dimanche 18 novembre 2012

En scène.

Nous avons passé la journée au théâtre Count Basie, à Red Bank, NJ. Le théâtre où nous nous rendons comme d'habitude pour aider à la loterie.

Nous sommes arrivés très en avance car Joseph voulait discuter avec ses potes acteurs qu'il n'avait pas vus pour certains depuis deux ou trois ans. Ça fait toujours bizarre de voir en vrai les gens qu'on a vus sur scène (c'est mon cas la semaine dernière, en tout cas pour le premier acte). Et ce show regorge de vrais talents, des voix puissantes qui le dynamisent.

J'ai enfin pu voir le deuxième acte de Ragtime. Le sujet est profond: l'idée de justice et d'égalité pour trois catégories de personnes dans l'Amérique du début du XXè siècle. La désillusion est cruelle pour au mois l'une d'entre eux.

Deux moments mémorables aujourd'hui.

En tant que "rafflers", nous pouvons entrer avant tout le monde et circuler dans le théâtre (hormis la scène, réservée à ceux qui l'utilisent). Pendant que Joseph attendait ses amis arriver au compte-goutte au pied de la scène, moi j'ai tapé la discute avec un vieux placeur qui  cherchait un réceptacle à histoires. Au cours d'une phrase, il me regarde et me dit: "Hmm... Irish?" - "No, French". L'une des questions qu'on me pose le plus fréquemment est d'où je viens. Les gens perçoivent que j'ai un accent mais n'arrivent pas à l'identifier. Pour la plupart, ça ressemble à un accent britannique mais avec quelques nuances. Donc, voilà, premier effet kiss cool: je suis irlandaise. Quand sa collègue est venue prendre mon nom et celui de Joseph pour que j'aille retirer nos billets (offerts pour les rafflers, et c'est appréciable: 29 dollars la place tout de même!), il a cru entendre "Gisele" au lieu de Christelle. J'ai eu beau corriger, poliment, mais rien n'y faisait. J'étais devenue Gisele. Deuxième effet kiss cool. J'adore ce genre de situations. Ça rend la vie plus drôle.


Alors du coup, il était tout content de sa nouvelle copine, c'était du Gisele par-ci, Gisele par là! Quand j'ai retrouvé Joseph pour lui dire, il m'a confié qu'ici, aux Etats-Unis, quand on dit "Gisele", on pense à:

Gisele Bundchen

donc il fallait que je prenne cela comme un compliment. Bien grand m'en fasse...

Car pour ma part, j'ai  dit à Joseph qu'en France, quand on dit "Gisèle", on pense à:

Gisèle Rouleau


Donc voilà, je suis Gisele et je suis irlandaise. Et Joseph trouve l'idée plutôt attirante. Le jour où j'écrirai mon bouquin, je pourrai l'intituler "Les deux Gisèle". Reste à savoir laquelle va triompher. Vous le saurez en lisant mon livre. Je divague.

Côté changement d'identité, j'y suis apparemment abonnée puisqu'il y a deux ans, en arrivant dans mon nouveau collège, le principal m'avait dit un jour (mais longtemps après la rentrée): "Bonjour Caroline Jacquot". Et le père de la famille écossaise où j'ai vécu, qui avait quelques problèmes pour retenir les prénoms, m'appelait "Crystal Chandeliers", comme le titre d'une chanson country qu'il connaissait. (Il avait aussi appelé Sandrine, ma belle-soeur de l'époque, "Longines", comme la marque de cigarettes, et Pavlina, une amie tchèque de la famille, "Soufflé"... car "Pavlina" ressemblait à pavlova, le dessert, et que quand on est en Ecosse et qu'on a "un peu bu", ben on n'est pas à une comparaison près. Il faut dire ici qu'il confondait le prénom de ses quatre fils qu'il finissait par interpeller "Hey... you". Que de bons souvenirs. J'aurais adoré tenir un blog à cette époque).

Le deuxième moment fort de la soirée est que c'est Joseph qui est monté sur scène pour procéder au tirage au sort des deux heureux gagnants, accompagné du producteur du show et président des productions Phoenix, pour lesquelles travaille Joseph. Etre acclamé par plusieurs centaines de personnes, ce n'est pas anodin. Surtout d'un théâtre mythique comme l'est celui de Red Bank, créé dans les années 20, et qui a vu passer des noms aussi célèbres que Marcel Marceau, James Brown,  Megadeth, the Ramones, Springsteen, Art Garfunkel ou Count Basie himself. Un vrai grand théâtre. Les premiers gagnent un dîner pour deux dans un restaurant huppé de la ville, les seconds deux places pour le prochain show de la saison prochaine, "Anything goes". 

Tout pendant qu'il se préparait, moi j'étais en backstage et j'ai pu observer le petit monde que le public ne voit pas:  les costumes, les accessoires, et surtout les acteurs qui s'apprêtent à reprendre le show dès la fin du tirage au sort. J'ai ainsi pu discuter avec Marisa, une amie fort sympathique de Joseph, responsable de la scène et des accessoires, et voir les acteurs s'accaparer les décors le temps de la pause. Expérience fort intéressante. Tout en faisant connaissance, elle me dit: "mais t'en fais pas, je te connais, je te vois régulièrement sur Facebook dans les publications de Joseph!" et commente le fait que nous vivons vraiment une histoire hors du commun. Il est vrai que notre rencontre et la suite que nous y avons donnée a quelque chose d'extraordinaire (mieux qu'un film!). Nous plaisantons: cela ferait une beau scénario pour une fiction... ou une comédie musicale! J'ai promis à Marisa de l'embaucher comme responsable des accessoires sur le show de notre vie. Marché conclu. 

My name is Gisele, I'm Irish, and my life is a movie.

2 commentaires:

  1. Euh.. tu me dis "Gisèle" je pense aussi direct, au cas n°1 (version Victoria's secret hmmmm)!

    Jdois être américain en fait...^^

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