jeudi 9 mai 2013

Le Nouveau Monde, ça se mérite.

Mon vol vers les Etats-Unis a été agréable, malgré une batterie de contrôles renforcés à Roissy.

La veille déjà, lundi, quand j'ai débarqué à Roissy du TGV de Lille et que j'attendais la navette pour mon hôtel, une équipe de déminage était sur place.

Le lendemain, la police devant chaque porte d'entrée ou presque. Lors de la file d'attente pour l'enregistrement des bagages, on sentait que l'ambiance était un peu électrique pour les vols vers les USA. Contrôle des passeports dans la file d'attente avec interrogatoire sommaire, nécessité de remplir des papiers supplémentaires pendant l'attente dans la file. Un américain en costard, qui ne semblait pas appartenir à la compagnie que j'utilise, est venu poser quelques questions supplémentaires à chaque passager, dans un français impeccable à peine teinté de son accent américain, sur leur destination finale, le but de leur voyage, leurs bagages et leur adresse à destination.

Le contrôle de mon passeport dans la file a donné lieu à un moment de rigolade avec la dame qui l'a effectué.  Elle scanne mon passeport sur sa machine portative et me dit "je vais maintenant vous poser quelques questions". Elle scrute son écran, étonnée, et me dit: "Vous ne partez que pour un jour?". Moi: "Pardon?", n'étant pas bien sûre d'avoir compris la demande. Elle répète: "Vous ne partez que pour un jour? Mon écran me dit que votre retour est prévu le 8. Aaaaaaaaaaaaah non, pardon. J'avais pas fait attention au mois. Vous restez donc un mois". Eclats de rire. "Euh... oui. Un mois. Je rentre le 8 juin. Sans quoi ça ferait un peu cher du billet d'avion". - "Oui, oui, pardon, j'ai pas fait attention".

Au moins ça m'aura détendue un peu. Mais pas beaucoup. Car une fois arrivée au contrôle de sécurité, rebelote. Plus (+) de personnel, plus (+) de contrôle, avec cette fois-ci, pour la première fois depuis que je voyage (soit mon 19ème vol), du personnel qui vérifie les objets déposés AVANT qu'ils ne soient scannés. Ouverture des sacs, ouverture des ordinateurs portable.

Je sonne en passant au portillon. Je pense savoir que c'est mon bracelet. Je dois repasser. C'est bon. C'était le bracelet. Allez, on souffle un peu avant l'embarquement. Je vais essayer d'arrêter de psychoter. Psychoter sur le vol (oui, j'ai une peur bleue de l'avion, la fréquence de mes vols n'y change rien), psychoter sur mon passage à l'immigration à Newark.

Le vol a été plutôt calme. Quelques turbulences après le décollage, mais sans plus. Grand ciel bleu et soleil pendant 8 heures. Evidemment, je n'ai pas fermé l'oeil ni lu. J'ai réussi à regarder une série américaine  rigolote, Park and Recreations, ainsi que Hyde Park on Hudson ("Week-end Royal" en français), l'histoire d'amour entre F.D.Roosevelt et sa cousine, et aussi Cheerful Weather for the Wedding, un film anglais comme je les aime. Ambiance histoires d'amour et de familles dans un manoir dans les années 30.

Mon passage à l'immigration a été bref. Deux questions: "Qui habite à l'adresse que vous avez indiquée?" et "Votre boyfriend parle-t-il français?". Mais le scan de mon passeport indique apparemment un blocage maintenant... Aussitôt scanné, l'agent  a cherché du regard a plusieurs reprises l'un de ses collègues à l'entrée de la fameuse arrière salle "Second Control" où j'ai été la dernière fois. Par chance, ce dernier s'était absenté. Se sont écoulées au moins deux minutes de silence où l'agent avait mon passeport en main et scrutait l'arrière salle, sans rien me demander. Et puis, au bout de trois minutes, après avoir regardé sa montre et lâché un petit soupir, il me dit "Allez, c'est bon". Empreintes, photo, tampon et : "Enjoy". Thank you sir!

Aussitôt retrouvés, nous sommes allés à la Clinique des Guitares pour deux guitares de Joseph qui avaient besoin d'un peu de travail, puis nous avons mangé dans un pub irlandais qui avait une carte tellement élaborée que je me croyais en Europe. Alors je me suis fait plaisir avec un risotto aux fruits de mer, homard et crevettes, sauce au brie et au Chablis (ça ne s'invente pas et c'était délicieux). Je n'ai jamais mangé autant de homard que depuis que je suis aux Etats-Unis.

La seule mauvaise surprise de mon retour a été le temps: très mitigé, pas très chaud et très humide. Il y a même eu des inondations dans le New Jersey et à New York hier matin. Moi qui venais d'être habituée à un temps estival après un long week-end dans le nord chez mon frère, le monde à l'envers quoi!

Pat est revenu de courses hier tout content. On aurait dit qu'il venait de trouver un trésor. "Regarde ce que je t'ai acheté!". Il m'apporte ledit trésor dans la chambre. "Du bon fromage français fait avec du lait de vache française!", me dit-il, tout fier de sa trouvaille. Du bon brie à 70% de matière grasse, dis-donc! Ni une ni deux je le goûte. C'est vrai qu'il est crémeux à souhait. Et le comble, est qu'il vient... de Lorraine! Des fromageries Hutin de la Meuse pour être précis. Voilà, la Lorraine s'exporte dans les supermarchés du New Jersey, mes amis!

Une transition tout en douceur.

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