lundi 6 mai 2013

Demain.


Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force
De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille
A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore
Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos (État de veille, 1942)

L'aurore, je la guette. Demain, je vais rejoindre Joseph. Je suis en état de veille depuis 40 jours. Une quarantaine sans se voir. Pourtant sans autre maladie contagieuse que celle de notre amour, et un éloignement qui ne fait que renforcer l'envie de se retrouver.

Quarante jours, que c'est long...

Vous ne me saviez pas aussi sentimentale, hein? Hé bien si. Moi , la dure, la sarcastique, la solide, l'ironique, la Daria des réseaux sociaux, je carbure aux sentiments.

Certes, pour varier les références, j'aurais pu aussi citer un paragraphe du grand poète Pitbull, qui dans son chef d'oeuvre "International Love" déclare:

There's not a place
That your love don't affect me, baby
So don't ever change
I cross the globe when I'm with you baby,
Aye, woa oh

Arf. Ça vaut pas du Desnos, mais on est dans le même registre.

Les amours internationales, que du bonheur... *ahem*

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