samedi 6 octobre 2012

Munich- Vienne- Bratislava

MUNICH

Notre arrivée à Munich s'est faite sous des trombes d'eau depuis Stuttgart. Pas idéal pour une balade le lendemain sur le site de l'Oktoberfest. Heureusement, la pluie s'est estompée pour notre jour J.

Alors, déjà, histoire de balayer une idée reçue: l'Oktoberfest n'est pas synonyme de "fête de la bière" comme nous l'appelons en français. Cette foire était surtout à l'époque une espèce de foire agricole, et notamment équine. Avec les années, cette tradition a cédé le pas à la dégustation de bière mais surtout à des manèges. La foire d'octobre est donc bien une fête foraine, où il est possible de boire et manger sur place. Certes, la bière coule à flots, mais les gens s'y rendent avant tout pour se rencontrer en famille, entre amis ou collègues, et si possible en tenue bavaroise. Bizarrement, je n'ai pas trouvé ça kitsch du tout. Même plutôt plaisant. C'est quelque chose de très français de décider de ce qui est kitsch ou ne l'est pas. Et bizarrement, je me sentais mal à l'aise de ne pas porter la tenue ad hoc. Vous pourrez constater sur la vidéo que Joseph a tournée pour Youtube que les gens sont habillés pour l'occasion:


J'aurais adoré porter un dirndl !

Nous n'avons pas réservé de table dans une "tente", mais les dimanches, avant 15 heures, il est possible de circuler et même, avec un peu de chance (enfin, beaucoup), de trouver de quoi s'asseoir à l'intérieur des chapiteaux. Un orchestre par chapiteau ; un chapiteau par marque de bière. A notre grand regret, peu de musique bavaroise. C'est pourtant la date que nous avions retenue à dessein pour notre visite à Munich. Par contre, dès que l'orchestre joue, c'est plusieurs milliers de personnes qui entonnent l'air en levant le verre ou en se levant. Mais attention, pas de déconnade d'ivrogne. Les excités, les danseurs sur les tables, les trop imbibés sont mis dehors sur le champ par le service d'ordre. Et ça ne plaisante pas. On a assisté à l'éviction d'un fauteur de trouble qui à vrai dire n'a pas vraiment le temps de réagir. Pris par 3 types plus un quatrième qui ferme la marche, direction la sortie. Intéressant également de voir la caractère des serveuses. Elles servent les chopes par brassées de 6 ou 7, ou alors les plateaux de nourriture, énoooooooooormes. Et puisqu'il est difficile de se frayer un passage dans la foule, elles le portent à hauteur de tête, laissant ainsi les assiettes alléchantes, remplies de saucisses, de pommes de terre et surtour de poulet (voilà un autre mythe qui tombe : le plat typique de l'Oktoberfest n'est pas la choucroute ! Mais du poulet avec de la salade de pommes de terre) à hauteur d'yeux. Un type derrière l'une d'elle, que nous croisions, en a profité pour chiper un peu de salade au passage. La serveuse l'ayant remarqué, elle s'est arrêtée net, a huuuuuurlé quelque chose de pas très gentil et lui a filé un léger coup de plateau. Pas touche. Ici, on est éduqué et si on déroge à la règle, c'est achtung bicyclette. Autre règle à laquelle on ne déroge pas : interdiction de rentrer sous un chapiteau avec une bouteille d'eau. Je me suis fait enlever ma bouteille d'eau de 33 cl à l'entrée par l'agent de sécurité, ils ne posent même pas la question, c'est pris, c'est pris.
M'enfin, il faut jouer le jeu. Déjà qu'on n'a pas bu de bière. (J'aime pas ça, la bière...).































Pour info, la foire est accessible, et ô combien, pour les PMR (personnes à mobilité réduite). Joseph trouve que l'Allemagne est, de loin, le pays le plus accessible et le plus en avance sur la question. Les toilettes allemandes détrônent (ha ha) apparemment toutes les autres. Et pas que les toilettes. Des rampes partout, des emplacements réservés sous les chapiteaux, des personnels formés pour aider et guider, quelle que soit la demande.

Bonne surprise, donc. Et même : la grande roue est accessible en fauteuil ! A savoir que certaines cabines ont une largeur de porte adaptées aux fauteuils et on rentre directement dedans AVEC le fauteuil. Elle est pas belle, la vie ? Et en prime, on grille la demi-heure (au moins) de queue! Je n'ai même pas eu le temps de ranger ma monnaie à la caisse après l'achat du ticket que Joseph était déjà embarqué par un personnel ; ça l'a pris au dépourvu, il a failli tomber à la renverse (au sens propre) car il n'avait pas vu le type empoigner son fauteuil. 

