bêtise, fraternité dans la lâcheté. Mes mots sont durs, mais concrètement je ne vois pas ce qui peut justifier une non accessibilité à un lieu public, à part de la mauvaise volonté évidente.

 La France, pays du TGV, a un sacré train de retard sur les pays anglo-saxons... Ils l'ont fait. Pourquoi pas nous?

jeudi 9 mai 2013

Le Nouveau Monde, ça se mérite.

Mon vol vers les Etats-Unis a été agréable, malgré une batterie de contrôles renforcés à Roissy.

La veille déjà, lundi, quand j'ai débarqué à Roissy du TGV de Lille et que j'attendais la navette pour mon hôtel, une équipe de déminage était sur place.

Le lendemain, la police devant chaque porte d'entrée ou presque. Lors de la file d'attente pour l'enregistrement des bagages, on sentait que l'ambiance était un peu électrique pour les vols vers les USA. Contrôle des passeports dans la file d'attente avec interrogatoire sommaire, nécessité de remplir des papiers supplémentaires pendant l'attente dans la file. Un américain en costard, qui ne semblait pas appartenir à la compagnie que j'utilise, est venu poser quelques questions supplémentaires à chaque passager, dans un français impeccable à peine teinté de son accent américain, sur leur destination finale, le but de leur voyage, leurs bagages et leur adresse à destination.

Le contrôle de mon passeport dans la file a donné lieu à un moment de rigolade avec la dame qui l'a effectué.  Elle scanne mon passeport sur sa machine portative et me dit "je vais maintenant vous poser quelques questions". Elle scrute son écran, étonnée, et me dit: "Vous ne partez que pour un jour?". Moi: "Pardon?", n'étant pas bien sûre d'avoir compris la demande. Elle répète: "Vous ne partez que pour un jour? Mon écran me dit que votre retour est prévu le 8. Aaaaaaaaaaaaah non, pardon. J'avais pas fait attention au mois. Vous restez donc un mois". Eclats de rire. "Euh... oui. Un mois. Je rentre le 8 juin. Sans quoi ça ferait un peu cher du billet d'avion". - "Oui, oui, pardon, j'ai pas fait attention".

Au moins ça m'aura détendue un peu. Mais pas beaucoup. Car une fois arrivée au contrôle de sécurité, rebelote. Plus (+) de personnel, plus (+) de contrôle, avec cette fois-ci, pour la première fois depuis que je voyage (soit mon 19ème vol), du personnel qui vérifie les objets déposés AVANT qu'ils ne soient scannés. Ouverture des sacs, ouverture des ordinateurs portable.

Je sonne en passant au portillon. Je pense savoir que c'est mon bracelet. Je dois repasser. C'est bon. C'était le bracelet. Allez, on souffle un peu avant l'embarquement. Je vais essayer d'arrêter de psychoter. Psychoter sur le vol (oui, j'ai une peur bleue de l'avion, la fréquence de mes vols n'y change rien), psychoter sur mon passage à l'immigration à Newark.

Le vol a été plutôt calme. Quelques turbulences après le décollage, mais sans plus. Grand ciel bleu et soleil pendant 8 heures. Evidemment, je n'ai pas fermé l'oeil ni lu. J'ai réussi à regarder une série américaine  rigolote, Park and Recreations, ainsi que Hyde Park on Hudson ("Week-end Royal" en français), l'histoire d'amour entre F.D.Roosevelt et sa cousine, et aussi Cheerful Weather for the Wedding, un film anglais comme je les aime. Ambiance histoires d'amour et de familles dans un manoir dans les années 30.

Mon passage à l'immigration a été bref. Deux questions: "Qui habite à l'adresse que vous avez indiquée?" et "Votre boyfriend parle-t-il français?". Mais le scan de mon passeport indique apparemment un blocage maintenant... Aussitôt scanné, l'agent  a cherché du regard a plusieurs reprises l'un de ses collègues à l'entrée de la fameuse arrière salle "Second Control" où j'ai été la dernière fois. Par chance, ce dernier s'était absenté. Se sont écoulées au moins deux minutes de silence où l'agent avait mon passeport en main et scrutait l'arrière salle, sans rien me demander. Et puis, au bout de trois minutes, après avoir regardé sa montre et lâché un petit soupir, il me dit "Allez, c'est bon". Empreintes, photo, tampon et : "Enjoy". Thank you sir!

Aussitôt retrouvés, nous sommes allés à la Clinique des Guitares pour deux guitares de Joseph qui avaient besoin d'un peu de travail, puis nous avons mangé dans un pub irlandais qui avait une carte tellement élaborée que je me croyais en Europe. Alors je me suis fait plaisir avec un risotto aux fruits de mer, homard et crevettes, sauce au brie et au Chablis (ça ne s'invente pas et c'était délicieux). Je n'ai jamais mangé autant de homard que depuis que je suis aux Etats-Unis.

La seule mauvaise surprise de mon retour a été le temps: très mitigé, pas très chaud et très humide. Il y a même eu des inondations dans le New Jersey et à New York hier matin. Moi qui venais d'être habituée à un temps estival après un long week-end dans le nord chez mon frère, le monde à l'envers quoi!

Pat est revenu de courses hier tout content. On aurait dit qu'il venait de trouver un trésor. "Regarde ce que je t'ai acheté!". Il m'apporte ledit trésor dans la chambre. "Du bon fromage français fait avec du lait de vache française!", me dit-il, tout fier de sa trouvaille. Du bon brie à 70% de matière grasse, dis-donc! Ni une ni deux je le goûte. C'est vrai qu'il est crémeux à souhait. Et le comble, est qu'il vient... de Lorraine! Des fromageries Hutin de la Meuse pour être précis. Voilà, la Lorraine s'exporte dans les supermarchés du New Jersey, mes amis!

Une transition tout en douceur.

lundi 6 mai 2013

Demain.


Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force
De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille
A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore
Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos (État de veille, 1942)

L'aurore, je la guette. Demain, je vais rejoindre Joseph. Je suis en état de veille depuis 40 jours. Une quarantaine sans se voir. Pourtant sans autre maladie contagieuse que celle de notre amour, et un éloignement qui ne fait que renforcer l'envie de se retrouver.

Quarante jours, que c'est long...

Vous ne me saviez pas aussi sentimentale, hein? Hé bien si. Moi , la dure, la sarcastique, la solide, l'ironique, la Daria des réseaux sociaux, je carbure aux sentiments.

Certes, pour varier les références, j'aurais pu aussi citer un paragraphe du grand poète Pitbull, qui dans son chef d'oeuvre "International Love" déclare:

There's not a place
That your love don't affect me, baby
So don't ever change
I cross the globe when I'm with you baby,
Aye, woa oh

Arf. Ça vaut pas du Desnos, mais on est dans le même registre.

Les amours internationales, que du bonheur... *ahem*