A ce propos : à savoir, amis lecteurs, une chose à ne jamais faire avec une personne en fauteuil, bien que cela parte souvent d'un bon sentiment : ne jamais aider une personne en fauteuil en poussant son fauteuil sans lui demander son avis ou la prévenir. Deux raisons à cela : la première est que le fauteuil fait partie de leur espace vital ; le manipuler, c'est comme toucher la personne sans lui demander son avis. La deuxième est que cela peut provoquer une perte d'équilibre et donc une chute de la personne car les paraplégiques, et a fortiori les tétraplégiques, n'ont en général pas de contrôle abdominal.

Le seul bémol de notre séjour concernant l'accessibilité (et c'est un comble, vous allez comprendre) : l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse ont adopté un système de clé universelle pour toilettes handicapées. Le principe : toutes les toilettes handicapées de ces 3 pays sont fermées à clé, et une même clé universelle, qui se commande en ligne, à raison d'un justificatif médical et la copie de la carte d'invalidité, permet d'ouvrir ces toilettes. Cela assure donc à la personne qui en a besoin la garantie que personne d'autre n'utilise ces toilettes réservées... Voilà pour l'avantage; ingénieux... à condition de posséder cette clé... qu'en l'occurrence, nous n'avons pas... voilà l'inconvénient. Ce n'est pas faute d'avoir cherché l'info et demandé à des personnes de fonctions diverses et variées. Conclusion : sur les aires d'autoroute hors station service, à moins d'un agent d'entretien à proximité, la porte close peut être bien frustrante, même si, par bonheur, les toilettes «normales» sont plus larges et souvent plus propres que chez nous, et donc quelquefois utilisables, quand elles ne sont pas en bas d'un escalier de 20 marches.

Certains d'entre vous pourront se lasser de ces « points info handicap» que je fais régulièrement dans mes posts, mais je suis de ceux qui pensent que le monde est petit et qu'autour de vous, une connaissance de connaissance pourrait bien avoir besoin de ce genre d'info que nous aurions aimé avoir.

Bref.



Foule de l'Oktoberfest vue de la grande roue.


VIENNE

Le lendemain, départ pour Vienne.





Notre hôtel se situait à Vienne même, dans la rue du château de Schönbrunn. Rien que ça! Même pas fait exprès quand j'ai réservé! Passées les quelques surprises de l'arrivée à l'hôtel (pas de stationnement handicapé, une chambre avec douche roll-in alors qu'on a demandé une chambre avec baignoire, internet payant - et pas qu'un peu, mais ça c'est fréquent en Allemagne-Autriche- en plus du garage et du petit déj, la carte de la chambre à insérer dans l'ascenseur sans quoi il ne fonctionne pas et dans la chambre sans quoi l'électricité ne fonctionne pas... *soupir*... Heureusement qu'on a pris du haut de gamme *ahem*), nous avons filé au château pour une visite.

Temps splendide. Je débute mon parcours "Sissi", en sachant très bien que la réalité, bien triste pour cette impératrice, est très loin du mythe romantique et champêtre véhiculé par le film. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les Viennois ne se gênent pas pour le rappeler. A Schönbrunn, comme à la Hofburg de Vienne, c'est bien l'aspect mélancolique et morbide de Sissi qui est présenté, et non la partie onirique. D'ailleurs, à La Hofburg, la visite commence par sa mort: pièce noire, habits de deuils, masque funéraire de l'impératrice, arme qui a servi à la poignarder, le visiteur est d'emblée averti qu'il visite le lieu de résidence d'un femme à la vie tragique. Evidemment, Marie-Thérèse (d'Autriche, pas celle des Inconnus, hein, Mawie-Théwèse!) est également à l'honneur, ainsi que l'empereur François-Joseph. Dans l'ensemble, et sans jouer les fines bouches, j'ai vraiment trouvé que c'était une une pâle copie de Versailles. Plus petit, moins opulent, moins raffiné. Les jardins, bien que magnifiques, sont très loin de ce que l'on peut voir à Versailles.

Quelques clichés de notre sympathique visite sous le soleil:

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Le château de Schönbrunn.




BRATISLAVA

Notre deuxième jour à Vienne a été le point de départ d'une excursion à Bratislava. Si on m'avait dit qu'un jour je mettrais les pieds dans un (ancien) pays de l'est, je crois que la réponse aurait été nette: NIET. Et pourtant... Les temps changent. Les frontières aussi. Bratislava est à trois quarts d'heure de route de Vienne. En fait, vous passez la frontière, et hop, vous êtes dans la capitale slovaque.





Et ils ont compris le truc, les Slovaques: ils copient les Suisses et les Autrichiens: allez hop, la petite vignette à apposer sur le pare-brise à la frontière (10 euros pour 10 jours; 8 euros pour l'Autriche). Je vous passe le petit moment de frayeur où nous avons loupé la sortie pour Bratislava centre. Le panneau "Centrum" est indiqué une fois, et après, démerden-sie-sich si vous l'avez loupé, à moins de lire le slovaque. On s'est retrouvé dans une banlieue avec voie sans issue, supérette, des immeubles tout moches et qui font bien baliser. Heureusement, après avoir suivi le flot de la circulation, on a trouvé le chemin vers un centre ville plutôt "rassurant". Nous avons vu un petit marché artisanal au coeur de la ville, c'était charmant comme tout.

 Les prix sont sans doute ce qu'il y a de plus marquant. Qu'il s'agisse de souvenirs ou surtout de plats dans les restaurants, Bratislava est (encore pour combien de temps?) très bon marché. Nous avons pris notre repas dans un petit resto à l'ambiance "jeune". Prix du plat de pâtes: 3,90 euros. Nous avons goûté des pâtes avec une sauce au bleu slovaque. C'était bon. 1,60 euros le verre de limonade maison, et ce n'est pas 20 cl comme chez nous. Bref, il y a moyen de se faire plaisir. Manger à deux pour moins de 10 euros boisson comprise, ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé!

Le panneau "Centrum" qu'il ne fallait pas louper.


Devant l'ambassade de France, située sur la place principale de Bratislava.



VIENNE

Le lendemain, avant notre départ pour Salzburg, nous avons visité la Hofburg, palais impérial de Vienne situé dans le quartier qui l'est tout autant. Le tout toujours sous un soleil radieux. C'est majestueux. Pas d'autre mot. L'architecture des bâtiments, les espaces verts, la propreté du quartier laisse rêveur. C'est comme le Paris haussmannien, mais en plus somptueux encore. Ou alors c'est la propreté des lieux qui donne cette impression car l'architecture est similaire. La Hofburg offre un intérieur similaire à Schönbrunn, aussi si vous prévoyez une visite à Vienne, je vous conseille de faire soit l'un soit l'autre, car les appartements impériaux sont vraiment fournis de la même manière et avec le même style et n'offrent pas de réelle spécificité l'un par rapport à l'autre. Seuls les extérieurs changent, et les deux valent vraiment le coup.

Nous n'avons  pas résisté au plaisir de se faire une balade en calèche. C'est ultra touristique, mais après tout, c'est ce que nous sommes!

Notre passage par Vienne se sera limité à cela, mais c'était agréable d'en saisir l'esprit et l'ambiance.









SALZBURG

Nous avons ensuite pris la route pour Salzburg. La naissance des montagnes et la vue des alpages est une vision que nous ne sommes pas près d'oublier. Changement de décor et aussi changement de rythme. Finie la valse du trafic routier du centre-ville de Vienne. Place à la montagne et à sa vie de village.

Nous avons réservé un hôtel dans le bourg de Wals, près de Salzburg. Cette Gasthof nous a enchantés. Le cadre, le personnel en habit bavarois/tyrolien, la vue sur les montagnes depuis notre balcon, la chambre coquette, ... Ahhhhhhhhhhhhhh. On y serait bien resté quelques jours de plus! Bonne surprise également de constater que l'hôtel faisait également restaurant traditionnel. A nous les wiener schnitzel et autres plats sympathiques. Le premier soir, on s'est pris un plat de grillades pour deux. On s'est rendu compte que l'Autrichien devait compter double, car on nous a servis un plateau qui contenait assez pour nourrir une famille et peut-être même le chien avec les restes.

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Grünauerhof, Wals bei Salzburg.

Vue de notre balcon.

La chambre.

Le plateau pour deux: wiener schnitzel, côte de porc grillée, escalope de dinde grillée, filet de boeuf, légumes et frites. Il a l'air tout petit mais les quantités étaient énormes.

La "Vinothek" de l'hôtel, dans le souterrain qui mène des chambres au restaurant. Un souterrain immense!  

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